Les sans pagEs Benin is a project born in 2020, resulting from a collaboration with Wikimedia Benin under the leadership of Adoscam, a very active Wikimedian and contributor from Benin. The project aims to contribute to reducing the gender gap and biases in Benin in particular and in Africa in general, by organizing online and face-to-face training workshops.
In three years, amazing results have been achieved to make women and African women’s history present on Wikipedia in French.
How do the sans pagEs work in Benin ?
les sans pagEs Bénin in janvier 2021 – source : Commons cc-by-sa par BANI Nawal
Members of sans pagEs Benin create and improve pages on women and women’s issues in Africa and Benin. At the start of the initiative, a project page was set up to document all workshops and work lists, listing Beninese women missing from Wikipedia in French, and topics of importance to women and the history of women and feminism in Benin.
The goal is also to put forward women contributors and to encourage them to train themselves to contribute, and in turn to lead workshops. The challenge is to be able to sustain the actions and to find relevant sources in the eyes of French Wikipedia contributors, and this is not always easy!
The group has benefited from the investment of the tireless Adoscam and his colleague Fawaz.tairou. Adoscam even appeared on the national television in Benin to promote their actions and the Benin sans pagEs also benefited from media coverage.
Results: 100 articles and 50 contributors in one year!
source : Commons, cc-by-sa 4.0 par Athenas2030
More than 100 topics related to Beninese and African women in general created and improved,
More than 50 Beninese women have been introduced to contributing to Wikipedia and sensitized to gender gap issues.
A female member of the group has been elected as board member of the association Les sans pagEs since July 2022.
Testimony of Aduni Lavani, member of the board of the sans pagEs
I didn’t know about the gender gap on Wikipedia or about sans pagEs when one day I saw a poster announcing an initiative for women to contribute on Wikipedia in honor of March 8, 2022 International Women’s Rights Day and which mentioned the gender gap on Wikipedia. I decided to create an account before going to the training. I followed the Wikipedia step-by-step training and ended up participating in the Quinzaine des autrices francophones des sans pagEs that was going on. I managed to translate a first article from English to French about Tomi Adeyemi, a Nigerian-American science fiction novelist. She said she wanted to write a fantasy novel set in West Africa so that « a little black girl [could] pick up my book one day and see herself as the star… I want her to know that she is beautiful and that she matters and she can have a crazy, magical adventure even if some ignorant part of the world tells her she can never be Hermione Granger ».
Tomi Adeyemi, source : Commons, cc-by-sa 4.0 par Nv8200pa
It was my first article and I was very proud! I then followed the trainings and got hooked. During the trainings given by Adoscam, I learned more about the sans pagEs project and then I attended several online sessions, including the wikimidi. There I learned how to improve my style and also some technical tricks, like how to format a bibliography using the citebook template that can be added easily using the source tab, then just removing the <ref>… </ref> tags surrounding the template in the wikicode. I know how to fetch an author’s book list and secondary sources on Worldcat. I also learned a lot by watching how others responded to articles I created.
The article I am most proud of and that made me learn a lot about the legislation in my country is Abortion in Benin (in French, the English version is still to be improved). I did not create it, but I improved it a lot, and I learned a lot by writing about this important subject that concerns the lives of women in my country. Since October 2021, a pregnant woman can legally request a voluntary interruption of pregnancy in Benin, a rare situation in Africa.
Aduni Lawani during a Wikipédia workshop
As I was motivated and a quick learner, Adoscam proposed me to take over the training of the Benin sans pagEs. I presented myself as a candidate to the board election of the sans pagEs in summer 2022, and I was elected! Afterwards, I had the chance to participate in the French Wikiconvention, where I met many other African people contributing to Wikimedia projects, and where Natacha Rault, the director of the sans pagEs, proposed me to supervise all future LSP projects in Africa.
A model for Africa?
The originality of the Beninese initiative is that it is carried out locally and aims to increase the skills of local female contributors. The initiative has been very effective with 50 contributors trained (an absolute record for our project!), and one of them was able to come to France to participate in the Wikiconvention Francophone thanks to the mentoring provided by Adoscam and the team of the sans pagEs project. Today, several groups of Afro-descendants have expressed their desire to replicate the experience and can benefit from the expertise of the Benin group:
We hope to see all of these people again during the Francophone Contribution Month, which is part of the second edition of the Quinzaine des autrices francophones, an initiative that we carry out every year to make visible Francophone women authors from outside of France.
Les sans pagEs Bénin est un projet né en 2020, issu d’une collaboration avec Wikimédia Bénin sous la houlette d’Adoscam, un contributeur et wikimédien très engagé originaire du Bénin. Le projet a pour objectif de contribuer à diminuer le fossé et le biais de genre au Bénin en particulier et en Afrique en général, en organisant des ateliers de formation en ligne et en présentiel.
En trois ans des résultats étonnants ont été accomplis pour rendre les femmes et l’histoire des femmes africaines présentes sur Wikipédia en français.
Comment travaillent Les sans pagEs Bénin ?
les sans pagEs Bénin en janvier 2021 – source : Commons cc-by-sa par BANI Nawal
Les membres des sans pagEs Bénin créent et améliorent des pages sur les femmes et les sujets les concernant en Afrique et au Bénin . Au démarrage de l’initiative, une page de projet a été mise en place pour documenter tous les ateliers et les listes de travail, recensant les femmes béninoises manquant sur Wikipédia en Français, et les sujets d’importance pour les femmes et l’histoire des femmes et du féminisme au Bénin.
Le but est d’aussi de mettre les contributrices en avant et de les encourager à se former à la contribution, et à leur tour animer des ateliers. Le défi est de pouvoir pérenniser les actions et de trouver des sources pertinentes aux yeux des contributeurs français de Wikipédia, et ce n’est pas toujours facile !
Le groupe a bénéficié de l’investissement de l’infatigable Adoscam et de son comparse Fawaz.tairou. Adoscam est d’ailleurs même passé sur la télévision nationale au Bénin pour promouvoir ses actions et les sans pagEs Bénin ont bénéficié d’une médiatisation également
Résultats : 100 articles et 50 contributrices en un an !
Contributrices béninoises très motivées au Bénin : crédit photo Commons, cc-by-sa 4.0 par Athenas2030
Plus de 100 sujets liés aux femmes béninoises et africaines en général créés et améliorés,
Plus de 50 femmes béninoises ont été initiées à la contribution sur Wikipédia et sensibilisées aux enjeux de fossé de genre.
Une membre du groupe siège depuis juillet 2022 au comité de l’association Les sans pagEs.
Témoignage d’Aduni Lavani, membre du CA des sans pagEs
Je ne connaissais pas le fossé des genres sur Wikipédia ni les sans pagEs quand j’ai vu une affiche annonçant une initiation de femmes à la contribution sur Wikipédia en l’honneur du 8 mars 2022 journée internationale des droits des femmes et qui mentionnait le fossé de genre sur Wikipédia. J’ai décidé de me créer un compte avant d’aller à la formation. J’ai suivi la formation Wikipédia pas-à-pas et finir par participer à la Quinzaine des autrices francophones des sans pagEs qui était en cours. J’ai réussi à traduire un premier article de l’anglais vers le français sur Tomi Adeyemi, une romancière de science-fiction nigéro américaine. Elle a déclaré qu’elle voulait écrire un roman fantastique se déroulant en Afrique de l’Ouest afin qu’: « une petite fille noire [puisse] prendre mon livre un jour et se voir comme la star… Je veux qu’elle sache qu’elle est belle et qu’elle compte et elle peut avoir une aventure folle et magique même si une partie ignorante du monde lui dit qu’elle ne pourra jamais être Hermione Granger
Tomi Adeyemi, crédit photo Commons, cc-by-sa 4.0 par Nv8200pa
C’était mon premier article et j’étais très fière ! J’ai ensuite suivi les formations et je me suis prise au jeu. Au cours des formations dispensées par Adoscam, j’ai mieux découvert le projet des sans pagEs et ensuite j’ai assisté à plusieurs sessions en ligne, dont le wikimidi. C’est là que j’ai appris à améliorer mon style et aussi quelques astuces techniques, comme par exemple comment mettre en forme une bibliographie à l’aide du modèle ouvrage qu’on peut ajouter facilement en utilisant l’onglet sourcer, puis il suffit d’enlever les balises <ref>…</ref> entourant le modèle dans le wikicode. Je sais comment aller chercher la liste des ouvrages d’une autrice et des sources secondaires sur Worldcat. J’ai beaucoup appris aussi en regardant comment les autres intervenaient sur les articles que j’ai créé.
L’article dont je suis le plus fière et qui m’a fait apprendre beaucoup de choses sur la législation mien place dans mon pays, c’est Avortement au Bénin. Je ne l’ai pas créé, mais beaucoup amélioré, et j’ai appris beaucoup en écrivant sur ce sujet important qui concerne la vie des femmes de mon pays. Depuis octobre 2021 en effet, une femme enceinte peut demander en toute légalité l’interruption volontaire de grossesse au Bénin, situation rare en Afrique.
Aduni Lawani during a workshop
Comme j’étais motivée et que j’apprenais vite, Adoscam m’a proposé de le relayer pour donner les formations des sans pagEs Bénin. J’ai présenté ma candidature au comité des sans pagEs en été 2022, et j’ai été élue ! Par la suite, j’ai eu la chance de pouvoir participer à la Wikiconvention francophone, où j’ai rencontré beaucoup d’autres personnes africaines contribuant sur les projets Wikimedia, et où Natacha Rault, la directrice des sans pagEs m’a proposé de superviser tous les futurs projets LSP en Afrique.
Un modèle pour l’Afrique ?
L’originalité de l’initiative béninoise est qu’elle est menée localement et vise la montée en compétence des contributrices locales. L’initiative a été très efficace avec 50 contributrice formées (un record absolu pour notre projet !), et l’une d’entre elle a pu venir en France participer à la Wikiconvention Francophone grâce au mentorat prodigué par Adoscam et l’équipe du projet des sans pagEs. Aujourd’hui, plusieurs groupes de contribution de personnes afro descendantes ont manifesté le désir de répliquer l’expérience et peuvent bénéficier de l’expertise du groupe du Bénin :
Nous espérons revoir toutes ces personnes au cours du mois de la contribution francophone, dans lequel s’inscrit la deuxième mouture de la Quinzaine des autrices francophones, une initiative que nous menons tous les ans pour rendre visible les autrices francophones venant d’ailleurs que la France.
For a little more than a year, a hundred biographies of women geographers have been written on the francophone Wikipedia. Started by two female geographers, the group has since grown to include nine people. All of them are geographers and take their time to voluntarily put forward the work of women colleagues from the past and present, in France and abroad. Here is a a journey through the lives of several women pioneers in the field and the strategies they developped to be recognized in their scientific field in academia.
1901 : first PhD in geography obtained by a a woman
Martha Krug-Genthe, Commons, cc-by-sa by Little maqu
The Wikipedia biography of Martha Krug-Genthe (1871-1945) as of today exists only in one language of Wikipedia, French, thanks to the work of the group of women geographers of the sans pagEs. She was the first woman to obtain a PhD in geography in the world in 1901! Her research focused on ocean currents, such as the famous Gulf stream. She was a woman « prevented » from developing her career, in Germany, her native country, and in the United States where she emigrated. A difficulty that pushed her to commit herself to the cause of women.
Gerd Wormdal (1930-1985) encountered the same issues in Norway, where she was one of the few women to complete higher education. Her researches are about limnology, that is to say the study of several lakes of the west of her country. She is though mostly knowned for her commitment to women’s rights that she is known, up to the UN General Assembly.
1913: First PhD in natural sciences in Poland and France for a women
The same fight for women’s rights and recognition guided the whole life of Regina Fleszarowa (1888-1969) who was the co-founder of the Polish Women’s League. One would almost forget that this geographer, geologist and cartographer, the first woman in Poland in 1913 to obtain a PhD in natural sciences, is the author of a hundred publications, including five reference volumes on the history of earth sciences in her country.
Germaine Veyret-Verner (1913-1973) was one of the first women to obtain a PhD in geography in France and the second woman university professor in France. Her research field, the Alps, allowed her to study the massif from the angle of regional geography, then population, tourism and finally cities.
Exploring new themes as a strategy for career recognition
As they were not always accepted in the historical specialties of men, many women geographers chose the path of innovation to get recognition in their careers by exploring new themes, new methods or new fields.
Gerd Enequist (1903-1989) is known as the modernizer of Swedish geography. She became the first woman professor of geography at the University of Uppsala in Sweden in 1949. She introduced social geography and thanks to her cartographic talents, actively participated in the first atlas of her country… among other achievements.
Julie Moschelesová (1892-1956) developed human geography in Czechoslovakia and obtained international recognition despite the adversity she suffered during the two world wars. Her rich scientific career places her among the ten geographers who founded geography as a science.
Mary Kingdon Heslop, Commons, cc-by-sa by Hamuli
Mary Kingdon Heslop became in he first female lecturer in geography at the University of Leeds in 1920. She developped a pioneering research interest in commercial geography because of the lack of opportunities in geology : this very masculine environment was closed to her.
Jane Soons, one of the first female geography lecturers in Glasgow, moved to New Zealand, fleeing gender discrimination. Her many contributions to the geography of her adopted country have greatly enriched the methods of geomorphology.
These « women pioneers » in geography in each country are gradually earning recognition on Wikipedia. And thanks to this exploration, we can now read them in French. It’s up to you to discover them!
Mais revenons à Julie Moschelesová : en 1953 elle devient enfin professeure. Pour trois ans seulement. Très grosse fumeuse elle meurt en 1956 des suites d’un cancer. 36/40 pic.twitter.com/gKIGf31J3v
Depuis un peu plus d’un an, une centaine de parcours de femmes géographes ont été rédigés sur Wikipédia. Commencé par deux géographes, ce groupe des sans pagEs s’est depuis agrandit et compte neuf personnes. Toutes sont géographes et prennent de leur temps pour bénévolement mettre en avant les travaux de collègues du passé et du présent, en France mais surtout à l’étranger. Voyage parmi les vies de plusieurs pionnières.
1901 : premier doctorat en géographie pour une femme
La biographie de Martha Krug-Genthe (1871-1945) n’existe que dans une seule langue de Wikipédia, le français, et c’est grâce au travail du groupe des femmes géographes des sans pagEs. Pourtant, c’est la première femme à obtenir un doctorat de géographie au monde, en 1901 ! Ses recherches portent sur les courants océaniques, comme le si célèbre Gulf stream. Une femme « empêchée » puisqu’elle n’a pas pu développer sa carrière, ni en Allemagne, son pays natal, ni aux États-Unis où elle émigre. Une difficulté qui la pousse à s’engager pour la cause des femmes.
Gerd Wormdal (1930-1985) rencontre ce même type de parcours en Norvège, où elle est à l’époque une des rares femmes à avoir fait des études supérieures. Ses recherches portent sur la limnologie, soit l’étude de plusieurs lacs qu’elle réalise à l’ouest de son pays. Mais c’est surtout pour son engagement pour les droits des femmes qu’elle est connue, jusqu’à l’assemblée générale de l’ONU !
1913 : Premier doctorat en sciences naturelles en Pologne
Ce même combat pour les droits des femmes guide toute la vie de Regina Fleszarowa (1888-1969) qui est la co-fondatrice de la Ligue des femmes de Pologne. On en oublierait presque que cette géographe, géologue et cartographe, première femme en Pologne en 1913 à obtenir un doctorat en sciences naturelles, est l’autrice d’une centaine de publications, dont cinq volumes de référence sur l’histoire des sciences de la terre dans son pays.
Germaine Veyret-Verner (1913-1973) est parmi les premières à obtenir un doctorat en géographie en France et la deuxième femme professeure d’université en France. Son terrain de recherche, les Alpes, lui permet d’étudier le massif sous l’angle de la géographie régionale, puis de la population, du tourisme et enfin des villes.
Explorer de nouvelles thématiques
Parce qu’elles ne sont pas acceptées dans les spécialités historiques des hommes, de nombreuses femmes géographes vont être actrice de la géographie en explorant de nouvelles thématiques, de nouvelles méthodes ou de nouveaux terrains.
Julie Moschelesová (1892-1956) est à l’époque l’une des deux femmes professeures associées en Tchécoslovaquie : elle peine à obtenir un poste en géomorphologie, sa spécialité. Grâce à ses talents en langue, elle lit les publications internationales et développe la géographie humaine en Tchécoslovaquie. Elle obtient une reconnaissance internationale malgré l’adversité qu’elle subit durant les deux guerres mondiales. Mais son riche parcours scientifique n’a été reconnu que tardivement dans son propre pays.
Gerd Enequist (1903-1989) est connue comme la modernisatrice de la géographie suédoise. Première femme professeure de géographie de l’Université d’Uppsala en Suède en 1949, elle introduit la géographie sociale et grâce à ses talents de cartographe, participe activement au premier atlas de son pays… entre autre réalisations.
Mary Kingdon Heslop (1885-1955), première femme chargée de cours en géographie à l’université de Leeds, s’est intéressée à la géographie du commerce suite aux manques d’opportunités en géologie : ce milieu très masculin lui était fermé.
Quant à Jane Soons (1931-2020), l’une des premières femmes docteure en géographie à Glasgow, elle s’est envolée en Nouvelle-Zélande, fuyant les discriminations dues à son sexe. Libre de faire ses recherches, ses nombreux apports à la géographie de son pays d’adoption ont grandement enrichi les méthodes en géomorphologie.
Premières docteures en géographie
Grâce au travail du groupe, la liste des premières docteures en géographie s’est aussi allongée avec Petrica Novosel-Žic (1931-2021) en Croatie, ou Victoria Mwaka en Ouganda.
Ces « pionnières » en géographie de chaque pays prennent peu à peu leur place sur Wikipédia. Grâce à notre exploration on les lit à présent en français. À vous à présent de découvrir les détails de leurs réalisations !
Nous avons été plusieurs à participer au GLAM on Tour Montreux du 24 au 27 novembre 2022 organisé par Wikimédia CH, avec la collaboration du Cultural Heritage & Innovation Center (CHC) de l’EPFL et la fondation Claude Nobs. L’objectif du week-end était de découvrir les archives du Montreux Jazz Festival digital project, piloté par la fondation Claude Nobs et le CHC à partir des archives personnelles collectées par Claude Nobs, fondateur du festival, pendant plus de 50 ans.
Sculpture dans la jardin du chalet de Claude Nobs à Caux. Source : Commons, CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher
Coté LSP, le but était sûr de réfléchir à la place des artistes féminines au sein du festival, avec pleins de questions concernant le coté queer du fondateur., et sur la place des artistes afro-descendant·e·s dans le festival, qui puise dans la culture du jazz, de la soul et du rock, suite à un questionnement de Noircir Wikipédia, qui a participé également au week-end.
Source photos : Commons CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP
Un moment fort du week-end : la jam session des musiques d’automnes où nous avons découvert des artistes talentueuses et eu la surprise de voir Ivonne Gonzalez débarquer sur la scène !
C’est quoi un GLAM ?
Un GLAM dans le jargon du mouvement Wikimédia (avec un « m » à ne pas confondre avec Wikipédia l’encyclopédie en ligne qui s’écrit avec un « p ») est l’acronyme de Galleries Libraries Archives Museums : ce sont des institutions qui nous intéressent tout particulièrement pour des collaborations car ce sont là que l’on trouve les sources et les médias qui nous servent à contribuer sur des sujets précis.
Photo de groupe GLAM on Tour Montreux. Source : Commons CC-BY -SA de Bobo11
Le GLAM on Tour est un projet récurrent multilingue du chapitre suisse qui négocie le temps d’un week-end l’accès à des institutions détentrices d’archives dans une localité différente chaque année. Des personnes contribuant aux projets francophones, italophones et germanophones se réunissent alors pour extirper la substantifique moëlle des archives pour la rendre accessible au grand public et enrichir la connaissance libre. C’est l’occasion aussi de former des novices à la contribution.
Sandra Becker, chargée GLAM à Wikimédia CH formant deux novices à la contribution sur Wikipédia. Source : Commons CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher
Les sans pagEs ont souvent participé aux GLAM on Tour de Wikimedia CH en y apportant une dimension de réflexion sur le genre, la diversité et la place des femmes.
En 2017 à Fribourg par exemple, des biographies de femmes religieuses au Moyen-Âge ont été produites durant l’évènement consacré à la contre réforme menée depuis Fribourg. En 2019 nous avions participé à l’évènement à la Fonoteca à Lugano. En 2018, suite au GLAM on Tour au MAMCO à Genève, les sans pagEs ont en collaboration avec Wikimedia CH organisé des wikimercredis mensuels pour faire des biographies de femmes artistes contemporaines pendant un an. Ces évènements génèrent donc un impact sur les projets en terme de contenus en ouvrant les portes d’institutions culturelles.
Un GLAM on Tour c’est aussi l’occasion de moments conviviaux avec les personnes qui contribuent en plusieurs langues. Cette année nous avions la chance d’avoir avec nous Adoscam des sans pagEs Bénin, ainsi que des personnes venues de Berlin, de Zürich et de Suisse !
Petit déjeuner convivial avec l’équipe des contributeurices ! Source Commons, CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP
Je vais revenir pour vous sur deux sujets explorés qui m’ont particulièrement intéressés durant ce week-end à Montreux à farfouiller dans l’histoire du Festival de Jazz et de son truculent fondateur, Claude Nobs.
Nous avons visité les deux chalets de Claude Nobs et leurs univers époustouflants. Claude Nobs était un collectionneur passionné : lampes, trains électriques, moto, instruments de musique, kimono et piano de Freddy Mercury, un habitué de la riviera lémanique. Ces lieux ne sont pas accessibles au public, ils sont gérés par la fondation Claude Nobs, mais on a pu photographier et poster sur commons pour partager avec vous les trésors aperçus.
L’archive de enregistrements sonores récoltés par Claude Nobs durant sa vie a été inscrite au registre Mémoires du Monde de l’UNESCO en 2013. Dès le début du festival Claude Nobs fait enregistrer les concerts en audio, et les enregistrements vidéo débutent dès la deuxième année. Les premières bobines contiennent sans doute les premiers enregistrements sons et vidéos de qualité de concerts du festival : elles pesaient chacune 15 kg avant que les technologies se développent.
Claude Nobs a fait de Montreux un lieu convivial pour les artistes, propice à la création, où leur était donné carte blanche sur scène, et la possibilité de faire de la musique dans un environnement calme et convivial. Pour en savoir plus sur la vision de Claude Nobs il y a ce magnifique documentaire en accès libre They all came OUT to Montreux (mais il faut faire un compte avant).
Adoscam du groupe des sans pagES Bénin photographiant les archives sonores de Claude Nobs. Source : Commons CC BY SA de Kerstin Sonnekalb (WMCH)
Racines queers ? Freddy, Bowie et Nobs
Thierry Amsallem, président de la Fondation Claude Nobs, et ancien compagnon de Claude Nobs explique que l’héritage LGBTIQ+ du festival n’a pas été mis en avant en raison du climat homophobe de l’époque. Il rappelle les circonstances dramatiques du coming out forcé de Claude Nobs suivant la médiatisation de sa relation avec un jeune homme de 19 ans. Ce dernier avait probablement été engagé expressément pour lui causer du tort. À l’époque des faits, Claude Nobs ne cachait pas son homosexualité, mais restait discret. Malheureusement, l’âge du consentement n’était pas le même en Suisse pour les personnes hétérosexuelles (18 ans) et homosexuelles (21 ans). Claude Nobs est arrêté, emprisonné et on lui donne même une lame de rasoir à emporter dans sa cellule. Une pétition demandant sa remise en liberté circule. Ces faits sont relatés dans la deuxième partie du documentaire They all came to Montreux.
Thierry Amsallem revient aussi sur la soirée où Freddy Mercury et David Bowie, tous deux bisexuels, partagent un repas concocté par Claude Nobs qui adorait cuisiner pour les artistes et les recevoir dans son chalet : hop le courant passe et après le repas les deux disparaissent dans le studio et enregistrent Under Pressure en quelques heures.
Place des femmes : Nina Simone au Montreux Jazz Festival
Quelle est la place des femmes dans le festival ? Alain Dufaux le directeur du le directeur du CHC nous indique avoir été très surpris par la faible place des femmes dans le festival. Comment pouvons-nous documenter cela ?
Nina Simone en 1969. Source Commons, CC BY SA de Gerrit de Bruin
De retour dans la salle de l’éditathon Alain Dufaux nous met à disposition un mémoire de master de l’EPFL sur la question de la place des femmes. Le principal souci rencontré pour rendre compte de cette place est que la base de données des concerts de l’EPFL ne mentionne pas le genre des artistes. Difficile donc de quantifier le nombre d’interprètes féminines, même sur une requête wikidata permet d’avoir une idée : près de 800 artistes femmes sur 17 000 soit moins de 5%. On a commencé pendant l’éditathon avec un groupe de contributrices germanophones motivées à renseigner dans les éléments dédiés aux concerts les femmes qui y ont participé par exemple on peut voir que Flora Purim a joué dans l’édition de 1974. L’élément Nina Simone contient maintenant les 4 concerts de Montreux où elle a joué ! On a commencé aussi
Sur Wikipédia j’ai créé une catégorie Montreux Jazz Festival où on peut retrouver certaines des artistes (travail non terminé).
Discutant avec Ivonne Gonzalez, fondatrice du collectif Noircir Wikipédia, nous abordons la place des artistes afro descendant·e·s dans le festival. Si Claude Nobs a fait fortune avec ce festival, a-t-il pour autant fait ce que l’on appelle de l’appropriation culturelle ? Les artistes ont souligné à travers le temps combien ils se sont sentis bien accueillis à Montreux, loin des tensions raciales aux États-Unis. Il n’en reste pas moins que l’on regrette un peu que les 40 ans d’archives du festival ne soient accessibles au public qu’au Montreux Jazz Festival Café de l’EPFL à Lausanne, car elles représentent des archives historiques du jazz qui méritent leur place dans les biens communs. Espérons que dans le futur certains de ces trésors puissent être publiées sous licence libre et accessible à tout le monde en ligne.
Le festival a de toute évidence lancé et relancé des carrières d’artistes afro descendant·e·s et fait connaitre leur virtuosité. Un exemple notoire est celui de Nina Simone, car l’invitation de Claude Nobs à un moment ou ruinée après les revers qu’elle a subis aux États-Unis quand elle a commencé à s’engager pour le mouvement des droits civiques relance sa carrière et lui permet de rebondir.
Nina Simone chante à Montreux en 1968 pour la deuxième édition du festival. Elle est la seule interprète féminine du festival cette année làn (avec Julie Driscoll qui joue avec Brian Auger). Elle arrive des États-Unis dans un contexte particulier : en plein mouvement pour les droits civiques, dans lequel elle est engagée corps et âme, Luther King et Robert Kennedy viennent d’être assassinés aux États-Unis. Elle rend hommage dans une de ses chansons au poète afro américain gay Hughes Lanston. Son frère Sam Waymon avec elle sur scène se souvient « Le roi de l’amour (Luther King) et Bob Kennedy venaient de mourir. On ne savait pas à quoi le monde allait ressembler après. À ce moment-là, pour moi et pour Nina, être sur scène, c’était avant tout être libres. On s’y sentait en sécurité, et on vivait le moment présent plus que nul part ailleurs. »
Le concert de Nina Simone de 1976 est un concert mémorable du festival : Nina Simone arrive sur scène, sans mot dire, digne, le regard sombre. Elle fait un salut au public, courbée et reste un long moment immobile. La tension et l’émotion sont palpable, surtout lorsqu’elle se met au piano et rappelle alors au public, qu’elle avait dit ne plus vouloir jouer dans un festival de jazz, et que sa décision n’a pas changé. Toutefois, dit-elle « Nous allons passer un moment ensemble et je vais jouer pour vous » . Elle termine sa performance en dansant sur un rythme de percussions africaines, une performance inouïe. Elle parle aussi beaucoup, du Liberia où elle vient de passer deux ans. Elle interrompt une de ses chansons pour ordonner à une spectatrice qui tente de partir de s’asseoir : Nina Simone veut être respectée, veut que sa performance soit respectée comme un concert classique. Après sa performance, qui reste aujourd’hui encore parmi les jalons mémorables du festival, une partie de la presse lémanique l’encense, mais des critiques adoptent des formulations racistes, certains lui reprochent d’avoir tenu des propos incohérents et trop parlé durant le concert. C’est pourtant aujourd’hui ces moments de parole que l’on retient comme partie intégrante de sa performance poignante où elle s’est livrée, entière en prenant des risques. Cette performance relance sa carrière.
Sade Adu par djrue. Source Commons CC-BY-SA 2.0 Generics
Autre artiste lancée par le festival : Sade en 1984, est pratiquement inconnue lorsqu’elle monte sur scène et entonne Smooth Operator. La performance la propulse au sommet des charts l’année suivante. Ces vidéos sont accessibles au Montreux Jazz festival café à Lausanne : cela vaut le détour ! Et bien sûr j’ai mis Sade Adu dans l’élément wikidata du festival édition 1984.
Merci à toute l’équipe du GLAM on Tour !
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Le fonds Michel Chomarat, plus grande archive LGBTQI+ publique de France
Saviez-vous que la plus grande archive LGBTQI+ française en institution publique est à Lyon ? Je l’avais appris un peu par hasard, en 2017, lors de l’évènement Mémoires Minoritaires organisé par la bibliothèque municipale de Lyon qui comportait notamment un atelier de contribution à Wikipédia sur le thème de l’histoire et de la culture LGBTQI+.
Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, la bibliothèque de la Part-Dieu fête ses 50 ans, et quelle meilleure fête que d’écrire sur Wikipédia ? Billets de trains réservés dans la minute pour être sûre de participer à un atelier de contribution remarquablement organisé par les équipes de l’institution et me voilà plongée dans l’histoire (toujours en cours d’écriture) du fonds Michel Chomarat.
La journée ne suffit pas à rédiger un article résumant toute la richesse de ce fonds, auquel la bibliothèque consacre une très belle exposition, Dans les marges. Si nous écrivons sur celles et ceux qui sont sans pagEs, Michel Chomarat archive thèmes et groupes sans archivEs : l’histoire LGBTQI+, mais aussi les « petits gens », la marginalisation (antisémitisme, homophobie…), l’occultisme, les almanachs…
Excaver l’histoire LGBTQI+ française
Écrire sur les archives, c’est bien, mais se connecter à ce qu’elles ont à nous dire, c’est encore mieux. Soirée entre wikipédien-ne-s après l’atelier, nous découvrons que l’exposition en ligne de Dans les marges comporte une playlist musicale : coup de foudre immédiat pour Nous les tantes, extrait de la comédie musicale Essayez donc nos pédalos.
La soirée change de rythme et on se retrouve à frénétiquement chercher toutes les informations possibles sur cette comédie musicale : on pensait excaver une pépite confidentielle, on réalise qu’il s’agit d’une œuvre culte, jouée des centaines de fois, en France mais aussi en Suisse, en Belgique et au Canada. Seulement voilà, c’était avant l’arrivée du sida, et ces années noires, en fauchant des vies, ont aussi rompu la trame de transmission de la culture LGBTQI. Alors, on retricote, en créant l’article sur le spectacle, mais aussi sur la troupe Les Mirabelles, et, peut-être surtout, on rajoute ces deux pierres à l’histoire de la culture LGBT en France, pour que les ancêtres spirituelles de Paloma, Nicky Doll et des autres queen de Drag Race France ne soient pas oubliées.
Durant le mois d’octobre 2021, nous avons lancé le défi Drawtober les sans images. Quelques mois après, un bilan s’impose !
Le drawtober et les sans images, c’est quoi ?
Le drawtober (mot qui vient de draw, dessiner, et october, octobre) est un défi consistant à réaliser un maximum d’illustrations durant le mois d’octobre. Il s’inspire de l’inktober, un challenge créé par Jake Parker en 2009, qui consiste à réaliser un dessin par jour à l’encre pendant tout le mois d’octobre en suivant une liste de thèmes, et qui a connu certaines controverses.
Par ailleurs, les sans images est un projet créé en août 2020 par les sans pagEs, qui vise à donner un visage aux sujets en lien avec le biais de genre sur Wikipedia. Avant octobre 2021, 35 dessins avaient été réalisés via les sans images.
Fin septembre 2021, Ohocelot, membre des sans pagEs, a proposé d’unir les deux : le drawtober les sans images était né, avec son hashtag #lsp_drawtober pour les réseaux sociaux !
L’idée du drawtober les sans images ayant été lancée assez tard, il a fallu communiquer rapidement sur l’initiative via Wikipédia mais surtout nos réseaux sociaux, afin de faire connaître notre initiative et pouvoir compter sur diverses participations.
Nous avons dû faire face à plusieurs défis que nous n’avions pas anticipés !
Tout d’abord, les artistes qui ont souhaité participer nous demandaient des listes de pages à illustrer, et la courte liste que nous avions pour les sans images s’est vite retrouvée épuisée !
Ensuite, il a fallu faire en sorte que les artistes contribuent sur des personnalités différentes, pour éviter les doublons. Grâce à une bonne communication sur nos différents canaux (twitter, télégram, instagram,…) nous avons réussi à proposer des personnalités différentes à tou·te·s les participant·e·s.
Il a également fallu clarifier auprès des artistes les concepts de droits d’auteur et les conseils pour réaliser les portraits : par exemple s’inspirer d’images et de vidéos et mixer plusieurs éléments, pour ne pas être accusé de violation du droit d’auteur.
Par ailleurs, plusieurs des artistes étaient novices sur Wikipédia et Wikimedia Commons et ont eu besoin d’accompagnement pour créer leur compte ou ajouter les illustrations aux pages.
Finalement, le challenge a été l’occasion pour certain·e·s d’utiliser deux logiciels libres de dessin : inkscape et kritta.
Quelques chiffres et portraits réalisés
Le bilan du drawtober les sans images est très positif car il a permis de créer 69 portraits. Pour tous les voir, rendez-vous sur la page commons dédiée ! Ils ont été réalisés par 8 artistes, que l’on remercie à nouveau pour leur participation : Ohocelot, Atelier-Sham-Too, Aureliamoz, EthicalComics, Fduriez, Mina_Kara, Nattes_à_chat et Waltercolor. L’initiative a également permis de mettre un coup de projecteur sur les sans images et les sans pagEs, et de nous faire connaître auprès d’un nouveau public. Le projet a également été présenté à la wikiconvention francophone de novembre 2021.
Quelques uns des portraits réalisés dans le cadre du drawtober les sans images
En novembre 2021, les 69 portraits réalisés illustraient 486 pages, sur 78 Wikipédia différentes !
Afin d’augmenter l’impact de l’initiative, les illustrations ont été ajoutées à Wikidata, pour apparaître automatiquement sur toutes les infobox dans les différentes langues. Pour aller plus loin, dans le cas où une page en langue étrangère n’avait pas d’infobox, nous avons ajouté manuellement les images aux articles, en se guidant grâce à l’éditeur visuel, semblable sur toutes les versions de Wikipédia. En tout, en novembre 2021, les 69 portraits réalisés illustraient 486 pages, dans 78 langues différentes !
Wikipédia en français est logiquement la Wikipédia sur laquelle on retrouve le plus de portraits (66), suivie de Wikipédia en anglais (42) et de Wikipédia en espagnol (28). Pour 29 Wikipédia, par exemple en alémanique, en igbo ou en tahitien, seul un portrait du drawtober les sans images apparaît.
Les 20 versions de Wikipédia comportant le plus de portraits du drawtober les sans images
La personnalité illustrée par le drawtober les sans images et dont les pages dans les différentes langues ont cumulé le plus de vues en novembre est JayR Tinaco, acteur non-binaire qui n’a pourtant une page qu’en français et en anglais, mais qui a fait l’actualité à cause de la deuxième saison de la série Another Life. La deuxième personnalité illustrée et dont les pages ont le plus de vues en novembre est la photographe Vivian Maier, qui compte 33 interwikis, suivie de la mangaka japonaise Paru Itagaki, qui a 6 interwikis.
Les 15 personnalités illustrées par le drawtober les sans images dont les pages cumulent le plus de vues en novembre 2021
JayR Tinaco, Vivian Maier et le masque de Paru Itagaki
Quelques difficultés
Des difficultés ont été rencontrées pour faire reconnaître la qualité et la pertinence des dessins. En particulier sur Wikipédia en allemand la plupart des portraits ont été supprimés car les dessins n’ont pas été considérés pertinents. Des discussions sont également apparues sur Wikipédia en anglais, mais la plupart des portraits ont été maintenus. Cependant, comme Wikipédia en anglais considère le fair use pour l’utilisation des images de personnes décédées, il est probable que les portraits réalisés durant le drawtober les sans images de personnalités décédées soient peu à peu remplacées par des images fair use dans cette version de Wikipédia. Plusieurs retraits sont également à déplorer sur la version japonaise de Wikipédia, mais n’ont pas donné lieu à une discussion plus générale.
Dans un autre registre, certaines personnalités n’ont pas apprécié le portrait qui avait été réalisé et l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux, mais n’ont pour autant pas partagé de photos sur Wikimedia Commons : dans ce cas nous avons refait leur portrait, dans un autre style.
Quels sont les points à améliorer pour de futures éditions ?
Avoir des listes plus étoffées de pages à illustrer: cela a déjà été mis en place tout au long du mois d’octobre, notre sélection de pages à illustrer comporte maintenant des pages de femmes de la liste BBC 100 Women (qui ont généralement de nombreux interwiki), des pages « Articles de qualité » et des pages populaires du projet (donc avec un nombre important de vues).
Communiquer plus en amont sur les réseaux sociaux : l’idée du drawtober des sans images n’a été proposée que fin septembre et nous n’avons pu communiquer qu’à partir du 29 septembre (alors que le défi débutait le 1er octobre), date à laquelle la plupart des artistes souhaitant participer ont déjà choisi un thème ou une autre initiative.
Une idée à creuser serait également de faire un projet plus international, en commençant par exemple par créer une page projet via meta pour que des artistes et wikipédien·ne·s d’autres pays puissent participer.
Envie de dessiner des sans images ? Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée ! Contactez-nous ici, sur wikipedia ou sur nos réseaux sociaux si vous avez des questions !
Voici la liste de tous les articles publiés récemment par le projet des sans pagEs ! Les relectures sont non seulement extrêmement bienvenues mais recherchées, faites vous un compte pour contribuer car nous recevons beaucoup de sollicitations directes, qu’il n’est pas toujours possible de traiter. Si vous voulez nous aider à corriger, relire et ajouter les sources manquantes dont vous pouvez avoir la connaissance, c’est bien volontiers!
Comment nous aider ?
Nous avons des permanences en ligne qui sont annoncées ici si vous ne savez pas comment faire on vous montrera :AGENDA.
Sinon pinguez nous sur Twitter ou laissez un message sur notre page de discussion ! Pour nous joindre, dans la mesure où nous sommes une collective participative située sur Wikipédia, la meilleure façon de le faire est de venir discuter avec nous là où nous nous trouvons, c’est à dire sur Wikipédia.
Toutes nos activités sont mentionnées dans notre agenda sur la page d’accueil du projet. Vous voulez nous rejoindre? C’est là bas que cela ce passe!
Ezi Magbebor (1999-), joueuse australienne de basket-ball
Dalia Fernández (1990-), reine de beauté et Miss République dominicaine 2011
Lucienne Abraham (1916-1970) plus connue sous le pseudonyme de Michèle Mestre, femme politique trotskyste française
Monique de La Roncière (1916-2002), géographe et conservatrice à la Bibliothèque nationale de France, ayant reçu la Grande médaille d’or de la Société de Géographie
Flora Brovina (1949-), militante des droits humains, poétesse et pédiatre albanaise du Kosovo
Héloïse Duché (1983),féministe française pionnière de la lutte contre le harcèlement de rue, créatrice du collectif « Stop harcèlement de rue »
Barbara Pietrzak (1944-), radio-journaliste et espérantiste polonaise
Marcelle Tiard (1861-1932), espérantiste française, elle fonde et préside plusieurs groupes espérantistes, dont ceux de Nice, de Provence et d’Alger, ainsi que l’Union des femmes espérantistes
Madeleine Foing-Haudebine (1899-1978), espérantiste française et l’une des plus célèbres enseignantes selon la méthode Cseh
Ursula Grattapaglia (1933-), espérantiste brésilienne d’origine allemande co-dirigeant le centre pour enfants Bona Espero
Kazimiera Bujwidowa (1867-1932), féministe et journaliste polonaise fondatrice du premier lycée pour filles de Pologne, elle milite pour l’éducation et le droit de votes des femmes
Aira Kankkunen (1928-2010), infirmière et poétesse espérantophone d’origine finlandaise. Elle développe des méthodes novatrices dans le diagnostic de l’audition et est la première infirmière à soutenir une thèse de médecine à l’université de Göteborg
Irene Fischer (1907-2009), mathématicienne, géodésienne austro-américaine connue pour ses travaux sur le système géodésique mondial et la parallaxe de la Lune
Históricas, documentaire chilien de Javiera Court et Grace Lazcano, sorti en 2021. Le film retrace le parcours de l’équipe du Chili féminine de football jusqu’au mondial 2019. #moisaméricain
Maija Grotell (1899-1973), céramiste finno-américaine.
Douce Dibondo (1993-), journaliste queer afroféministe, co-créateurice du podcast Extimité
Marion Newbigin (1869-1934), géographe et biologiste écossaise, connue pour son livre Animal Geography.
Kate Edwards (1965-), géographe américaine, conseil pour l’industrie du jeu vidéo.
Valérie Gelézeau (1967-), géographe française spécialiste des Corées.
Sylvie Rimbert (1927-), géographe et cartographe française connue pour avoir diffusé les méthodes de cartographie dont la télédétection.
Koubourath Osséni (1947-) femme politique béninoise, Grande Chancelière de la Grande Chancellerie de l’Ordre National du Bénin, ancienne députée à l’assemblée nationale et ancienne ministre.
Elisa Loncón (1963-), universitaire mapuche, linguiste, militante pour les peuples indigènes. Elle est élue présidente de l’Assemblée constituante chilienne le 4 juillet 2021. #moisaméricain
Terry Baum (née en 1946), dramaturge féministe américaine, connue ses pièces de théâtre évoquant l’expérience lesbienne.
Nathalie Bernard (1970-), autrice de littérature jeunesse française.
Midi Achmat, militante lesbienne sud-africaine. Elle participe, aux débuts des années 1990, à la fondation de l’Association des bisexuels, gays et lesbiennes (ABIGALE).
Anna Bartek (1955-), chanteuse et espérantiste hongroise.
Belka Beleva (1927-2012), actrice de théâtre et espérantiste bulgare.
Indécence caractérisée notion juridique héritée des lois britanniques du 19ème siècle #moisdesfiertés
Lepa Mlađenović (1954-), autrice et militante féministe et pacifiste serbe. Elle est, notamment, à l’origine le première association lesbienne du pays.
Nicole Clément (1946-), compositrice et pédagogue française (#moisdescompositrices).
Hélène Gosset (1879-1963), journaliste, militante féministe et pacifiste.
Gülsüm Kav, médecin, écrivaine et militante féministe turque. Elle est l’une des fondatrices d’une organisation de lutte contre les féminicides en Turquie.
Women Artists: 1550-1950 est une exposition d’art dédiée à 83 artistes femmes, organisée par les historiennes de l’art Linda Nochlin et Ann Sutherland Harris.
Märta Stenevi (1976-), ministre de l’Égalite de genre et du Logement suédoise.
Lux Pascal (1992-), actrice chileno-américaine transgenre de théâtre, cinéma et télévision.
Ihsane Haouach, ingénieure et personnalité belgo-marocaine. Elle est nommée, en mai 2021, commissaire du gouvernement auprès l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.
Lejla Agolli (née en 1950), compositrice albanaise (mois des compositrices).
Helen Eugenia Hagan (1891-1964), compositrice américaine (mois des compositrices).
Jeanne Córdova (1948-2016), journaliste et militante lesbienne américaine. Elle est membre des Daughters of Bilitis et rédactrice en cheffe de The Lesbian Tide.
Jeannine Vanier (née en 1929), organiste et compositrice canadienne (mois des compositrices)
Isabelle Delorme (1900-1991), pianiste et compositrice canadienne (mois des compositrices)
Anna Guarini (1563-1598), musicienne à la cour de Ferrare, assassinée par son mari.
Rosalina Abejo (1922-1991), chef d’orchestre et compositrice philippine (mois des compositrices).
Anne-Christine d’Adesky, journaliste et militante féministe américaine. Elle est une des fondatrices des Lesbian Avengers et une figure importante de la lutte contre le sida.
Hannah Rampton Binfield (1810-1887), compositrice et musicienne anglaise (mois des compositrices).
Cette fois-ci nous donnons la parole à hervedemai, alias Touam sur Wikipedia contributeur régulier de l’encyclopédie participative. Devant l’avancée de la cause des femmes il estime devoir faire patte blanche et collaborer avec les sans pagEs pour nous faire bénéficier de son expérience en espérant qu’elle sera appréciée malgré quelques incartades). Il nous relate celle ci-dessous pour rédiger des biographies de femmes et nous donne des idées de contribution!
Aborder le sujet des femmes sur Wikipedia
Parler des femmes sur wikipédia et sur ses sites projets se heurte souvent au manque de documentation existante.
Par exemple, la Bibliothèque interuniversitaire de santé, un vénérable organisme qui vient du Moyen-Âge, et dont on comprend à peu près à quoi il sert en lisant son nom, vient de téléverser 4 000 portraits de son fond sur la médiathèque de wikipédia, Commons. Parmi ceux-ci, seulement… 40 sont ceux de femmes. Dans ces conditions, illustrer la contribution féminine à l’histoire de la médecine relève de l’exploit.
Par dessus le marché, un parcours de cette iconographie montre une étonnante conception de la présence féminine : une seule image d’accouchement (sur 3 siècles ! ), mais plusieurs portraits de Jeanne Weber, une tueuse en série ayant vécu à la fin du XIX ème siècle ; au moins, le milieu médical ne semble pas obnubilé par les stéréotypes de la beauté féminine.
Non seulement cette documentation est abusivement réduite, mais en plus elle donne une fausse idée de l’histoire : avec elle on pourrait conclure qu’une tueuse en série est trois fois plus importante que toutes les mères du Royaume et de la République.
On voit que les biais de genre, souvent marqués par une tendance à décrire les femmes par leur affectivité ou en compagnie d’hommes puissants, peuvent prendre de multiples facettes.
Et des sondages similaires pourraient être faits dans d’autres domaines avec des résultats semblables. Comment, alors, parler des femmes sur wikipédia ?
Ce sera le thème d’une série d’articles que j’espère mener sur ce blog. Et, si moi je n’y arrive pas, j’espère que d’autres y arriveront à ma suite ou avec moi. Comment parler de l’action féminine sur wikipédia lorsque la documentation disponible est partielle et partiale ?
Déjà, je vais essayer d’en brosser les grands principes. Plus tard, j’essayerai de mieux les expliquer.
Critères d’admissibilité
Il existe bien sûr les critères d’admissibilité des articles et le classement des sources primaires, secondaires et tertiaires, qui nous enseignent les grands principes. Mais, par exemple, savoir si la seule image d’accouchement de notre bibliothèque interuniversitaire serait pertinente à placer dans un article, demanderait une réflexion particulière ; c’est là qu’une contributrice, qu’un contributeur, prend toute sa valeur.
Quelques idées pour commencer
Une première idée est de participer à la documentation extérieure à wikipédia. Wikipédia n’est nullement le seul lieu de description de la connaissance, il y en a bien d’autres. Wikipédia est une curieuse encyclopédie, qui n’est rien sans la connaissance décrite en dehors d’elle. Cette connaissance extérieure lui sert de référence, et donc, grâce à elle, et grâce à elle seulement, on peut écrire sur des femmes. S’il y a des femmes dans cette documentation de référence extérieure, alors il y aura des femmes sur wikipédia.
Une deuxième idée est de voir comment font les « petites connaissances ». On pleure souvent que, sur wikipédia, le moindre joueur de football de la plus petite amicale bouliste ait sa page wikipédia. Et bien ! Regardons comment font ceux qui écrivent ces articles sur le moindre joueur de football.
Une autre approche très riche est de montrer, sur un sujet précis, ce que font les femmes. Par exemple, dans la conquête spatiale, dans la politique, dans le sport… Où sont les femmes, quelles sont leurs actions, qu’ont-elles inventées, qu’ont-elles fait ? Souvent, ces actions sont bien mieux documentées que la biographie de la femme elle-même. Et donc, au lieu de créer un article centré sur cette femme, on enrichit les articles qui parlent de ses actions, de ses inventions, et souvent c’est tout aussi efficace du point de vue de la connaissance de cette personne.
Contribuer grâce à la photo : Wikimedia Commons
Et puis, pour parler des femmes, il y a la photo ! Grâce à la médiathèque de wikipédia, qui s’appelle Wikimédia Commons, il est possible de développer de véritables reportages sur n’importe quel événement, fait, situation. Voyez, par exemple, la Course de filles et de garçons de café, Belfort, 01 Sept 2018 : il n’y a pas grand chose d’extraordinaire, les femmes y ont une place presque banale, mais toutes ces photos sont bien faites, et témoignent d’un événement de vie locale. Cette part de l’identité et de l’action féminine peut être documenté par tous et toutes ; et celles et ceux qui préfèrent la Grande Histoire peuvent toujours faire des photos d’Angela Merkel, bien sûr. Tout cela est important.
Et il y a encore plein d’autres possibilités. Nous essayerons de les décrire.
Ce mois-ci nous donnons la parole à Sophie Etienne, wikipédienne et secrétaire générale de l’association Didac Ressources.
Nous avons récemment entamé une collaboration avec Didac Ressources pour le lancement du groupe sans pagEs Méditérranée, qui se donne pour objectif de combler le fossé des genres sur la wikipedia francophone par des ateliers de contributions régionaux:
Lancement des sans pagEs Méditérranée à Marseilles
Cette première rencontre a été suivie d’un atelier de contribution des sans pagEs Méditerranée, le 4 juillet 2018 dans les locaux qui nous étaient prêtés, suivi le 4 août par un autre atelier dans les locaux d’Urban Prod. Nous continuerons des actions ouvertes à toutes et tous avec les sans pagEs, avec une attention particulière portée à l’égalité entre hommes et femmes et des activités visant à combler le fossé des genres sur Wikipédia. Nous proposons également d’autres ateliers wikipédia, par exemple autour de l’exil dans le cadre des temps fort du Mucem (forum du 29 septembre/apprendre le français au Mucem), et de la déconstruction des stéréotypes liés aux migrations, à travers les utilisations du vocabulaire. Enfin, nous proposons aussi des ateliers de valorisation des quartier par les habitants eux-mêmes à travers l’écriture de Wikipédia. Considérant qu’effectivement personne ne sait tout et que tout le monde sait un petit peu et qu’il est fondamental de valoriser et partager les connaissances de tous et toutes.
Didac’Ressources en deux mots
Didac’Ressources est une association reconnue d’intérêt général, née de la volonté de mettre en synergie tous les acteurs et actrices de la formation et de l’insertion, qu’ils ou elles soient « bénéficiaires » (nous les considérons davantage comme acteurs et actrices), bénévoles, formateurs et formatrices, acteurs et actrices de l’insertion, chercheurs et chercheuses, membres d’institutions, de fondations, éditeurs ou éditrices… afin de proposer des actions innovantes conscientisantes et participatives pour la promotion du droit à la formation et à la promotion sociale et professionnelle, le partage des connaissances pour tout·e·s avec un intérêt particulier pour les publics migrants en insertion. Pour ce faire, nous proposons des formations de formateurs et formatrices et d’acteurs et d’actrices de l’insertion, de l’ingénierie de projet, de l’ingénierie de formation, des actions de coordination de projet, des réponses sur mesure et mettons à disposition des outils (ressources documentaires et conseils, ingénierie, formation) et invitons toutes les personnes motivées à nous rejoindre et à participer sur le site interactif de l’association : http://didac-ressources.eu/
Notre association considère l’expertise du vécu des personnes concernées comme un atout et œuvre pour la mise en valeur et la promotion des compétences de chacun et leur partage.
Nous menons des actions de veille et de recherche qui permettent de comprendre les données économiques, politiques et sociales, et culturelles à l’œuvre dans les actions de formation des adultes et les problématiques rencontrées par tous les publics considérant que les problèmes de santé, de logement autant que de maîtrise de la langue du pays d’accueil peuvent souvent se rejoindre et que des ponts peuvent/doivent être créés.
Didac’ressources est un espace d’échanges pour les acteurs et actrices de la formation et favorise les actions innovantes et partagées