Géographes féministes
cartographie, Projets, Wikipedia

Les géographes féministes sur Wikipédia

La création d’articles Wikipédia concernant des géographes féministes est marquée par une double contrainte d’écrire à la fois sur des femmes, qui souffrent d’un biais de représentation dans l’histoire des sciences et dans Wikipédia, et sur des savoirs critiques, qui peuvent être perçus comme n’étant pas neutres et objectifs. Les pages en question s’exposent ainsi à une difficile admissibilité ou à des suppressions.

Organisation féministe et sources

Les géographes féministes constituent cependant aussi des communautés et réseaux qui produisent leurs propres sources. Elles créent par exemple le groupe Geographic Perspectives on Women au sein de l’American Association of Geographers, le groupe de recherche sur les femmes et la géographie de la Royal Geographical Society ou encore le groupe Genre et Géographie de l’Union Géographique Internationale (UGI).

Ces communautés sont à l’origine de prix (le prix Isabel André au Portugal et les prix Janice Monk Service Award et Susan Hanson Dissertation Proposal Award de l’American Association of Geographers), de revues scientifiques (spécifiques à la géographie comme la Revista Latino-americana de Geografia e Gênero et Gender, Place & Culture, ou plus générales comme Genre, sexualité & société et Les Cahiers du Grif), et d’ouvrages de référence avec dès 1984 la publication de Geography and Gender: An Introduction to Feminist Geography.

Multiplicité de la géographie féministe

Ces sources (entre autres) ont permis la création de dizaines de pages de géographes féministes sur Wikipédia en français, recensées sur la page Géographie du genre. Cette géographie féministe est multiple, nous n’en présentons que quelques facettes et figures.

Pionnières et théoriciennes

On trouvera parmi elles des pionnières et théoriciennes :

Jacqueline Coutras, avec Jeanne Fagnani, en France. Elles réalisent des travaux de géographie féministe, dès la fin des années 1970, à travers la question des transports.

Janice Monk et Susan Hanson aux Etats-Unis. En 1982, elles publient un article intitulé « On Not Excluding Half of the Human in Human Geography » dans la revue The Professional Geographer, destiné à faire connaître les contributions substantielles des femmes dans la géographie.

Linda McDowell au Royaume-Uni. Elle participe à la rédaction, à la coordination et à l’édition du livre de synthèse de géographie féministe, Geography and Gender: An Introduction to Feminist Geography, publié en 1984.

Maria Dolors García Ramón en Espagne. La géographie féministe espagnole naît sous son impulsion (sa page Wikipédia française ne rend d’ailleurs pas vraiment justice à l’importance de sa carrière : à compléter !).

Isabel Margarida André au Portugal. Elle soutient une thèse sur les relations de genre et patriarcales dans l’emploi et le travail domestique en 1994.

Gillian Rose au Royaume-Uni. Elle articule la géographie féministe, l’étude des cultures visuelles et l’analyse des savoirs géographiques. Elle est l’autrice du livre Feminism and Geography: The Limits of Geographical Knowledge publié en 1993 qui met en cause le caractère masculin de la géographie.

Doreen Massey au Royaume-Uni. Récipiendaire du Prix Vautrin-Lud du Festival international de géographie en 1998, ses recherches intègrent progressivement le post-colonialisme et le féminisme. Son livre Space, Place and Gender et son article « Flexible Sexism » opposent ainsi une relecture féministe aux travaux d’Edward Soja et de David Harvey.

Doreen Massey, CC BY-SA 3.0 by Tamba52, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Doreen_Massey.jpg

Géographie des sexualités

Elle s’articule à d’autres champs, notamment celui de la géographie des sexualités : c’est ce que font Gill Valentine et Marianne Blidon en étudiant les pratiques spatiales des gays et des lesbiennes.

Marianne Blidon, Par Ji-Elle — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=110632189

Une géographie intersectionnelle

Elle est souvent intersectionnelle en croisant le genre avec d’autres formes de discriminations.

Patricia Daley : personnalité d’origine africaine ou afro-caribéenne considérée comme parmi les plus influentes au Royaume-Uni depuis 2021 (Powerlist), elle est spécialiste des conflits dans la région des Grands Lacs et étudie les rapports de genre, de race et d’ethnicité.

Camille Schmoll : géographe française critique et féministe, elle est spécialiste des dynamiques migratoires, transnationales, féminines et circulaires dans l’espace de la Méditerranée et elle étudie tout particulièrement les spécificités des migrations des femmes et les violences de genre dans son ouvrage “Les damnées de la mer” (2020).

Camille Schmoll, Par Ji-Elle — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=123689176

Multiplicité d’approches méthodologiques

Elle témoigne d’une multiplicité d’approches, qualitatives (entretiens, observations) mais aussi cartographiques et quantitatives (statistiques, analyse des données géolocalisées).

Saraswati Raju : spécialiste des questions de genre, de postcolonialisme en géographie et de la place des femmes dans les villes indiennes, elle participe à la réalisation d’un atlas critique sur la production cartographique (1997). Elle reçoit dix ans plus tard le Janice Monk Service Award (2010) de l’American Association of Geographers.

Mei Po Kwan fait partie, avec Susan Hanson, Nadine Schuurman, Gerry Pratt et Marianna Pavlovskaya des géographes qui promeuvent les Systèmes d’information géographique (SIG) comme outils de la géographie féministe.

Dans les Suds comme dans les Nords

Elle porte sur les différentes régions du monde, sur les Nords mais aussi sur les Suds.

Gopa Samanta, est professeure de géographie à l’université de Burdwan (Bengale-occidental) et spécialiste des études de genre et du développement dans les petites villes en Inde. Elle a participé à de nombreux projets de recherche, dont un à l’IRD sur les relations et définitions urbain/rural en Inde.

Gopa Samanta, Commons, CC0 1.0 by Daryaana

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gopa_Samanta_Geographer.jpg

Kuntala Lahiri-Dutt est une spécialiste de la géographie sociale indienne, elle étudie et agit sur les questions d’empowerment des femmes y compris en tant que consultante pour des organismes tels que l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Une géographie appliquée au sein d’organisations internationales

Elle a des impacts en dehors de la recherche, puisque ces géographes s’engagent dans des projets de développement au sein d’organisations internationales (Kuntala Lahiri-Dutt au PNUE, PNUD, à l’ONU Femmes ou à la Banque mondiale) mais aussi par l’analyse critique de celles-ci :

Sarasvati Raju étudie la production de discours et les actions des institutions internationales et des ONG en faveur de l’empowerment des femmes et leurs paradoxes.

Patricia Daley est critique vis-à-vis de l’humanitarisme et des agences humanitaires, des organisations régionales et de la communauté internationale en général.

Les absentes

Cette impressionnante liste de géographes et de leurs réalisations n’empêche pas que nombre de géographes féministes manquent dans cette liste. Et pour cause : certaines des figures les plus importantes ne sont toujours pas admissibles. Pour le cas francophone on pourra citer notamment les pionnières canadiennes Damaris Rose, Anne Gilbert et Lyse Pelletier, les Françaises Claire Hancock et Nadine Cattan ou encore la Suisse Karine Duplan. En dehors de cette sphère, on peut aussi mentionner l’Iranienne Fazileh Dadvar-Khani ou encore la Hongroise Judit Timár.

Leur absence tient aussi à d’autres biais (notamment liés à nos compétences linguistiques mais aussi aux inégalités qui traversent la science mondiale) qui font que les personnalités qui ne sont pas britanniques, états-uniennes ou françaises sont sous-représentées, et ce malgré une production essentielle qui existe aussi dans le reste du monde. Pour preuve les pionnières du champ parmi lesquelles on compte l’espagnole Maria Dolors García Ramón et la portugaise Isabel Margarida André ; ou encore les pages de géographes indiennes (Kuntala Lahiri-Dutt et Gopa Samanta) ou hongkongaise (Mei-Po Kwan) qui mettent en avant les recherches féministes depuis des espaces hors Occident. Mais il faut souligner le fait qu’il s’agisse d’espaces anglophones et que ces géographes présentes sur Wikipédia sont souvent formées ou ont exercé dans des institutions étatsuniennes, britanniques ou australiennes.

Reste à créer les pages et les sources sur celles qui manquent !

Maria Dolors García Ramón, Par Pymouss — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51980686

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Afrique, Association LSP, Non classé, Translated articles (EN)

Les sans pagEs Bénin, a model for Africa ?

(version en Français ici)

Les sans pagEs Benin is a project born in 2020, resulting from a collaboration with Wikimedia Benin under the leadership of Adoscam, a very active Wikimedian and contributor from Benin. The project aims to contribute to reducing the gender gap and biases in Benin in particular and in Africa in general, by organizing online and face-to-face training workshops.

In three years, amazing results have been achieved to make women and African women’s history present on Wikipedia in French.

How do the sans pagEs work in Benin ?

les sans pagEs Bénin in janvier 2021 – source : Commons cc-by-sa par BANI Nawal

Members of sans pagEs Benin create and improve pages on women and women’s issues in Africa and Benin. At the start of the initiative, a project page was set up to document all workshops and work lists, listing Beninese women missing from Wikipedia in French, and topics of importance to women and the history of women and feminism in Benin.

The goal is also to put forward women contributors and to encourage them to train themselves to contribute, and in turn to lead workshops. The challenge is to be able to sustain the actions and to find relevant sources in the eyes of French Wikipedia contributors, and this is not always easy!

The group has benefited from the investment of the tireless Adoscam and his colleague Fawaz.tairou. Adoscam even appeared on the national television in Benin to promote their actions and the Benin sans pagEs also benefited from media coverage.

Results: 100 articles and 50 contributors in one year!

source : Commons, cc-by-sa 4.0 par Athenas2030
  • More than 100 topics related to Beninese and African women in general created and improved,
  • More than 50 Beninese women have been introduced to contributing to Wikipedia and sensitized to gender gap issues.
  • A female member of the group has been elected as board member of the association Les sans pagEs since July 2022.

Testimony of Aduni Lavani, member of the board of the sans pagEs

I didn’t know about the gender gap on Wikipedia or about sans pagEs when one day I saw a poster announcing an initiative for women to contribute on Wikipedia in honor of March 8, 2022 International Women’s Rights Day and which mentioned the gender gap on Wikipedia. I decided to create an account before going to the training. I followed the Wikipedia step-by-step training and ended up participating in the Quinzaine des autrices francophones des sans pagEs that was going on. I managed to translate a first article from English to French about Tomi Adeyemi, a Nigerian-American science fiction novelist. She said she wanted to write a fantasy novel set in West Africa so that « a little black girl [could] pick up my book one day and see herself as the star… I want her to know that she is beautiful and that she matters and she can have a crazy, magical adventure even if some ignorant part of the world tells her she can never be Hermione Granger ».

Tomi Adeyemi, source : Commons, cc-by-sa 4.0 par Nv8200pa

It was my first article and I was very proud! I then followed the trainings and got hooked. During the trainings given by Adoscam, I learned more about the sans pagEs project and then I attended several online sessions, including the wikimidi. There I learned how to improve my style and also some technical tricks, like how to format a bibliography using the citebook template that can be added easily using the source tab, then just removing the <ref>… </ref> tags surrounding the template in the wikicode. I know how to fetch an author’s book list and secondary sources on Worldcat. I also learned a lot by watching how others responded to articles I created.

The article I am most proud of and that made me learn a lot about the legislation in my country is Abortion in Benin (in French, the English version is still to be improved). I did not create it, but I improved it a lot, and I learned a lot by writing about this important subject that concerns the lives of women in my country. Since October 2021, a pregnant woman can legally request a voluntary interruption of pregnancy in Benin, a rare situation in Africa.

Aduni Lawani during a Wikipédia workshop

As I was motivated and a quick learner, Adoscam proposed me to take over the training of the Benin sans pagEs. I presented myself as a candidate to the board election of the sans pagEs in summer 2022, and I was elected! Afterwards, I had the chance to participate in the French Wikiconvention, where I met many other African people contributing to Wikimedia projects, and where Natacha Rault, the director of the sans pagEs, proposed me to supervise all future LSP projects in Africa.

A model for Africa?

The originality of the Beninese initiative is that it is carried out locally and aims to increase the skills of local female contributors. The initiative has been very effective with 50 contributors trained (an absolute record for our project!), and one of them was able to come to France to participate in the Wikiconvention Francophone thanks to the mentoring provided by Adoscam and the team of the sans pagEs project. Today, several groups of Afro-descendants have expressed their desire to replicate the experience and can benefit from the expertise of the Benin group:

Senegal

Cameroon

Ivory Coast

Haiti

We hope to see all of these people again during the Francophone Contribution Month, which is part of the second edition of the Quinzaine des autrices francophones, an initiative that we carry out every year to make visible Francophone women authors from outside of France.

source : Commons cc-by-sa 4.0 by Natacha LSP
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cartographie, géographie, Histoire des femmes, Non classé, Projets, Wikipedia

Discovering pioneer women geographers

For a little more than a year, a hundred biographies of women geographers have been written on the francophone Wikipedia. Started by two female geographers, the group has since grown to include nine people. All of them are geographers and take their time to voluntarily put forward the work of women colleagues from the past and present, in France and abroad. Here is a a journey through the lives of several women pioneers in the field and the strategies they developped to be recognized in their scientific field in academia.

1901 : first PhD in geography obtained by a a woman

Martha Krug-Genthe, Commons, cc-by-sa by
Little maqu

The Wikipedia biography of Martha Krug-Genthe (1871-1945) as of today exists only in one language of Wikipedia, French, thanks to the work of the group of women geographers of the sans pagEs. She was the first woman to obtain a PhD in geography in the world in 1901! Her research focused on ocean currents, such as the famous Gulf stream. She was a woman « prevented » from developing her career, in Germany, her native country, and in the United States where she emigrated. A difficulty that pushed her to commit herself to the cause of women.

Gerd Wormdal (1930-1985) encountered the same issues in Norway, where she was one of the few women to complete higher education. Her researches are about limnology, that is to say the study of several lakes of the west of her country. She is though mostly knowned for her commitment to women’s rights that she is known, up to the UN General Assembly.

1913: First PhD in natural sciences in Poland and France for a women

Regina Fleszarowa , Commons, cc-by-sa by Happa

The same fight for women’s rights and recognition guided the whole life of Regina Fleszarowa (1888-1969) who was the co-founder of the Polish Women’s League. One would almost forget that this geographer, geologist and cartographer, the first woman in Poland in 1913 to obtain a PhD in natural sciences, is the author of a hundred publications, including five reference volumes on the history of earth sciences in her country.

Germaine Veyret-Verner (1913-1973) was one of the first women to obtain a PhD in geography in France and the second woman university professor in France. Her research field, the Alps, allowed her to study the massif from the angle of regional geography, then population, tourism and finally cities.

Exploring new themes as a strategy for career recognition

Gerd Enequist, Commons, cc-by-sa by Salgo60

As they were not always accepted in the historical specialties of men, many women geographers chose the path of innovation to get recognition in their careers by exploring new themes, new methods or new fields.

Gerd Enequist (1903-1989) is known as the modernizer of Swedish geography. She became the first woman professor of geography at the University of Uppsala in Sweden in 1949. She introduced social geography and thanks to her cartographic talents, actively participated in the first atlas of her country… among other achievements.

Julie Moschelesová, Commons, cc-by-sa by Ipigott

Julie Moschelesová (1892-1956) developed human geography in Czechoslovakia and obtained international recognition despite the adversity she suffered during the two world wars. Her rich scientific career places her among the ten geographers who founded geography as a science.

Mary Kingdon Heslop, Commons, cc-by-sa by Hamuli

Mary Kingdon Heslop became in he first female lecturer in geography at the University of Leeds in 1920. She developped a pioneering research interest in commercial geography because of the lack of opportunities in geology : this very masculine environment was closed to her.

Jane Soons, one of the first female geography lecturers in Glasgow, moved to New Zealand, fleeing gender discrimination. Her many contributions to the geography of her adopted country have greatly enriched the methods of geomorphology.

First female PhDs in geography

The list of first female PhDs in geography has also grown with Petrica Novosel-Žic in Croatia, or Victoria Mwaka in Uganda.

These « women pioneers » in geography in each country are gradually earning recognition on Wikipedia. And thanks to this exploration, we can now read them in French. It’s up to you to discover them!

Évènement, Commons, Femmes, GLAM, Histoire des femmes, LGBTIQ, Non classé, wikidata, Wikipedia

GLAM on Tour Montreux : magie du Jazz

Nous avons été plusieurs à participer au GLAM on Tour Montreux du 24 au 27 novembre 2022 organisé par Wikimédia CH, avec la collaboration du Cultural Heritage & Innovation Center (CHC) de l’EPFL et la fondation Claude Nobs. L’objectif du week-end était de découvrir les archives du Montreux Jazz Festival digital project, piloté par la fondation Claude Nobs et le CHC à partir des archives personnelles collectées par Claude Nobs, fondateur du festival, pendant plus de 50 ans.

Sculpture dans la jardin du chalet de Claude Nobs à Caux. Source : Commons, CC-BY-SA 4.0 par
Rudolf H. Boettcher

Coté LSP, le but était sûr de réfléchir à la place des artistes féminines au sein du festival, avec pleins de questions concernant le coté queer du fondateur., et sur la place des artistes afro-descendant·e·s dans le festival, qui puise dans la culture du jazz, de la soul et du rock, suite à un questionnement de Noircir Wikipédia, qui a participé également au week-end.

Un moment fort du week-end : la jam session des musiques d’automnes où nous avons découvert des artistes talentueuses et eu la surprise de voir Ivonne Gonzalez débarquer sur la scène !

C’est quoi un GLAM ?

Un GLAM dans le jargon du mouvement Wikimédia (avec un « m » à ne pas confondre avec Wikipédia l’encyclopédie en ligne qui s’écrit avec un « p ») est l’acronyme de Galleries Libraries Archives Museums : ce sont des institutions qui nous intéressent tout particulièrement pour des collaborations car ce sont là que l’on trouve les sources et les médias qui nous servent à contribuer sur des sujets précis.

Photo de groupe GLAM on Tour Montreux. Source : Commons CC-BY -SA de Bobo11

Le GLAM on Tour est un projet récurrent multilingue du chapitre suisse qui négocie le temps d’un week-end l’accès à des institutions détentrices d’archives dans une localité différente chaque année. Des personnes contribuant aux projets francophones, italophones et germanophones se réunissent alors pour extirper la substantifique moëlle des archives pour la rendre accessible au grand public et enrichir la connaissance libre. C’est l’occasion aussi de former des novices à la contribution.

Sandra Becker, chargée GLAM à Wikimédia CH formant deux novices à la contribution sur Wikipédia. Source : Commons CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher

Les sans pagEs ont souvent participé aux GLAM on Tour de Wikimedia CH en y apportant une dimension de réflexion sur le genre, la diversité et la place des femmes.

En 2017 à Fribourg par exemple, des biographies de femmes religieuses au Moyen-Âge ont été produites durant l’évènement consacré à la contre réforme menée depuis Fribourg. En 2019 nous avions participé à l’évènement à la Fonoteca à Lugano. En 2018, suite au GLAM on Tour au MAMCO à Genève, les sans pagEs ont en collaboration avec Wikimedia CH organisé des wikimercredis mensuels pour faire des biographies de femmes artistes contemporaines pendant un an. Ces évènements génèrent donc un impact sur les projets en terme de contenus en ouvrant les portes d’institutions culturelles.

Un GLAM on Tour c’est aussi l’occasion de moments conviviaux avec les personnes qui contribuent en plusieurs langues. Cette année nous avions la chance d’avoir avec nous Adoscam des sans pagEs Bénin, ainsi que des personnes venues de Berlin, de Zürich et de Suisse !

Petit déjeuner convivial avec l’équipe des contributeurices ! Source Commons, CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP

Je vais revenir pour vous sur deux sujets explorés qui m’ont particulièrement intéressés durant ce week-end à Montreux à farfouiller dans l’histoire du Festival de Jazz et de son truculent fondateur, Claude Nobs.

Les chalet de Claude Nobs

Source : Commons CC-BY-SA 4.0 de Kerstin Sonnekalb (WMCH)

Nous avons visité les deux chalets de Claude Nobs et leurs univers époustouflants. Claude Nobs était un collectionneur passionné : lampes, trains électriques, moto, instruments de musique, kimono et piano de Freddy Mercury, un habitué de la riviera lémanique. Ces lieux ne sont pas accessibles au public, ils sont gérés par la fondation Claude Nobs, mais on a pu photographier et poster sur commons pour partager avec vous les trésors aperçus.

Source : Commons CC BY SA 4.0 de Rudolf H. Boettcher

55 ans d’archives vidéo des concerts

L’archive de enregistrements sonores récoltés par Claude Nobs durant sa vie a été inscrite au registre Mémoires du Monde de l’UNESCO en 2013. Dès le début du festival Claude Nobs fait enregistrer les concerts en audio, et les enregistrements vidéo débutent dès la deuxième année. Les premières bobines contiennent sans doute les premiers enregistrements sons et vidéos de qualité de concerts du festival : elles pesaient chacune 15 kg avant que les technologies se développent.

Claude Nobs a fait de Montreux un lieu convivial pour les artistes, propice à la création, où leur était donné carte blanche sur scène, et la possibilité de faire de la musique dans un environnement calme et convivial. Pour en savoir plus sur la vision de Claude Nobs il y a ce magnifique documentaire en accès libre They all came OUT to Montreux (mais il faut faire un compte avant).

Adoscam du groupe des sans pagES Bénin photographiant les archives sonores de Claude Nobs. Source : Commons CC BY SA de Kerstin Sonnekalb (WMCH)

Racines queers ? Freddy, Bowie et Nobs

Thierry Amsallem, président de la Fondation Claude Nobs, et ancien compagnon de Claude Nobs explique que l’héritage LGBTIQ+ du festival n’a pas été mis en avant en raison du climat homophobe de l’époque. Il rappelle les circonstances dramatiques du coming out forcé de Claude Nobs suivant la médiatisation de sa relation avec un jeune homme de 19 ans. Ce dernier avait probablement été engagé expressément pour lui causer du tort. À l’époque des faits, Claude Nobs ne cachait pas son homosexualité, mais restait discret. Malheureusement, l’âge du consentement n’était pas le même en Suisse pour les personnes hétérosexuelles (18 ans) et homosexuelles (21 ans). Claude Nobs est arrêté, emprisonné et on lui donne même une lame de rasoir à emporter dans sa cellule. Une pétition demandant sa remise en liberté circule. Ces faits sont relatés dans la deuxième partie du documentaire They all came to Montreux.

Thierry Amsallem revient aussi sur la soirée où Freddy Mercury et David Bowie, tous deux bisexuels, partagent un repas concocté par Claude Nobs qui adorait cuisiner pour les artistes et les recevoir dans son chalet : hop le courant passe et après le repas les deux disparaissent dans le studio et enregistrent Under Pressure en quelques heures.

Place des femmes : Nina Simone au Montreux Jazz Festival

Quelle est la place des femmes dans le festival ? Alain Dufaux le directeur du le directeur du CHC nous indique avoir été très surpris par la faible place des femmes dans le festival. Comment pouvons-nous documenter cela ?

Nina Simone en 1969. Source Commons, CC BY SA de Gerrit de Bruin

De retour dans la salle de l’éditathon Alain Dufaux nous met à disposition un mémoire de master de l’EPFL sur la question de la place des femmes. Le principal souci rencontré pour rendre compte de cette place est que la base de données des concerts de l’EPFL ne mentionne pas le genre des artistes. Difficile donc de quantifier le nombre d’interprètes féminines, même sur une requête wikidata permet d’avoir une idée : près de 800 artistes femmes sur 17 000 soit moins de 5%. On a commencé pendant l’éditathon avec un groupe de contributrices germanophones motivées à renseigner dans les éléments dédiés aux concerts les femmes qui y ont participé par exemple on peut voir que Flora Purim a joué dans l’édition de 1974. L’élément Nina Simone contient maintenant les 4 concerts de Montreux où elle a joué ! On a commencé aussi

Sur Wikipédia j’ai créé une catégorie Montreux Jazz Festival où on peut retrouver certaines des artistes (travail non terminé).

Discutant avec Ivonne Gonzalez, fondatrice du collectif Noircir Wikipédia, nous abordons la place des artistes afro descendant·e·s dans le festival. Si Claude Nobs a fait fortune avec ce festival, a-t-il pour autant fait ce que l’on appelle de l’appropriation culturelle ? Les artistes ont souligné à travers le temps combien ils se sont sentis bien accueillis à Montreux, loin des tensions raciales aux États-Unis. Il n’en reste pas moins que l’on regrette un peu que les 40 ans d’archives du festival ne soient accessibles au public qu’au Montreux Jazz Festival Café de l’EPFL à Lausanne, car elles représentent des archives historiques du jazz qui méritent leur place dans les biens communs. Espérons que dans le futur certains de ces trésors puissent être publiées sous licence libre et accessible à tout le monde en ligne.

Le festival a de toute évidence lancé et relancé des carrières d’artistes afro descendant·e·s et fait connaitre leur virtuosité. Un exemple notoire est celui de Nina Simone, car l’invitation de Claude Nobs à un moment ou ruinée après les revers qu’elle a subis aux États-Unis quand elle a commencé à s’engager pour le mouvement des droits civiques relance sa carrière et lui permet de rebondir.

Nina Simone chante à Montreux en 1968 pour la deuxième édition du festival. Elle est la seule interprète féminine du festival cette année làn (avec Julie Driscoll qui joue avec Brian Auger). Elle arrive des États-Unis dans un contexte particulier : en plein mouvement pour les droits civiques, dans lequel elle est engagée corps et âme, Luther King et Robert Kennedy viennent d’être assassinés aux États-Unis. Elle rend hommage dans une de ses chansons au poète afro américain gay Hughes Lanston. Son frère Sam Waymon avec elle sur scène se souvient « Le roi de l’amour (Luther King) et Bob Kennedy venaient de mourir. On ne savait pas à quoi le monde allait ressembler après. À ce moment-là, pour moi et pour Nina, être sur scène, c’était avant tout être libres. On s’y sentait en sécurité, et on vivait le moment présent plus que nul part ailleurs. »

Le concert de Nina Simone de 1976 est un concert mémorable du festival : Nina Simone arrive sur scène, sans mot dire, digne, le regard sombre. Elle fait un salut au public, courbée et reste un long moment immobile. La tension et l’émotion sont palpable, surtout lorsqu’elle se met au piano et rappelle alors au public, qu’elle avait dit ne plus vouloir jouer dans un festival de jazz, et que sa décision n’a pas changé. Toutefois, dit-elle « Nous allons passer un moment ensemble et je vais jouer pour vous » . Elle termine sa performance en dansant sur un rythme de percussions africaines, une performance inouïe. Elle parle aussi beaucoup, du Liberia où elle vient de passer deux ans. Elle interrompt une de ses chansons pour ordonner à une spectatrice qui tente de partir de s’asseoir : Nina Simone veut être respectée, veut que sa performance soit respectée comme un concert classique. Après sa performance, qui reste aujourd’hui encore parmi les jalons mémorables du festival, une partie de la presse lémanique l’encense, mais des critiques adoptent des formulations racistes, certains lui reprochent d’avoir tenu des propos incohérents et trop parlé durant le concert. C’est pourtant aujourd’hui ces moments de parole que l’on retient comme partie intégrante de sa performance poignante où elle s’est livrée, entière en prenant des risques. Cette performance relance sa carrière.

Coté Wikipédien, Nina Simone a un article labellisé en anglais, et son article en français mériterait un toilettage de Noël en vue d’une future labellisation.

Sade Adu par djrue. Source Commons CC-BY-SA 2.0 Generics

Autre artiste lancée par le festival : Sade en 1984, est pratiquement inconnue lorsqu’elle monte sur scène et entonne Smooth Operator. La performance la propulse au sommet des charts l’année suivante. Ces vidéos sont accessibles au Montreux Jazz festival café à Lausanne : cela vaut le détour ! Et bien sûr j’ai mis Sade Adu dans l’élément wikidata du festival édition 1984.

Merci à toute l’équipe du GLAM on Tour !

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les sans images, les sans pagEs

Retour sur le drawtober des sans images

Durant le mois d’octobre 2021, nous avons lancé le défi Drawtober les sans images. Quelques mois après, un bilan s’impose !

Le drawtober et les sans images, c’est quoi ?

Le drawtober (mot qui vient de draw, dessiner, et october, octobre) est un défi consistant à réaliser un maximum d’illustrations durant le mois d’octobre. Il s’inspire de l’inktober, un challenge créé par Jake Parker en 2009, qui consiste à réaliser un dessin par jour à l’encre pendant tout le mois d’octobre en suivant une liste de thèmes, et qui a connu certaines controverses.

Par ailleurs, les sans images est un projet créé en août 2020 par les sans pagEs, qui vise à donner un visage aux sujets en lien avec le biais de genre sur Wikipedia. Avant octobre 2021, 35 dessins avaient été réalisés via les sans images.

Fin septembre 2021, Ohocelot, membre des sans pagEs, a proposé d’unir les deux : le drawtober les sans images était né, avec son hashtag #lsp_drawtober pour les réseaux sociaux !

Comment s’est faite la mise en place ?

L’idée du drawtober les sans images ayant été lancée assez tard, il a fallu communiquer rapidement sur l’initiative via Wikipédia mais surtout nos réseaux sociaux, afin de faire connaître notre initiative et pouvoir compter sur diverses participations.

Nous avons dû faire face à plusieurs défis que nous n’avions pas anticipés !

Tout d’abord, les artistes qui ont souhaité participer nous demandaient des listes de pages à illustrer, et la courte liste que nous avions pour les sans images s’est vite retrouvée épuisée !

Ensuite, il a fallu faire en sorte que les artistes contribuent sur des personnalités différentes, pour éviter les doublons. Grâce à une bonne communication sur nos différents canaux (twitter, télégram, instagram,…) nous avons réussi à proposer des personnalités différentes à tou·te·s les participant·e·s.

Il a également fallu clarifier auprès des artistes les concepts de droits d’auteur et les conseils pour réaliser les portraits : par exemple s’inspirer d’images et de vidéos et mixer plusieurs éléments, pour ne pas être accusé de violation du droit d’auteur.

Par ailleurs, plusieurs des artistes étaient novices sur Wikipédia et Wikimedia Commons et ont eu besoin d’accompagnement pour créer leur compte ou ajouter les illustrations aux pages.

Finalement, le challenge a été l’occasion pour certain·e·s d’utiliser deux logiciels libres de dessin : inkscape et kritta.

Quelques chiffres et portraits réalisés

Le bilan du drawtober les sans images est très positif car il a permis de créer 69 portraits. Pour tous les voir, rendez-vous sur la page commons dédiée ! Ils ont été réalisés par 8 artistes, que l’on remercie à nouveau pour leur participation : Ohocelot, Atelier-Sham-Too, Aureliamoz, EthicalComics, Fduriez, Mina_Kara, Nattes_à_chat et Waltercolor. L’initiative a également permis de mettre un coup de projecteur sur les sans images et les sans pagEs, et de nous faire connaître auprès d’un nouveau public. Le projet a également été présenté à la wikiconvention francophone de novembre 2021.

Quelques uns des portraits réalisés dans le cadre du drawtober les sans images

En novembre 2021, les 69 portraits réalisés illustraient 486 pages, sur 78 Wikipédia différentes !

Afin d’augmenter l’impact de l’initiative, les illustrations ont été ajoutées à Wikidata, pour apparaître automatiquement sur toutes les infobox dans les différentes langues. Pour aller plus loin, dans le cas où une page en langue étrangère n’avait pas d’infobox, nous avons ajouté manuellement les images aux articles, en se guidant grâce à l’éditeur visuel, semblable sur toutes les versions de Wikipédia. En tout, en novembre 2021, les 69 portraits réalisés illustraient 486 pages, dans 78 langues différentes !

Wikipédia en français est logiquement la Wikipédia sur laquelle on retrouve le plus de portraits (66), suivie de Wikipédia en anglais (42) et de Wikipédia en espagnol (28). Pour 29 Wikipédia, par exemple en alémanique, en igbo ou en tahitien, seul un portrait du drawtober les sans images apparaît.

Les 20 versions de Wikipédia comportant le plus de portraits du drawtober les sans images

La personnalité illustrée par le drawtober les sans images et dont les pages dans les différentes langues ont cumulé le plus de vues en novembre est JayR Tinaco, acteur non-binaire qui n’a pourtant une page qu’en français et en anglais, mais qui a fait l’actualité à cause de la deuxième saison de la série Another Life. La deuxième personnalité illustrée et dont les pages ont le plus de vues en novembre est la photographe Vivian Maier, qui compte 33 interwikis, suivie de la mangaka japonaise Paru Itagaki, qui a 6 interwikis.

Les 15 personnalités illustrées par le drawtober les sans images dont les pages cumulent le plus de vues en novembre 2021

Quelques difficultés

Des difficultés ont été rencontrées pour faire reconnaître la qualité et la pertinence des dessins. En particulier sur Wikipédia en allemand la plupart des portraits ont été supprimés car les dessins n’ont pas été considérés pertinents. Des discussions sont également apparues sur Wikipédia en anglais, mais la plupart des portraits ont été maintenus. Cependant, comme Wikipédia en anglais considère le fair use pour l’utilisation des images de personnes décédées, il est probable que les portraits réalisés durant le drawtober les sans images de personnalités décédées soient peu à peu remplacées par des images fair use dans cette version de Wikipédia. Plusieurs retraits sont également à déplorer sur la version japonaise de Wikipédia, mais n’ont pas donné lieu à une discussion plus générale.

Dans un autre registre, certaines personnalités n’ont pas apprécié le portrait qui avait été réalisé et l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux, mais n’ont pour autant pas partagé de photos sur Wikimedia Commons : dans ce cas nous avons refait leur portrait, dans un autre style.

Quels sont les points à améliorer pour de futures éditions ?

  • Avoir des listes plus étoffées de pages à illustrer: cela a déjà été mis en place tout au long du mois d’octobre, notre sélection de pages à illustrer comporte maintenant des pages de femmes de la liste BBC 100 Women (qui ont généralement de nombreux interwiki), des pages « Articles de qualité » et des pages populaires du projet (donc avec un nombre important de vues).
  • Communiquer plus en amont sur les réseaux sociaux : l’idée du drawtober des sans images n’a été proposée que fin septembre et nous n’avons pu communiquer qu’à partir du 29 septembre (alors que le défi débutait le 1er octobre), date à laquelle la plupart des artistes souhaitant participer ont déjà choisi un thème ou une autre initiative.
  • Une idée à creuser serait également de faire un projet plus international, en commençant par exemple par créer une page projet via meta pour que des artistes et wikipédien·ne·s d’autres pays puissent participer.

Envie de dessiner des sans images ? Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée ! Contactez-nous ici, sur wikipedia ou sur nos réseaux sociaux si vous avez des questions !

Femmes, Wikipedia

Parler des femmes sur Wikipédia

Cette fois-ci nous donnons la parole à hervedemai, alias Touam sur Wikipedia contributeur régulier de l’encyclopédie participative. Devant l’avancée de la cause des femmes  il estime devoir faire patte blanche et  collaborer avec les sans pagEs pour nous faire bénéficier de son expérience en espérant qu’elle sera appréciée malgré quelques incartades).  Il nous relate celle ci-dessous pour rédiger des biographies de femmes et nous donne des idées de contribution!

Aborder le sujet des femmes sur Wikipedia

Parler des femmes sur wikipédia et sur ses sites projets se heurte souvent au manque de documentation existante.

Masih Alinejad, journaliste iranienne. Une photographie de Commons.

Par exemple, la Bibliothèque interuniversitaire de santé, un vénérable organisme qui vient du Moyen-Âge, et dont on comprend à peu près à quoi il sert en lisant son nom, vient de téléverser 4 000 portraits de son fond sur la médiathèque de wikipédia, Commons. Parmi ceux-ci, seulement… 40 sont ceux de femmes. Dans ces conditions, illustrer la contribution féminine à l’histoire de la médecine relève de l’exploit.

Par dessus le marché, un parcours de cette iconographie montre une étonnante conception de la présence féminine : une seule image d’accouchement (sur 3 siècles ! ), mais plusieurs portraits de Jeanne Weber, une tueuse en série ayant vécu à la fin du XIX ème siècle ; au moins, le milieu médical ne semble pas obnubilé par les stéréotypes de la beauté féminine.

Non seulement cette documentation est abusivement réduite, mais en plus elle donne une fausse idée de l’histoire : avec elle on pourrait conclure qu’une tueuse en série est trois fois plus importante que toutes les mères du Royaume et de la République.

On voit que les biais de genre, souvent marqués par une tendance à décrire les femmes par leur affectivité ou en compagnie d’hommes puissants, peuvent prendre de multiples facettes.

Et des sondages similaires pourraient être faits dans d’autres domaines avec des résultats semblables. Comment, alors, parler des femmes sur wikipédia ?

Ce sera le thème d’une série d’articles que j’espère mener sur ce blog. Et, si moi je n’y arrive pas, j’espère que d’autres y arriveront à ma suite ou avec moi. Comment parler de l’action féminine sur wikipédia lorsque la documentation disponible est partielle et partiale ?

Déjà, je vais essayer d’en brosser les grands principes. Plus tard, j’essayerai de mieux les expliquer.

Critères d’admissibilité

Il existe bien sûr les critères d’admissibilité des articles et le classement des sources primaires, secondaires et tertiaires, qui nous enseignent les grands principes. Mais, par exemple, savoir si la seule image d’accouchement de notre bibliothèque interuniversitaire serait pertinente à placer dans un article, demanderait une réflexion particulière ; c’est là qu’une contributrice, qu’un contributeur, prend toute sa valeur.

Quelques idées pour commencer

Une première idée est de participer à la documentation extérieure à wikipédia. Wikipédia n’est nullement le seul lieu de description de la connaissance, il y en a bien d’autres. Wikipédia est une curieuse encyclopédie, qui n’est rien sans la connaissance décrite en dehors d’elle. Cette connaissance extérieure lui sert de référence, et donc, grâce à elle, et grâce à elle seulement, on peut écrire sur des femmes. S’il y a des femmes dans cette documentation de référence extérieure, alors il y aura des femmes sur wikipédia.

Une deuxième idée est de voir comment font les « petites connaissances ». On pleure souvent que, sur wikipédia, le moindre joueur de football de la plus petite amicale bouliste ait sa page wikipédia. Et bien ! Regardons comment font ceux qui écrivent ces articles sur le moindre joueur de football.

Une autre approche très riche est de montrer, sur un sujet précis, ce que font les femmes. Par exemple, dans la conquête spatiale, dans la politique, dans le sport… Où sont les femmes, quelles sont leurs actions, qu’ont-elles inventées, qu’ont-elles fait ? Souvent, ces actions sont bien mieux documentées que la biographie de la femme elle-même. Et donc, au lieu de créer un article centré sur cette femme, on enrichit les articles qui parlent de ses actions, de ses inventions, et souvent c’est tout aussi efficace du point de vue de la connaissance de cette personne.

Contribuer grâce à la photo : Wikimedia Commons

Et puis, pour parler des femmes, il y a la photo ! Grâce à la médiathèque de wikipédia, qui s’appelle Wikimédia Commons, il est possible de développer de véritables reportages sur n’importe quel événement, fait, situation. Voyez, par exemple, la Course de filles et de garçons de café, Belfort, 01 Sept 2018 : il n’y a pas grand chose d’extraordinaire, les femmes y ont une place presque banale, mais toutes ces photos sont bien faites, et témoignent d’un événement de vie locale. Cette part de l’identité et de l’action féminine peut être documenté par tous et toutes ; et celles et ceux qui préfèrent la Grande Histoire peuvent toujours faire des photos d’Angela Merkel, bien sûr. Tout cela est important.

Et il y a encore plein d’autres possibilités. Nous essayerons de les décrire.

En bicyclette à Amsterdam. Une photographie de Commons.

Et puis… si vous mêmes vous avez des idées, des pratiques, dites-le… Parler des femmes, c’est un peu parler de soi, aussi.

 

LGBTIQ, Wikipedia

L’exposition « Continuum » et nous !

Ce mois-ci nous donnons la parole à Isabelle Sentis du projet Queer Code (site visant à rendre visible l’histoire des lesbiennes et des femmes qui ont aimé des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale) de l’association Mémoires en chantier.

Nous collaborons avec Queer Code pour favoriser cette visibilité sur wikipedia et d’autres démarches coopératives communes telles que des ateliers participatifs féministes, des interventions ponctuelles (UNIGE : Université de Genève et LESTIME en novembre dernier).

Queer Code a proposé à l’équipe du Service Egalité de l’UNIGE une rencontre sur l’histoire des lesbiennes en Suisse dans le cadre de l’exposition « Continuum, Récits et savoirs LGBTQI*», en collaboration avec Lestime et les Sans Pages. Queer Code a intégré dans son intervention le travail de la professeure Francesca Arena, historienne de la médecine et du genre (Francesca a collaboré au projet Continuum en réalisant un des panneaux de l’exposition). QueerCode a choisi pour son intervention le titre suivant : « Savoirs, pouvoirs et résistances autour des sexualités ».

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Une trentaine de personnes se sont retrouvées le jeudi 15 novembre 2018 à 12h dans l’espace exposition de l’UNIGE. Et plus d’une centaine de personnes ont suivi l’intervention via un facebook live.

Ferdinando Miranda, commissaire de l’exposition et chargé de projet au service Egalité de l’UNI, animait la rencontre. Il a invité les intervenantes à se présenter : Francesca Arena, Nathalie Rault des Sans Pages et Isabelle Sentis pour Queer Code.

Cette rencontre a permis d’exposer les mobilisations communes et spécifiques à chaque groupe dans le cadre de l’exposition :

Le concours de rédaction en ligne sur Wikipédia autour des thématiques LGBTQI* organisé par Les Sans Pages

La cartographie des 14 portraits de l’exposition réalisée par Queer Code 

Lors de ces échanges, ont été abordées les questions de construction des sexualités au fil de l’histoire. Elles se sont construites et continuent de se construire dans une hiérarchisation des savoirs, notamment médicaux. Francesca Arena a présenté comment cette hiérarchisation vise à établir une frontière entre normal et pathologique. Isabelle Sentis a évoqué d’autres voix et les formes de résistances qui leur sont associées et contribuent à sortir des contraintes normatives. Il y a eu des échanges autour des expériences menées par Queer Code et des techniques mises en œuvre pour collecter et regrouper des savoirs pluriels liés aux parcours de lesbiennes. Ces savoirs pluriels émanent de chercheuses, de lesbiennes, de militantes… Queer Code les présente sans les hiérarchiser. Queer Code tend à rendre visibles les mécanismes de normalisation et de hiérarchisation des sexualités et des genres afin de les déconstruire individuellement et collectivement. Lors de cette intervention, les questionnements et difficultés liés à ce process ont été abordés. Quant à Natacha Rault, elle a expliqué le projet des Sans Pages et le concours mis en place dans le cadre de l’exposition.

Pour en savoir plus sur ces échanges, vous êtes invité.e.s à consulter le facebook live disponible sur la page du service Egalité de l’UNI.

Nos lieux, nos fêtes, nos combats :  notre histoire compte !

Depuis quelques années, Isabelle Sentis intervient à Lestime pour partager des projets aux thématiques multiples (santé, histoire, drag king…) qui ont en commun de transmettre l’histoire des lesbiennes, bies, FSF, cis et trans et de leurs mobilisations. Les fondatrices de QueerCode sont venues en novembre 2015 à Lestime se présenter. Elles voulaient collecter l’histoire de lesbiennes et de femmes qui ont aimé des femmes helvétiques ou ayant fui en Suisse durant la Seconde Guerre Mondiale. Sophie Meyer une amie du comité de Lestime, très impliquée dans l’organisation de cette soirée, a permis de découvrir l’histoire des fondatrices de la revue Der Kreis (« Le Cercle ») .

Trois ans plus tard, QueerCode expose les ressources découvertes et développées sur le site depuis sa création en 2015. Le site a enrichi son dispositif « Constellations brisées »  de deux nouvelles cartographies dédiées aux parcours d’Elisabeth Eidenbez et Erika Mann.

Queer Code réalisera la cartographie des lieux liés aux fêtes et aux combats lesbiens de Genève à l’occasion des célébrations autour des 50 ans de Stonewall qui auront lieu en juin 2019. Cette envie de cartographie est issue d’une discussion entre Sophie Meyer et Isabelle Sentis.

Depuis quelques années, la planète LGBTIQ se mobilise pour rassembler et organiser ses archives. Largement mises à l’écart de l’histoire « officielle », les minorités ont compris à quel point il était important de sauvegarder cette mémoire, pour la rendre visible et la transmettre. A travers la cartographie des lieux qui ont marqué l’histoire militante et festive de Genève, Queer Code propose de contribuer à renforcer le fond d’archives déjà déposé à Lestime.

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Deux ateliers en mixité choisie : femmes, lesbiennes et personnes trans* ont été mis en place dans les locaux de Lestime le vendredi 16 et samedi 17 novembre. Ils s’inscrivaient dans le cadre du mandat de la Ville de Genève, concernant la pré-enquête sur les questions de mémoires LGBTIQ. Le projet « Nos lieux, nos fêtes, nos combats : notre histoire compte » se poursuivra en janvier et février 2019 jusqu’à la Pride en juillet 2019.

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Le vendredi 16 novembre, dans les locaux de Lestime lors d’un apéro baptisé : « L’apéro des chattes sauvages », en référence aux soirées lesbiennes inoubliables de Genève, Queer Code a présenté des archives individuelles et associatives déjà collectées. Il y a eu des échanges sur les lieux que les participantes avaient fréquentés : La Bretelle, chez Gaston, chez Lili, le Brigitte, le Barbie, le Centre femmes, rue st-Georges, à Champel, au Lignon … et ceux fréquentés aujourd’hui comme Livresse, Lestime et bien d’autres.

Des années 70 à nos jours, chaque génération a eu ses endroits de militance et de fêtes. Une histoire très peu documentée, encore largement invisible, et pourtant si importante!  Beaucoup d’émotions et de rires partagés lors de cette soirée au son d’une bande son qui nous a fait traverser les décennies en rythme !
Le lendemain, le samedi 17 novembre en après-midi, 16 participant.e.s  se sont retrouvées pour partager un atelier ludique où les lieux de sociabilité et de militance lesbiens ont commencé à être cartographiés. QueerCode a présenté des interviews réalisées avec des téléphones portables, discuté des postures et cadres à partager lors des futurs glanages d’archives orales.

Lors de ces deux rendez-vous, Queer Code a recueilli des ressources précieuses et des personnes motivées sont venues à la rencontre du collectif. Les militantes de Queer Code et de Lestime sont enthousiastes et impatientes de continuer à partager cette démarche avec vous.

Envie de participer à ce projet ?

Contactez info@lestime.ch ou contact@queercode.net

sans pagEs Méditérranée, Wikipedia

Lancement des sans pagEs Méditerranée et Didac’Ressources

Ce mois-ci nous donnons la parole à Sophie Etienne, wikipédienne et secrétaire générale de l’association Didac Ressources. 

Nous avons récemment entamé une collaboration avec Didac Ressources pour le lancement du groupe sans pagEs Méditérranée, qui se donne pour objectif de combler le fossé des genres sur la wikipedia francophone par des ateliers de contributions régionaux: 

Lancement des sans pagEs Méditérranée à Marseilles

Dans le cadre des activités de l’association Didac’RessourcesAtelier sans pagEs Marseille 2018, nous disposions d’une salle et nous avons proposé des ateliers wikipedia, certains autour du projet de valorisation des quartiers par les habitant·e·s, mais aussi, grâce à notre rencontre avec Nattes à chat et Anthère, au lancement des sans pagEs Méditerranée. Pour ce faire, nous avons rencontré une autre structure : Urban Prod et proposé de co-organiser la journée de lancement dans le cadre des Smart Citizen Days.

Cette première rencontre a été suivie d’un atelier de contribution des sans pagEs Méditerranée, le 4 juillet 2018 dans les locaux qui nous étaient prêtés, suivi le 4 août par un autre atelier dans les locaux d’Urban Prod. Nous continuerons des actions ouvertes à toutes et tous avec les sans pagEs,  avec une attention particulière portée à l’égalité entre hommes et femmes et des activités visant à combler le fossé des genres sur Wikipédia. Nous proposons également d’autres ateliers wikipédia, par exemple autour de l’exil dans le cadre des temps fort du Mucem (forum  du 29 septembre/apprendre le français au Mucem), et de la déconstruction des stéréotypes liés aux migrations, à travers les utilisations du vocabulaire. Enfin, nous proposons aussi des ateliers de valorisation des quartier par les habitants eux-mêmes à travers l’écriture de Wikipédia. Considérant qu’effectivement personne ne sait tout et que tout le monde sait un petit peu et qu’il est fondamental de valoriser et partager les connaissances de tous et toutes.

Didac’Ressources en deux mots

Didac’Ressources est une association reconnue d’intérêt général, née de la volonté de mettre en synergie tous les acteurs et actrices de la formation et de l’insertion, qu’ils ou elles soient « bénéficiaires » (nous les considérons davantage comme acteurs et actrices), bénévoles, formateurs et formatrices, acteurs et actrices de l’insertion, chercheurs et chercheuses, membres d’institutions, de fondations, éditeurs ou éditrices… afin de proposer des actions innovantes conscientisantes et participatives pour la promotion du droit à la formation et à la promotion sociale et professionnelle, le partage des connaissances pour tout·e·s avec un intérêt particulier pour les publics migrants en insertion. Pour ce faire, nous proposons des formations de formateurs et formatrices et d’acteurs et d’actrices de l’insertion, de l’ingénierie de projet, de l’ingénierie de formation, des actions de coordination de projet, des réponses sur mesure et mettons à disposition des outils (ressources documentaires et conseils, ingénierie, formation) et invitons toutes les personnes motivées à nous rejoindre et à participer sur le site interactif de l’association : http://didac-ressources.eu/

Notre association considère l’expertise du vécu des personnes concernées comme un atout et œuvre pour la mise en valeur et la promotion des compétences de chacun et leur partage.

Nous menons des actions de veille et de recherche qui  permettent de comprendre les données économiques, politiques et sociales, et culturelles à l’œuvre dans les actions de formation des adultes  et les problématiques rencontrées par tous les publics considérant que les problèmes de santé, de logement autant que de maîtrise de la langue du pays d’accueil peuvent souvent se rejoindre et que des ponts peuvent/doivent être créés.

Didac’ressources est un espace d’échanges pour les acteurs et actrices de la formation et favorise les actions innovantes et partagées

Pour en savoir plus sur l’actualité de Didac’Ressources : http://didac-ressources.eu/blog/

et sur les réseaux sociaux  https://www.facebook.com/13016didacressources https://twitter.com/DidacRessources

livre : lecture

Non classé, Wikipedia

Le blog des sans pagEs est né!

Bonjour, nous sommes heureuses de débuter ce blog qui aura pour objectif de donner des nouvelles de l’association les sans pagEs. Les sans pagEs ont pour objectif la réduction du fossé des genres numériques, tout particulièrement sur Wikipedia avec le projet des sans pagEs.

Ce projet, initié en juin 2016 à Wikimania Esino Lario a produit près de 3000 articles ayant trait au fossé des genres (biographies, articles thématiques sur le féminisme ou le genre) en deux ans.  Il se présente comme une plateforme réunissant les initiatives visant à réduire le gender gap sur wikipedia. La notoriété du projet en ligne est allée croissant, comme le montre l’historique des consultations de la page du projet ci-dessous, avec près de 30 142 vues (hors robots d’indexation):

Capture d'écran 2018-07-06 21.30.57

Des éditathons et des wikipermanences sont organisées dans toute la francophonie. Récemment un groupe local des sans pagEs a été lancé à Marseille, grâce à deux piliers du mouvement wikimedia local, Florence Dévouard, ancienne présidente de la Wikimedia Foundation et fondatrice de Wiki Loves Women et Sophie Etienne, secrétaire générale de Didac Ressources.

Le collectif des sans pagEs a participé à un évènement au MAMCO à Genève organisé par Wikimedia Suisse: La relève des sans pagEs au MAMCOVisite guidée de l'appartement au MAMCOOn espère d’ici 5 ans avoir un groupe local actif des sans pagEs dans chaque grande ville de la francophonie. Un projet d’une jeune wikipedienne, Galahm concerne la république Dominicaine.

Nous coopérons également avec nos soeurs des projets Women in Red, Wikidonne en Italie et Wikimujeres.

Bref, si vous pensez que les femmes ont fait autre chose que prendre des poses lascives en peinture, et servir de muses aux grands poètes, rejoignez-nous pour les rendre visibles sur Wikipedia: astronautes, autrices, poétesses, blogueuses et youtubeuses, jeunes activistes et vieilles de la vieille seront heureuses de vous accueillir quel que soit votre genre, votre religion, votre nationalité et votre statut social!

Vous pouvez aussi juste nous suivre sur les réseaux sociaux pour vous cultiver en abordant l’histoire et l’actualité sous un angle nouveau:

Twitter: @lessanspagEs

Face Book : https://www.facebook.com/sanspages/