Les sans pagEs Bénin est un projet né en 2020, issu d’une collaboration avec Wikimédia Bénin sous la houlette d’Adoscam, un contributeur et wikimédien très engagé originaire du Bénin. Le projet a pour objectif de contribuer à diminuer le fossé et le biais de genre au Bénin en particulier et en Afrique en général, en organisant des ateliers de formation en ligne et en présentiel.
En trois ans des résultats étonnants ont été accomplis pour rendre les femmes et l’histoire des femmes africaines présentes sur Wikipédia en français.
Comment travaillent Les sans pagEs Bénin ?
les sans pagEs Bénin en janvier 2021 – source : Commons cc-by-sa par BANI Nawal
Les membres des sans pagEs Bénin créent et améliorent des pages sur les femmes et les sujets les concernant en Afrique et au Bénin . Au démarrage de l’initiative, une page de projet a été mise en place pour documenter tous les ateliers et les listes de travail, recensant les femmes béninoises manquant sur Wikipédia en Français, et les sujets d’importance pour les femmes et l’histoire des femmes et du féminisme au Bénin.
Le but est d’aussi de mettre les contributrices en avant et de les encourager à se former à la contribution, et à leur tour animer des ateliers. Le défi est de pouvoir pérenniser les actions et de trouver des sources pertinentes aux yeux des contributeurs français de Wikipédia, et ce n’est pas toujours facile !
Le groupe a bénéficié de l’investissement de l’infatigable Adoscam et de son comparse Fawaz.tairou. Adoscam est d’ailleurs même passé sur la télévision nationale au Bénin pour promouvoir ses actions et les sans pagEs Bénin ont bénéficié d’une médiatisation également
Résultats : 100 articles et 50 contributrices en un an !
Contributrices béninoises très motivées au Bénin : crédit photo Commons, cc-by-sa 4.0 par Athenas2030
Plus de 100 sujets liés aux femmes béninoises et africaines en général créés et améliorés,
Plus de 50 femmes béninoises ont été initiées à la contribution sur Wikipédia et sensibilisées aux enjeux de fossé de genre.
Une membre du groupe siège depuis juillet 2022 au comité de l’association Les sans pagEs.
Témoignage d’Aduni Lavani, membre du CA des sans pagEs
Je ne connaissais pas le fossé des genres sur Wikipédia ni les sans pagEs quand j’ai vu une affiche annonçant une initiation de femmes à la contribution sur Wikipédia en l’honneur du 8 mars 2022 journée internationale des droits des femmes et qui mentionnait le fossé de genre sur Wikipédia. J’ai décidé de me créer un compte avant d’aller à la formation. J’ai suivi la formation Wikipédia pas-à-pas et finir par participer à la Quinzaine des autrices francophones des sans pagEs qui était en cours. J’ai réussi à traduire un premier article de l’anglais vers le français sur Tomi Adeyemi, une romancière de science-fiction nigéro américaine. Elle a déclaré qu’elle voulait écrire un roman fantastique se déroulant en Afrique de l’Ouest afin qu’: « une petite fille noire [puisse] prendre mon livre un jour et se voir comme la star… Je veux qu’elle sache qu’elle est belle et qu’elle compte et elle peut avoir une aventure folle et magique même si une partie ignorante du monde lui dit qu’elle ne pourra jamais être Hermione Granger
Tomi Adeyemi, crédit photo Commons, cc-by-sa 4.0 par Nv8200pa
C’était mon premier article et j’étais très fière ! J’ai ensuite suivi les formations et je me suis prise au jeu. Au cours des formations dispensées par Adoscam, j’ai mieux découvert le projet des sans pagEs et ensuite j’ai assisté à plusieurs sessions en ligne, dont le wikimidi. C’est là que j’ai appris à améliorer mon style et aussi quelques astuces techniques, comme par exemple comment mettre en forme une bibliographie à l’aide du modèle ouvrage qu’on peut ajouter facilement en utilisant l’onglet sourcer, puis il suffit d’enlever les balises <ref>…</ref> entourant le modèle dans le wikicode. Je sais comment aller chercher la liste des ouvrages d’une autrice et des sources secondaires sur Worldcat. J’ai beaucoup appris aussi en regardant comment les autres intervenaient sur les articles que j’ai créé.
L’article dont je suis le plus fière et qui m’a fait apprendre beaucoup de choses sur la législation mien place dans mon pays, c’est Avortement au Bénin. Je ne l’ai pas créé, mais beaucoup amélioré, et j’ai appris beaucoup en écrivant sur ce sujet important qui concerne la vie des femmes de mon pays. Depuis octobre 2021 en effet, une femme enceinte peut demander en toute légalité l’interruption volontaire de grossesse au Bénin, situation rare en Afrique.
Aduni Lawani during a workshop
Comme j’étais motivée et que j’apprenais vite, Adoscam m’a proposé de le relayer pour donner les formations des sans pagEs Bénin. J’ai présenté ma candidature au comité des sans pagEs en été 2022, et j’ai été élue ! Par la suite, j’ai eu la chance de pouvoir participer à la Wikiconvention francophone, où j’ai rencontré beaucoup d’autres personnes africaines contribuant sur les projets Wikimedia, et où Natacha Rault, la directrice des sans pagEs m’a proposé de superviser tous les futurs projets LSP en Afrique.
Un modèle pour l’Afrique ?
L’originalité de l’initiative béninoise est qu’elle est menée localement et vise la montée en compétence des contributrices locales. L’initiative a été très efficace avec 50 contributrice formées (un record absolu pour notre projet !), et l’une d’entre elle a pu venir en France participer à la Wikiconvention Francophone grâce au mentorat prodigué par Adoscam et l’équipe du projet des sans pagEs. Aujourd’hui, plusieurs groupes de contribution de personnes afro descendantes ont manifesté le désir de répliquer l’expérience et peuvent bénéficier de l’expertise du groupe du Bénin :
Nous espérons revoir toutes ces personnes au cours du mois de la contribution francophone, dans lequel s’inscrit la deuxième mouture de la Quinzaine des autrices francophones, une initiative que nous menons tous les ans pour rendre visible les autrices francophones venant d’ailleurs que la France.
For a little more than a year, a hundred biographies of women geographers have been written on the francophone Wikipedia. Started by two female geographers, the group has since grown to include nine people. All of them are geographers and take their time to voluntarily put forward the work of women colleagues from the past and present, in France and abroad. Here is a a journey through the lives of several women pioneers in the field and the strategies they developped to be recognized in their scientific field in academia.
1901 : first PhD in geography obtained by a a woman
Martha Krug-Genthe, Commons, cc-by-sa by Little maqu
The Wikipedia biography of Martha Krug-Genthe (1871-1945) as of today exists only in one language of Wikipedia, French, thanks to the work of the group of women geographers of the sans pagEs. She was the first woman to obtain a PhD in geography in the world in 1901! Her research focused on ocean currents, such as the famous Gulf stream. She was a woman « prevented » from developing her career, in Germany, her native country, and in the United States where she emigrated. A difficulty that pushed her to commit herself to the cause of women.
Gerd Wormdal (1930-1985) encountered the same issues in Norway, where she was one of the few women to complete higher education. Her researches are about limnology, that is to say the study of several lakes of the west of her country. She is though mostly knowned for her commitment to women’s rights that she is known, up to the UN General Assembly.
1913: First PhD in natural sciences in Poland and France for a women
The same fight for women’s rights and recognition guided the whole life of Regina Fleszarowa (1888-1969) who was the co-founder of the Polish Women’s League. One would almost forget that this geographer, geologist and cartographer, the first woman in Poland in 1913 to obtain a PhD in natural sciences, is the author of a hundred publications, including five reference volumes on the history of earth sciences in her country.
Germaine Veyret-Verner (1913-1973) was one of the first women to obtain a PhD in geography in France and the second woman university professor in France. Her research field, the Alps, allowed her to study the massif from the angle of regional geography, then population, tourism and finally cities.
Exploring new themes as a strategy for career recognition
As they were not always accepted in the historical specialties of men, many women geographers chose the path of innovation to get recognition in their careers by exploring new themes, new methods or new fields.
Gerd Enequist (1903-1989) is known as the modernizer of Swedish geography. She became the first woman professor of geography at the University of Uppsala in Sweden in 1949. She introduced social geography and thanks to her cartographic talents, actively participated in the first atlas of her country… among other achievements.
Julie Moschelesová (1892-1956) developed human geography in Czechoslovakia and obtained international recognition despite the adversity she suffered during the two world wars. Her rich scientific career places her among the ten geographers who founded geography as a science.
Mary Kingdon Heslop, Commons, cc-by-sa by Hamuli
Mary Kingdon Heslop became in he first female lecturer in geography at the University of Leeds in 1920. She developped a pioneering research interest in commercial geography because of the lack of opportunities in geology : this very masculine environment was closed to her.
Jane Soons, one of the first female geography lecturers in Glasgow, moved to New Zealand, fleeing gender discrimination. Her many contributions to the geography of her adopted country have greatly enriched the methods of geomorphology.
These « women pioneers » in geography in each country are gradually earning recognition on Wikipedia. And thanks to this exploration, we can now read them in French. It’s up to you to discover them!
Mais revenons à Julie Moschelesová : en 1953 elle devient enfin professeure. Pour trois ans seulement. Très grosse fumeuse elle meurt en 1956 des suites d’un cancer. 36/40 pic.twitter.com/gKIGf31J3v
Depuis un peu plus d’un an, une centaine de parcours de femmes géographes ont été rédigés sur Wikipédia. Commencé par deux géographes, ce groupe des sans pagEs s’est depuis agrandit et compte neuf personnes. Toutes sont géographes et prennent de leur temps pour bénévolement mettre en avant les travaux de collègues du passé et du présent, en France mais surtout à l’étranger. Voyage parmi les vies de plusieurs pionnières.
1901 : premier doctorat en géographie pour une femme
La biographie de Martha Krug-Genthe (1871-1945) n’existe que dans une seule langue de Wikipédia, le français, et c’est grâce au travail du groupe des femmes géographes des sans pagEs. Pourtant, c’est la première femme à obtenir un doctorat de géographie au monde, en 1901 ! Ses recherches portent sur les courants océaniques, comme le si célèbre Gulf stream. Une femme « empêchée » puisqu’elle n’a pas pu développer sa carrière, ni en Allemagne, son pays natal, ni aux États-Unis où elle émigre. Une difficulté qui la pousse à s’engager pour la cause des femmes.
Gerd Wormdal (1930-1985) rencontre ce même type de parcours en Norvège, où elle est à l’époque une des rares femmes à avoir fait des études supérieures. Ses recherches portent sur la limnologie, soit l’étude de plusieurs lacs qu’elle réalise à l’ouest de son pays. Mais c’est surtout pour son engagement pour les droits des femmes qu’elle est connue, jusqu’à l’assemblée générale de l’ONU !
1913 : Premier doctorat en sciences naturelles en Pologne
Ce même combat pour les droits des femmes guide toute la vie de Regina Fleszarowa (1888-1969) qui est la co-fondatrice de la Ligue des femmes de Pologne. On en oublierait presque que cette géographe, géologue et cartographe, première femme en Pologne en 1913 à obtenir un doctorat en sciences naturelles, est l’autrice d’une centaine de publications, dont cinq volumes de référence sur l’histoire des sciences de la terre dans son pays.
Germaine Veyret-Verner (1913-1973) est parmi les premières à obtenir un doctorat en géographie en France et la deuxième femme professeure d’université en France. Son terrain de recherche, les Alpes, lui permet d’étudier le massif sous l’angle de la géographie régionale, puis de la population, du tourisme et enfin des villes.
Explorer de nouvelles thématiques
Parce qu’elles ne sont pas acceptées dans les spécialités historiques des hommes, de nombreuses femmes géographes vont être actrice de la géographie en explorant de nouvelles thématiques, de nouvelles méthodes ou de nouveaux terrains.
Julie Moschelesová (1892-1956) est à l’époque l’une des deux femmes professeures associées en Tchécoslovaquie : elle peine à obtenir un poste en géomorphologie, sa spécialité. Grâce à ses talents en langue, elle lit les publications internationales et développe la géographie humaine en Tchécoslovaquie. Elle obtient une reconnaissance internationale malgré l’adversité qu’elle subit durant les deux guerres mondiales. Mais son riche parcours scientifique n’a été reconnu que tardivement dans son propre pays.
Gerd Enequist (1903-1989) est connue comme la modernisatrice de la géographie suédoise. Première femme professeure de géographie de l’Université d’Uppsala en Suède en 1949, elle introduit la géographie sociale et grâce à ses talents de cartographe, participe activement au premier atlas de son pays… entre autre réalisations.
Mary Kingdon Heslop (1885-1955), première femme chargée de cours en géographie à l’université de Leeds, s’est intéressée à la géographie du commerce suite aux manques d’opportunités en géologie : ce milieu très masculin lui était fermé.
Quant à Jane Soons (1931-2020), l’une des premières femmes docteure en géographie à Glasgow, elle s’est envolée en Nouvelle-Zélande, fuyant les discriminations dues à son sexe. Libre de faire ses recherches, ses nombreux apports à la géographie de son pays d’adoption ont grandement enrichi les méthodes en géomorphologie.
Premières docteures en géographie
Grâce au travail du groupe, la liste des premières docteures en géographie s’est aussi allongée avec Petrica Novosel-Žic (1931-2021) en Croatie, ou Victoria Mwaka en Ouganda.
Ces « pionnières » en géographie de chaque pays prennent peu à peu leur place sur Wikipédia. Grâce à notre exploration on les lit à présent en français. À vous à présent de découvrir les détails de leurs réalisations !
Nous avons été plusieurs à participer au GLAM on Tour Montreux du 24 au 27 novembre 2022 organisé par Wikimédia CH, avec la collaboration du Cultural Heritage & Innovation Center (CHC) de l’EPFL et la fondation Claude Nobs. L’objectif du week-end était de découvrir les archives du Montreux Jazz Festival digital project, piloté par la fondation Claude Nobs et le CHC à partir des archives personnelles collectées par Claude Nobs, fondateur du festival, pendant plus de 50 ans.
Sculpture dans la jardin du chalet de Claude Nobs à Caux. Source : Commons, CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher
Coté LSP, le but était sûr de réfléchir à la place des artistes féminines au sein du festival, avec pleins de questions concernant le coté queer du fondateur., et sur la place des artistes afro-descendant·e·s dans le festival, qui puise dans la culture du jazz, de la soul et du rock, suite à un questionnement de Noircir Wikipédia, qui a participé également au week-end.
Source photos : Commons CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP
Un moment fort du week-end : la jam session des musiques d’automnes où nous avons découvert des artistes talentueuses et eu la surprise de voir Ivonne Gonzalez débarquer sur la scène !
C’est quoi un GLAM ?
Un GLAM dans le jargon du mouvement Wikimédia (avec un « m » à ne pas confondre avec Wikipédia l’encyclopédie en ligne qui s’écrit avec un « p ») est l’acronyme de Galleries Libraries Archives Museums : ce sont des institutions qui nous intéressent tout particulièrement pour des collaborations car ce sont là que l’on trouve les sources et les médias qui nous servent à contribuer sur des sujets précis.
Photo de groupe GLAM on Tour Montreux. Source : Commons CC-BY -SA de Bobo11
Le GLAM on Tour est un projet récurrent multilingue du chapitre suisse qui négocie le temps d’un week-end l’accès à des institutions détentrices d’archives dans une localité différente chaque année. Des personnes contribuant aux projets francophones, italophones et germanophones se réunissent alors pour extirper la substantifique moëlle des archives pour la rendre accessible au grand public et enrichir la connaissance libre. C’est l’occasion aussi de former des novices à la contribution.
Sandra Becker, chargée GLAM à Wikimédia CH formant deux novices à la contribution sur Wikipédia. Source : Commons CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher
Les sans pagEs ont souvent participé aux GLAM on Tour de Wikimedia CH en y apportant une dimension de réflexion sur le genre, la diversité et la place des femmes.
En 2017 à Fribourg par exemple, des biographies de femmes religieuses au Moyen-Âge ont été produites durant l’évènement consacré à la contre réforme menée depuis Fribourg. En 2019 nous avions participé à l’évènement à la Fonoteca à Lugano. En 2018, suite au GLAM on Tour au MAMCO à Genève, les sans pagEs ont en collaboration avec Wikimedia CH organisé des wikimercredis mensuels pour faire des biographies de femmes artistes contemporaines pendant un an. Ces évènements génèrent donc un impact sur les projets en terme de contenus en ouvrant les portes d’institutions culturelles.
Un GLAM on Tour c’est aussi l’occasion de moments conviviaux avec les personnes qui contribuent en plusieurs langues. Cette année nous avions la chance d’avoir avec nous Adoscam des sans pagEs Bénin, ainsi que des personnes venues de Berlin, de Zürich et de Suisse !
Petit déjeuner convivial avec l’équipe des contributeurices ! Source Commons, CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP
Je vais revenir pour vous sur deux sujets explorés qui m’ont particulièrement intéressés durant ce week-end à Montreux à farfouiller dans l’histoire du Festival de Jazz et de son truculent fondateur, Claude Nobs.
Nous avons visité les deux chalets de Claude Nobs et leurs univers époustouflants. Claude Nobs était un collectionneur passionné : lampes, trains électriques, moto, instruments de musique, kimono et piano de Freddy Mercury, un habitué de la riviera lémanique. Ces lieux ne sont pas accessibles au public, ils sont gérés par la fondation Claude Nobs, mais on a pu photographier et poster sur commons pour partager avec vous les trésors aperçus.
L’archive de enregistrements sonores récoltés par Claude Nobs durant sa vie a été inscrite au registre Mémoires du Monde de l’UNESCO en 2013. Dès le début du festival Claude Nobs fait enregistrer les concerts en audio, et les enregistrements vidéo débutent dès la deuxième année. Les premières bobines contiennent sans doute les premiers enregistrements sons et vidéos de qualité de concerts du festival : elles pesaient chacune 15 kg avant que les technologies se développent.
Claude Nobs a fait de Montreux un lieu convivial pour les artistes, propice à la création, où leur était donné carte blanche sur scène, et la possibilité de faire de la musique dans un environnement calme et convivial. Pour en savoir plus sur la vision de Claude Nobs il y a ce magnifique documentaire en accès libre They all came OUT to Montreux (mais il faut faire un compte avant).
Adoscam du groupe des sans pagES Bénin photographiant les archives sonores de Claude Nobs. Source : Commons CC BY SA de Kerstin Sonnekalb (WMCH)
Racines queers ? Freddy, Bowie et Nobs
Thierry Amsallem, président de la Fondation Claude Nobs, et ancien compagnon de Claude Nobs explique que l’héritage LGBTIQ+ du festival n’a pas été mis en avant en raison du climat homophobe de l’époque. Il rappelle les circonstances dramatiques du coming out forcé de Claude Nobs suivant la médiatisation de sa relation avec un jeune homme de 19 ans. Ce dernier avait probablement été engagé expressément pour lui causer du tort. À l’époque des faits, Claude Nobs ne cachait pas son homosexualité, mais restait discret. Malheureusement, l’âge du consentement n’était pas le même en Suisse pour les personnes hétérosexuelles (18 ans) et homosexuelles (21 ans). Claude Nobs est arrêté, emprisonné et on lui donne même une lame de rasoir à emporter dans sa cellule. Une pétition demandant sa remise en liberté circule. Ces faits sont relatés dans la deuxième partie du documentaire They all came to Montreux.
Thierry Amsallem revient aussi sur la soirée où Freddy Mercury et David Bowie, tous deux bisexuels, partagent un repas concocté par Claude Nobs qui adorait cuisiner pour les artistes et les recevoir dans son chalet : hop le courant passe et après le repas les deux disparaissent dans le studio et enregistrent Under Pressure en quelques heures.
Place des femmes : Nina Simone au Montreux Jazz Festival
Quelle est la place des femmes dans le festival ? Alain Dufaux le directeur du le directeur du CHC nous indique avoir été très surpris par la faible place des femmes dans le festival. Comment pouvons-nous documenter cela ?
Nina Simone en 1969. Source Commons, CC BY SA de Gerrit de Bruin
De retour dans la salle de l’éditathon Alain Dufaux nous met à disposition un mémoire de master de l’EPFL sur la question de la place des femmes. Le principal souci rencontré pour rendre compte de cette place est que la base de données des concerts de l’EPFL ne mentionne pas le genre des artistes. Difficile donc de quantifier le nombre d’interprètes féminines, même sur une requête wikidata permet d’avoir une idée : près de 800 artistes femmes sur 17 000 soit moins de 5%. On a commencé pendant l’éditathon avec un groupe de contributrices germanophones motivées à renseigner dans les éléments dédiés aux concerts les femmes qui y ont participé par exemple on peut voir que Flora Purim a joué dans l’édition de 1974. L’élément Nina Simone contient maintenant les 4 concerts de Montreux où elle a joué ! On a commencé aussi
Sur Wikipédia j’ai créé une catégorie Montreux Jazz Festival où on peut retrouver certaines des artistes (travail non terminé).
Discutant avec Ivonne Gonzalez, fondatrice du collectif Noircir Wikipédia, nous abordons la place des artistes afro descendant·e·s dans le festival. Si Claude Nobs a fait fortune avec ce festival, a-t-il pour autant fait ce que l’on appelle de l’appropriation culturelle ? Les artistes ont souligné à travers le temps combien ils se sont sentis bien accueillis à Montreux, loin des tensions raciales aux États-Unis. Il n’en reste pas moins que l’on regrette un peu que les 40 ans d’archives du festival ne soient accessibles au public qu’au Montreux Jazz Festival Café de l’EPFL à Lausanne, car elles représentent des archives historiques du jazz qui méritent leur place dans les biens communs. Espérons que dans le futur certains de ces trésors puissent être publiées sous licence libre et accessible à tout le monde en ligne.
Le festival a de toute évidence lancé et relancé des carrières d’artistes afro descendant·e·s et fait connaitre leur virtuosité. Un exemple notoire est celui de Nina Simone, car l’invitation de Claude Nobs à un moment ou ruinée après les revers qu’elle a subis aux États-Unis quand elle a commencé à s’engager pour le mouvement des droits civiques relance sa carrière et lui permet de rebondir.
Nina Simone chante à Montreux en 1968 pour la deuxième édition du festival. Elle est la seule interprète féminine du festival cette année làn (avec Julie Driscoll qui joue avec Brian Auger). Elle arrive des États-Unis dans un contexte particulier : en plein mouvement pour les droits civiques, dans lequel elle est engagée corps et âme, Luther King et Robert Kennedy viennent d’être assassinés aux États-Unis. Elle rend hommage dans une de ses chansons au poète afro américain gay Hughes Lanston. Son frère Sam Waymon avec elle sur scène se souvient « Le roi de l’amour (Luther King) et Bob Kennedy venaient de mourir. On ne savait pas à quoi le monde allait ressembler après. À ce moment-là, pour moi et pour Nina, être sur scène, c’était avant tout être libres. On s’y sentait en sécurité, et on vivait le moment présent plus que nul part ailleurs. »
Le concert de Nina Simone de 1976 est un concert mémorable du festival : Nina Simone arrive sur scène, sans mot dire, digne, le regard sombre. Elle fait un salut au public, courbée et reste un long moment immobile. La tension et l’émotion sont palpable, surtout lorsqu’elle se met au piano et rappelle alors au public, qu’elle avait dit ne plus vouloir jouer dans un festival de jazz, et que sa décision n’a pas changé. Toutefois, dit-elle « Nous allons passer un moment ensemble et je vais jouer pour vous » . Elle termine sa performance en dansant sur un rythme de percussions africaines, une performance inouïe. Elle parle aussi beaucoup, du Liberia où elle vient de passer deux ans. Elle interrompt une de ses chansons pour ordonner à une spectatrice qui tente de partir de s’asseoir : Nina Simone veut être respectée, veut que sa performance soit respectée comme un concert classique. Après sa performance, qui reste aujourd’hui encore parmi les jalons mémorables du festival, une partie de la presse lémanique l’encense, mais des critiques adoptent des formulations racistes, certains lui reprochent d’avoir tenu des propos incohérents et trop parlé durant le concert. C’est pourtant aujourd’hui ces moments de parole que l’on retient comme partie intégrante de sa performance poignante où elle s’est livrée, entière en prenant des risques. Cette performance relance sa carrière.
Sade Adu par djrue. Source Commons CC-BY-SA 2.0 Generics
Autre artiste lancée par le festival : Sade en 1984, est pratiquement inconnue lorsqu’elle monte sur scène et entonne Smooth Operator. La performance la propulse au sommet des charts l’année suivante. Ces vidéos sont accessibles au Montreux Jazz festival café à Lausanne : cela vaut le détour ! Et bien sûr j’ai mis Sade Adu dans l’élément wikidata du festival édition 1984.
Merci à toute l’équipe du GLAM on Tour !
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Le fonds Michel Chomarat, plus grande archive LGBTQI+ publique de France
Saviez-vous que la plus grande archive LGBTQI+ française en institution publique est à Lyon ? Je l’avais appris un peu par hasard, en 2017, lors de l’évènement Mémoires Minoritaires organisé par la bibliothèque municipale de Lyon qui comportait notamment un atelier de contribution à Wikipédia sur le thème de l’histoire et de la culture LGBTQI+.
Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, la bibliothèque de la Part-Dieu fête ses 50 ans, et quelle meilleure fête que d’écrire sur Wikipédia ? Billets de trains réservés dans la minute pour être sûre de participer à un atelier de contribution remarquablement organisé par les équipes de l’institution et me voilà plongée dans l’histoire (toujours en cours d’écriture) du fonds Michel Chomarat.
La journée ne suffit pas à rédiger un article résumant toute la richesse de ce fonds, auquel la bibliothèque consacre une très belle exposition, Dans les marges. Si nous écrivons sur celles et ceux qui sont sans pagEs, Michel Chomarat archive thèmes et groupes sans archivEs : l’histoire LGBTQI+, mais aussi les « petits gens », la marginalisation (antisémitisme, homophobie…), l’occultisme, les almanachs…
Excaver l’histoire LGBTQI+ française
Écrire sur les archives, c’est bien, mais se connecter à ce qu’elles ont à nous dire, c’est encore mieux. Soirée entre wikipédien-ne-s après l’atelier, nous découvrons que l’exposition en ligne de Dans les marges comporte une playlist musicale : coup de foudre immédiat pour Nous les tantes, extrait de la comédie musicale Essayez donc nos pédalos.
La soirée change de rythme et on se retrouve à frénétiquement chercher toutes les informations possibles sur cette comédie musicale : on pensait excaver une pépite confidentielle, on réalise qu’il s’agit d’une œuvre culte, jouée des centaines de fois, en France mais aussi en Suisse, en Belgique et au Canada. Seulement voilà, c’était avant l’arrivée du sida, et ces années noires, en fauchant des vies, ont aussi rompu la trame de transmission de la culture LGBTQI. Alors, on retricote, en créant l’article sur le spectacle, mais aussi sur la troupe Les Mirabelles, et, peut-être surtout, on rajoute ces deux pierres à l’histoire de la culture LGBT en France, pour que les ancêtres spirituelles de Paloma, Nicky Doll et des autres queen de Drag Race France ne soient pas oubliées.
Le 15 octobre 2022 nous étions à La Contemporaine à Nanterre, pour un éditathon Wikipédia sur le thème des femmes déportées et résistantes. Pour cette première à la Contemporaine nous avions 19 participant·e·s très motivé·e·s et dont une dizaine avait déjà participé à un éditathon avant !
Tout d’abord un grand merci à Marianne Cosnard et René Pigier qui nous ont accueilli chaleureusement à la Contemporaine. Elles nous ont fourni une liste de travail impressionnante pour cet atelier de contribution à Wikipédia. Leur accueil a vraiment été formidable et nous avions hâte de recommencer ! La contemporaine conserve dans ses archives deux fonds importants sur la thématique, le fonds de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance [archive] (ADIR) ainsi que le fonds Neus Català [archive].
L’intérêt des sans pagEs pour les femmes résistantes et déportées ne date pas d’hier : nous avions déjà réalisé un éditathon sur le thème des lesbiennes durant l’holocauste en 2020 et une contributrice du projet a fait labelliser l’article sur le convoi des 31 000.
C’était l’occasion de revenir sur ce sujet, sur lequel il reste tant à faire en matière de contributions.
Présentation par Anne-Marie Pavillard
Anne-Marie Pavillard présente les objets provenant du fonds d’archives de l’ADIR à la Contemporaine – Natacha LSP, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Anne-Marie Pavillard, archiviste de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR) nous a convié à une visite guidée passionnante de l’Atelier de l’histoire où sont exposés des documents et objets en lien avec l’ADIR, parmi lesquels des objets d’art réalisés par des prisonnières dans le camp de concentration de Ravensbrück. Dans ce camp furent déportées les femmes du convoi des 27 000 et des pseudo expériences médicales ont été menées sur 74 jeunes victimes polonaises dénommées les Lapins. Une socialiste américaine fortunée et célibataire, Caroline Ferriday avec l’aide d’Anise Postel-Vinay et l’ADIR se bat énergiquement pour que les Lapins perçoivent des indemnisations de l’Allemagne.
Les Lapins de Ravensbrück au procès de médecins à Nuremberg – crédit photo Auteur inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons
De nombreux artistes ont dessiné, peint et continué leurs activités artistiques dans les camps de concentration. Il nous manque toutefois les images sous licence libre concernant les œuvres réalisées par les femmes.
Halina Olomucki a réalisé des dessins du Ghetto de Varsovie et des prisonnières des camp de concentration où elle a séjourné (Auschwitz, Ravensbrück notamment) dont dix-huit sont conservés à la Contemporaine. Aat Breur-Hibma, qui dessine aussi, fait le portrait de la résistante Jeannine Lejard le jour de sa mort à 17 ans. L’artiste, sur demande de la doctoresse Adélaïde Hautval dessine les femmes au Revier juste avant leur mort afin de garder vivante leur mémoire pour leurs familles.
Parmi d’autres objets exposés on trouve un couteau fabriqué avec les moyens du bord, une petite bonne femme en bouts de tissus lisant un livre. Un dessin représentant un lapin avec une jambe enveloppée de bandage est offert par Maja Berezowska à une jeune femme qui faisait partie des Lapins. Ces objets, tous absolument prohibés dans les camps, témoignent de la résistance de ces femmes et de leur lutte pour rester en vie, leur détermination à témoigner et laisser des traces des atrocités commises. Elles avaient conscience de la nécessité de laisser des preuves pour que l’on ne puisse par la suite nier ce qui s’était passé.
Anne-Marie Pavillard nous a parlé de l’association de l’ADIR et de ses efforts pour effectuer un travail de mémoire autour des femmes résistantes et déportées. Les femmes revenues des camps de concentration souhaitèrent rester en contact et développer des réseaux de solidarité et d’entraide. Elles sont déterminées à faire œuvre de mémoire et éditent dès 1946 une revue qu’elles appellent Voix et Visages, en référence au fait que souvent, elles ne connaissaient des autres que les voix et les visages :
Le titre du bulletin rappelle, comme l’évoque Maryka Delmas, « autant les voix des prisons qui sortaient des murs, des fontes des tuyaux, des grillages, que les visages de toutes celles qui se sont retrouvées dans la grande aventure, les visages émaciés de Ravensbrück » (Claire Davinroy, « Ce que sera le bulletin », Voix et Visages n°1, juin 1946).
Nous avons eu la visite de l’adjointe au maire de Nanterre, de la Bibliothèque Marguerite Durand et de deux personnes des Archives Nationales. Tout le monde a mis la main à la pâte et l’ambiance était studieuse pour un sujet poignant.
Un étudiant en histoire venu tourner une vidéo sur l’atelier a même lâché sa caméra pour venir participer. Le film sera mis à disposition sous licence libre sur Commons quand il sera achevé.
Comme toujours lorsque l’on fait appel à des personnes expertes dans leurs domaines, la recherche des sources pertinentes est facilitée et permet de se concentrer sur la travail d’édition. Ainsi la Contemporaine nous avait mis à disposition des livres à consulter (voir le catalogue [archive]), mais aussi des ressources en lignes :
Après l’éditathon, trois wikipédiennes chevronnées n’attendent plus qu’une seule chose : recommencer ! La Contemporaine est idéale pour la contribution, c’est un endroit calme, et qui plus est ses archives recèlent des trésors encore inexploités pour la connaissance libre ! De plus le lieu est très accessible avec une ligne de RER même pour les personnes venant de loin.
Et la suite ?
La tenue de l’atelier semble avoir généré un enthousiasme durant tout le mois d’octobre autour des femmes résistantes, avec des contributions sur les femmes qui ont résisté au franquisme durant la guerre d’Espagne et l’amélioration des articles commencés pendant l’éditathon.
Il reste cependant plein de choses à faire dans la liste de travail pour toutes celles et ceux qui n’ont pas pu venir :
Les visages de la plupart de ces femmes manquent sur les articles : on n’a ainsi aucune photo de Caroline Ferriday ou Anise Postel Vinay. La mémoire des bourreaux nazis est accessible, ils ont tous et toutes une photo libre de droit mais les objets d’art, les lettres, les poèmes les dessins et les sculpture réalisées par les femmes de Ravensbrück et d’Auschwitz ne sont pas sur Commons. L’occasion de réfléchir au moyen de valoriser ces contenus grâce à de futures coopérations avec la Contemporaine ! Un article sur les femmes prostituées de force dans les camps reste à faire, des biographies, et l’intégration de ces aspects historiques dans les articles généraux de Wikipédia.
L’histoire des femmes locales est souvent effacée ou invisibilisée. Si on veut pouvoir en ajouter quelques traces sur Wikipédia en français, il faut pouvoir disposer de sources fiables. Malgré ces difficultés, nous avons décidé de plancher sur l’histoire des femmes Meyrinoises le 22 octobre 2022 à la bibliothèque FORUM Meyrin.
Cet éditathon a été rendu possible grâce à l’intérêt d’Esther Um, conseillère municipale de la commune de Meyrin et membre du comité des sans pagEs, et à la coopération de François Beuret, archiviste de la commune de Meyrin, qui nous a donné accès au fonds d’archive concernant le Groupe Femme Meyrin.
Nous sommes heureuses de vous annoncer également la tenue de wikipermanences hebdomadaires les mardis soirs à la bibliothèque de 17h à 20 h ! Celles-ci démarreront le 15 novembre 2022 !
Après un défrichage qui a duré un mois, la micro-histoire de ce groupe Femmes-Meyrin, groupe féministe protestant affilié à ses débuts au mouvement français Jeunes Femmes a livré bien des pistes concernant la commune de Meyrin, de façon surprenante. Les femmes ont en effet marqué de leurs activités toute l’architecture de Meyrin, en profondeur.
Le CERN et la Première cité satellite de Suisse
Vue aérienne du CERN, Brücke-Osteuropa, CC0, via Wikimedia Commons
Dans les archives on a trouvé des preuves d’actions concrètes des femmes meyrinoises pour influer sur la politiques des infrastructures de la ville. La situation était la suivante : le 29 septembre 1954 débute la construction du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) à Meyrin, qui provoque un afflux de population cosmopolite dans la région. De 3 000 habitants la commune passe rapidement à 19 000 dans les années 1960. Meyrin doit s’adapter et inaugure la première cité satellite de la Suisse (1959) Avec les premiers immeubles contemporains apparaissent bientôt un centre commercial (1963), un centre sportif avec une patinoire extérieure (1978), un hôpital (1976) et un centre culturel (1995).
Maison d’accouchement et maternité
Hôpital de La Tour à Meyrin, construit en 1976 , CC-BY-SA 4.0 par Patbateman84
Le groupe Femme Meyrin, très impliqué sur la question des droits des femmes s’accoquine avec les Cernoises pour demander la construction d’une maternité qui ne les oblige pas à aller accoucher à la clinique Bois Gentil à l’autre bout du canton de Genève : la commune se dote de l’Hôpital privé de la Tour en 1976. Au fait, où accouchaient les femmes avant la clinique privée de Latour ? De 1920 à 1946, les femmes disposaient à Cointrin d’une maison d’accouchement «Le Rosaire» qui était géré par une sage-femme, Faustine Nebbia (1894-1981).
Le Rosaire, maison d’accouchement entre 1920 et 1946 Archives de la Commune de Meyrin 2013
Revendications des femmes : une piscine
Le centre sportif s’ouvre d’abord avec une patinoire en 1979, et le projet est formé d’accueillir une deuxième patinoire pour l’entraînement de Denise Billman (celle qui donna son nom à une célèbre figure de patinage artistique exécutée aux Jeux Olympiques de 1980), mais les femmes débarquent au conseil municipal et exigent une piscine d’été, afin que les personnes qui n’ont pas les moyens de partir en vacances puissent trouver un exutoire sportif à leur désœuvrement estival. Marceline Amar, fille de paysans, se déclare même prête à creuser la piscine avec un tractopelle s’il le faut. Paf, ce sera une piscine, exit la gloire du patinage suisse.
Des lieux de la vie paysanne d’antan qui subsistent
On trouve aussi trace dans le fonds d’archives de photos anciennes de la fontaine Bournoud, lieu de lessive traditionnel pour les femmes.
Une commune pionnière avec l’élection de Renée Pellet
Meyrin est aussi exemplaire parce que la commune abrite la première femme en Suisse à candidater et être élue à un exécutif après l’obtention du droit de vote au niveau cantonal des femmes en Suisse : il s’agit de Renée Pellet, tombée dans l’oubli depuis, sauf dans sa commune d’origine.
La suite pour les projets Wikimedia, c’est qu’il reste beaucoup de choses à faire sur cette commune. La plupart des bâtiments historiques n’y ont pas été photographiés (écoles, centre commercial, Maison Vaudagne). De nombreuses œuvres d’art de femmes se trouvent dans l’espace public, qui n’ont point été photographiées. Le centre sportif : niet, et l’article sur hôpital de la Tour ne mentionne pas le rôle des femmes dans la décision de sa construction (sans doute la faute à quelque communicant désireux de faire la publicité de cette institution privée rachetée par un groupe américain).
Bref, nous on veut continuer à creuser cette histoire ! Un court article sur le groupe femme de Meyrin mentionne que ces dames sont parties créer l’association féministe F-Information (qui n’a point de page Wikipédia), une visite à la bibliothèque Filigrane nous permet de recueillir un document sur les 40 ans de l’association dans lequel l’implication des meyrinoises est mentionnée, et aussi celle de Marceline Amar.
Un hasard (ou un coup de chapeau ?) fait que F-Information a fêté TOUS ses anniversaires tous les dix ans au centre forum Meyrin, bâti en XXXX et abrite un théâtre, des archives et une bibliothèque, ainsi qu’un restaurant.
Durant l’éditathon, nous avons aussi l’occasion de traduire des articles de physiciennes qui ont travaillé au CERN, Au fait saviez vous que cette région lémanique compte le plus gros pourcentage de Nobels au mètre carré grâce au CERN ?
En attendant voilà la liste des articles imprégnés de ces pérégrinations. Nous avons cherché les traces de ces histoires dans les archives du Temps et du Journal de Genève, dans le journal de la commune et nous comptons bien glaner encore quelques perles dans les comptes rendus du conseil municipal.
Un livre historique sur la commune nous livre quelques lignes sur la fontaine Bournoud, qui existe encore et reste à photographier.
Enfin, autre trouvaille, l’exploratrice, journaliste et écrivaine suisse Isabelle Eberhardt, qui a désormais un mur entier à sa mémoire à Genève sur la maison où elle est née, a vécu avec sa mère et son beau-père quelque part entre Meyrin et Vernier dans une villa appelée Villa Neuve et un étang creusé par son beau père y subsiste encore. Toute cette partie de son enfance est retracée dans le livre d’Edmonde Roux Un désir d’Orient.
Photo de la Villa Neuve où vécut Isabelle Eberhardt, à la Bibliothèque de Genève
La grande histoire des protons a ainsi le temps de cet évènement croisé celle de celles qui sont sans passé, dont l’empreinte géographique urbaine reste pourtant toujours visible dans l’architecture de cette ville moderne. Bref pour la semaine du 8 mars un safari photo s’impose pour que Meyrin se pare d’images sous licence libre !
Let’s face it, the interactive witch map was not feeling cozy on Wikipedia (the francophone one). It struggled and produces strange jargon : « the time allotted for running scripts has expired ».
And as a result it was removed from Wkipedia because no one knew how to fix it, even after submitting the issue during the Wikitechstorm in November 2019. But oh, miracle, during a Wikimidi, the weekly online meeting of les sans pagEs, the magic of the collective allowed a solution to emerge: let’s publish it on our website, you know, the one we use too little!
And so we are « thrilled and excited » (to put an american touch to our frenglish accent hoping this will prompt mass sharing for our map) to present you with a disorderly presentation of versions of the famous map. The map fetches the data entered on Wikidata (by the way, if you know of a person executed or condemned for witchcraft, send it to us, along with the references) and then, thanks to the power of geolocalisation,it allows you to visualise them all!
Interractive witch map of people executed or condemned as witches
You can click on the little red dots which will take you on a journey through Wikidata and Wikipedia articles about witches in several languages (English, French, Spanish and German) when the articles exist.
Cartography of scottisch witches’ occupation
Map of executed witches by gender
So where can one find the old map showing the people executed according to their gender? Well, for that you have to go back to the francophone Wikipedia where an old version of the map has been put back online.
Alas this one resist to deportation to WordPress (wink wink looking for a tech person to come and help us solve this). It is currently not updated, because beyond 600 witches (roughly I don’t remember the exact number) the system can’t keep up and generates the famous error message « the time allowed for the execution of scripts has expired ».
So the only solution at the moment is to generate a static map that remains with non-updated data…. Everybody is perfect!
However, this previous version did some cool stuff that I can’t resist to talk about here :
It would give the link to the related Wikipedia articles in several languages if they exist, and it would even show a popo up with a witches pic like this :
Example of an image that appears when hovering over a geolocated point representing the place of death of a person accused of witchcraftExample of representations of people executed for witchcraft
It showed men convicted of witchcraft in green and women in red (some might be happy for the sake of non binarity of the disappearance of this feature), and added a white dot when there was a corresponding Wikipedia article.
This is what it looked like :
Map of people executed for witchcraft in EuropeMap of people executed for witchcraft in the world generated from data imported from Wikidata
Other wikidata generated maps can show witches by date of execution:
Chen Jiao, Empress banned for witchcraft in 110 BCTheoris of Lemnos, fortune-teller executed with her childrenmapping of condemned witches by date
One finds very ancient documented cases of people ostracised for witchcraft. for example, Empress Chen Jiao, in China, died in 110 BC, or in Greece, Theoris of Lemnos is another occurrence.
In the course of our work we found a few odd things, like the discovery that in Iceland we have almost only men executed for witchcraft, although it is not clear whether this is because we have not yet recorded women or because a majority of men have been sentenced (a little nudge here if you – yep you- know about this!).
Mapping of executed witches in Iceland, with green dots representing male persons.
There are also very few witches in Brittany (and Vigneron, a fellow wikipedian and wikidata evangelist tried hard to find one, he thought we had forgotten his home region) :
On the other hand, a large number of people were executed along the Alpine arc, many in Switzerland and Germany :
The witch-hunt in Europe began in 1428 in Sion, Wallis, with a large percentage of prosecuter men at the beginning. One of the emblematic cases is undoubtedly that of Pierre and Nycolin de Torrenté in 1481, victims of the concupiscence of Walter Supersaxo, Prince Bishop of Sion, who confiscated their property after their public execution (they were burned at the stake) and installed his illegitimate son at the head of Val de Bagnes. The descendants of Torrenté, wishing to clear their name, asked an archivist from the Ecole des Chartes, Chantal Amman, to research their ancestor in 15th century notarial deeds stored until very recently in the cathedral chapter of Sion.
Manuscripts related to witchcraft trials in the Valais from the 15th century in the cathedral chapter of SionThe oldest Swiss transcripts with the seal of Martin de Sion. Notarial deed preserved in the archives of the cathedral chapter of Sion in the Valais (30.06.2019). Deed of trial of Agnes Crittin in 1457Incquisition procedure conducted by a descendant of Pierre de TorrentéManual signature of notary Martinus de Seduno (Sion, Valais), the first imperial notary from Sion attested as such in 1277 (the hand is shown three times) Manual seal of Johannes de Valquarter/Valquarteys (Aosta), notary public (rhombus and interlocking square, bottom left of document) Manual signature of Jacobus Boneti, of Porta Sancii Ursi (Aosta), imperial notary (two interlocking oblong loops in the shape of a cross)
Other wikidata generated maps present witches by date of execution:
All this work was done with the help of people involved in the francophone Wikipedia project: JohnNewton8, Touam, Viking59, Tatakdh and our dedicated cartographer 0x010C (I’m sure I’m forgetting some) as well as all the people who entered the data for this map on Wikidata.
If you find a forgotten witch and want to get invloved mapping here are a few projects :
Voici la liste de tous les articles publiés récemment par le projet des sans pagEs ! Les relectures sont non seulement extrêmement bienvenues mais recherchées, faites vous un compte pour contribuer car nous recevons beaucoup de sollicitations directes, qu’il n’est pas toujours possible de traiter. Si vous voulez nous aider à corriger, relire et ajouter les sources manquantes dont vous pouvez avoir la connaissance, c’est bien volontiers!
Comment nous aider ?
Nous avons des permanences en ligne qui sont annoncées ici si vous ne savez pas comment faire on vous montrera :AGENDA.
Sinon pinguez nous sur Twitter ou laissez un message sur notre page de discussion ! Pour nous joindre, dans la mesure où nous sommes une collective participative située sur Wikipédia, la meilleure façon de le faire est de venir discuter avec nous là où nous nous trouvons, c’est à dire sur Wikipédia.
Toutes nos activités sont mentionnées dans notre agenda sur la page d’accueil du projet. Vous voulez nous rejoindre? C’est là bas que cela ce passe!
Ezi Magbebor (1999-), joueuse australienne de basket-ball
Dalia Fernández (1990-), reine de beauté et Miss République dominicaine 2011
Lucienne Abraham (1916-1970) plus connue sous le pseudonyme de Michèle Mestre, femme politique trotskyste française
Monique de La Roncière (1916-2002), géographe et conservatrice à la Bibliothèque nationale de France, ayant reçu la Grande médaille d’or de la Société de Géographie
Flora Brovina (1949-), militante des droits humains, poétesse et pédiatre albanaise du Kosovo
Héloïse Duché (1983),féministe française pionnière de la lutte contre le harcèlement de rue, créatrice du collectif « Stop harcèlement de rue »
Barbara Pietrzak (1944-), radio-journaliste et espérantiste polonaise
Marcelle Tiard (1861-1932), espérantiste française, elle fonde et préside plusieurs groupes espérantistes, dont ceux de Nice, de Provence et d’Alger, ainsi que l’Union des femmes espérantistes
Madeleine Foing-Haudebine (1899-1978), espérantiste française et l’une des plus célèbres enseignantes selon la méthode Cseh
Ursula Grattapaglia (1933-), espérantiste brésilienne d’origine allemande co-dirigeant le centre pour enfants Bona Espero
Kazimiera Bujwidowa (1867-1932), féministe et journaliste polonaise fondatrice du premier lycée pour filles de Pologne, elle milite pour l’éducation et le droit de votes des femmes
Aira Kankkunen (1928-2010), infirmière et poétesse espérantophone d’origine finlandaise. Elle développe des méthodes novatrices dans le diagnostic de l’audition et est la première infirmière à soutenir une thèse de médecine à l’université de Göteborg
Irene Fischer (1907-2009), mathématicienne, géodésienne austro-américaine connue pour ses travaux sur le système géodésique mondial et la parallaxe de la Lune
Históricas, documentaire chilien de Javiera Court et Grace Lazcano, sorti en 2021. Le film retrace le parcours de l’équipe du Chili féminine de football jusqu’au mondial 2019. #moisaméricain
Maija Grotell (1899-1973), céramiste finno-américaine.
Douce Dibondo (1993-), journaliste queer afroféministe, co-créateurice du podcast Extimité
Marion Newbigin (1869-1934), géographe et biologiste écossaise, connue pour son livre Animal Geography.
Kate Edwards (1965-), géographe américaine, conseil pour l’industrie du jeu vidéo.
Valérie Gelézeau (1967-), géographe française spécialiste des Corées.
Sylvie Rimbert (1927-), géographe et cartographe française connue pour avoir diffusé les méthodes de cartographie dont la télédétection.
Koubourath Osséni (1947-) femme politique béninoise, Grande Chancelière de la Grande Chancellerie de l’Ordre National du Bénin, ancienne députée à l’assemblée nationale et ancienne ministre.
Elisa Loncón (1963-), universitaire mapuche, linguiste, militante pour les peuples indigènes. Elle est élue présidente de l’Assemblée constituante chilienne le 4 juillet 2021. #moisaméricain
Terry Baum (née en 1946), dramaturge féministe américaine, connue ses pièces de théâtre évoquant l’expérience lesbienne.
Nathalie Bernard (1970-), autrice de littérature jeunesse française.
Midi Achmat, militante lesbienne sud-africaine. Elle participe, aux débuts des années 1990, à la fondation de l’Association des bisexuels, gays et lesbiennes (ABIGALE).
Anna Bartek (1955-), chanteuse et espérantiste hongroise.
Belka Beleva (1927-2012), actrice de théâtre et espérantiste bulgare.
Indécence caractérisée notion juridique héritée des lois britanniques du 19ème siècle #moisdesfiertés
Lepa Mlađenović (1954-), autrice et militante féministe et pacifiste serbe. Elle est, notamment, à l’origine le première association lesbienne du pays.
Nicole Clément (1946-), compositrice et pédagogue française (#moisdescompositrices).
Hélène Gosset (1879-1963), journaliste, militante féministe et pacifiste.
Gülsüm Kav, médecin, écrivaine et militante féministe turque. Elle est l’une des fondatrices d’une organisation de lutte contre les féminicides en Turquie.
Women Artists: 1550-1950 est une exposition d’art dédiée à 83 artistes femmes, organisée par les historiennes de l’art Linda Nochlin et Ann Sutherland Harris.
Märta Stenevi (1976-), ministre de l’Égalite de genre et du Logement suédoise.
Lux Pascal (1992-), actrice chileno-américaine transgenre de théâtre, cinéma et télévision.
Ihsane Haouach, ingénieure et personnalité belgo-marocaine. Elle est nommée, en mai 2021, commissaire du gouvernement auprès l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.
Lejla Agolli (née en 1950), compositrice albanaise (mois des compositrices).
Helen Eugenia Hagan (1891-1964), compositrice américaine (mois des compositrices).
Jeanne Córdova (1948-2016), journaliste et militante lesbienne américaine. Elle est membre des Daughters of Bilitis et rédactrice en cheffe de The Lesbian Tide.
Jeannine Vanier (née en 1929), organiste et compositrice canadienne (mois des compositrices)
Isabelle Delorme (1900-1991), pianiste et compositrice canadienne (mois des compositrices)
Anna Guarini (1563-1598), musicienne à la cour de Ferrare, assassinée par son mari.
Rosalina Abejo (1922-1991), chef d’orchestre et compositrice philippine (mois des compositrices).
Anne-Christine d’Adesky, journaliste et militante féministe américaine. Elle est une des fondatrices des Lesbian Avengers et une figure importante de la lutte contre le sida.
Hannah Rampton Binfield (1810-1887), compositrice et musicienne anglaise (mois des compositrices).
Bon, la carte interactive des sorcières ne se sent pas à l’aise sur Wikipedia. Elle s’échine à produire du jargon étrange comme « le temps alloué pour l’exécution des scripts a expiré ».
Et résultat elle a été supprimée de Wkipedia parce que personne ne sait comment régler le problème, même après avoir soumis le problème durant le Wikitechstorm en novembre 2019. Mais oh, miracle, durant un Wikimidi des sans pagEs le rendez-vous hebdomadaire des sans pagEs en ligne, la magie de la collective a permis de faire émerger une autre solution : publions là sur notre site web, vous savez, celui que l’on utilise que trop peu !
Et donc on vous donne des versions de la fameuse carte. C’est une carte qui va chercher les données entrées sur Wikidata (au passage si vous avez connaissance d’une personne exécutée ou condamnée pour sorcellerie envoyez la nous, avec les sources) et qui grâce à la puissance de la géolocalisation permet de les visualiser tout·x·e·s !
Cartes interactive des personnes accusées ou exécutées pour sorcellerie :
Vous pouvez cliquer sur les petits points rouges qui vous proposerons un voyage à travers les données de Wikidata et les articles concernant des sorcières en plusieurs langues (français, anglais, espagnol et allemand) quand les articles existent.
Cartographie des métiers et occupations exercées par les personnes accusées de sorcellerie en Écosse
Carte des sorcières exécutées par genre
Et ou trouve-t-on l’ancienne carte qui montrait les personnes exécutées en fonction de leur genre bien pour cela il faut retourner sur Wikipédia ou une ancienne version de la carte a été remise en ligne :
Malheureusement celle-ci, elle ne se laisse pas importer ici aussi facilement! C’est une carte qui n’est pas mise à jour, parce que au-delà de 600 sorcières (grosso modo je ne me rappelle plus du nombre exact) le système n’arrive plus à suivre et génère le fameux message d’erreur « le temps alloué pour l’exécution des scripts a expiré »..
Donc la seule solution pour le moment c’est de générer une carte statique qui reste avec des données non actualisées….
Mais cette carte là faisait des trucs chouettes que je ne sais pas reproduire ici :
Elle affichait le lien vers l’article Wikipédia en plusieurs langues s’ils existent, et elle met même la trombine de la sorcière comme cela
Exemple d’image qui s’affiche au survol d’un point géolocalisé représentant le lieu de décès d’une personne accusée de sorcellerie
Exemple de représentations de personnes exécutées pour sorcellerie
Elle affichait en vert les hommes condamnés pour sorcellerie et en rouge les femmes, et elle ajoutait un point blanc quand il existe un article Wikipédia correspondant.
Cela donne ceci :
Carte des personnes exécutées pour sorcellerie en Europe Carte des personnes exécutées pour sorcellerie dans le monde générée à partir de données importées de Wikidata
Sinon d’autres cartes présentent les sorcières par date d’éxécution :
Chen Jiao, Impératrice éxilée pour sorcellerie en 110 av JC
Theoris de Lemnos, diseuse de bonne aventure exécutée avec ses enfants
cartographie des sorcièrres condamnlées par date
On trouve des personnes ostracisées pour sorcellerie en Chine. Par exemple, l’inpératrice Chen Jiao, en Chine morte en 110 av. J.C. ou encore en Grèce Theoris de Lemnos
Une des autres bizarreries glanées au cours de notre travail est la découverte qu’en Islande, nous n’avons pratiquement que des hommes exécutés, sans que l’on sache si c’est parce que nous n’avons pas encore enregistrées les femmes ou parce que une majorité d’hommes ont été condamnés.
Cartographie des sorcières exécutées en Islande, les points verts repreésentant des personnes de genre masculin.
On ne trouve aussi que très peu de sorcières en Bretagne :
On remarque par contre une masse de personnes exécutées le long de l’arc alpin, beaucoup en Suisse et en Allemagne :
La chasse aux sorcières en Europe a commencé en 1428 dans le Valais à Sion, avec là aussi au début un grand pourcentage d’hommes. Un des cas emblématiques est sans doute celui de Pierre et Nycolin de Torrenté en 1481, victimes de la concupiscence de Walter Supersaxo, Prince évêque de Sion, qui a confisqué leurs biens après leur exécution publique sur un bûcher et a installé son fils illégitime à la tête du Val de Bagnes. Les descendants de Torrenté, souhaitant laver leur nom, ont sollicité une archiviste de l’école des Chartes, Chantal Amman, pour effectuer des recherches sur leur ancêtre dans des actes notariés du 15ème siècle entreposés jusque très récemment au chapitre cathédrale de Sion.
Manuscrits relatifs aux procès de sorcellerie dans le Valais du 15ème siècle au chapitre cathédrrale de Sion
Le plus ancien minutier suisse, voir d’Eurrope de Martin de Sion. Acte notarié conservé dans les archives du chapitre cathédral de Sion dans le Valais (30.06.2019).
Acte de procès d’Agnes Crittin en 1457
Procédure d’incquisition menée par un descendant de Pierre de Torrenté
Seing manuel du notaire Martinus de Seduno (Sion, Valais), premier notaire impérial originaire de Sion attesté comme tel en 1277 (La main représentée trois fois) Seing manuel de Johannes de Valquarter/Valquarteys (Aoste), notaire public (losange et carré imbriqué, en bas à gauche du document) Seing manuel de Jacobus Boneti, de Porta Sancii Ursi (Aoste), notaire impérial (deux boucles oblongues imbriquées en forme de croix)
Tout ce travail a été réalisé avec l’aide de personnes impliquées dans le projet francophone de Wikipedia : JohnNewton8, Touam, Viking59, Tatakdh et notre cartographe attitré 0x010C (j’en oublie certainement) ainsi que toutes les personnes qui ont entré les données permettant cette cartographie sur Wikidata.
Ici vous pouvez voir nos discussions en ligne à propos de la génèse de cette carte : La carte ze génèse!
Nous avons même organisé des rencontres sans pagEs sur le thème des chasses aux sorcières à Sion et à Fribourg :