Géographes féministes
cartographie, Projets, Wikipedia

Les géographes féministes sur Wikipédia

La création d’articles Wikipédia concernant des géographes féministes est marquée par une double contrainte d’écrire à la fois sur des femmes, qui souffrent d’un biais de représentation dans l’histoire des sciences et dans Wikipédia, et sur des savoirs critiques, qui peuvent être perçus comme n’étant pas neutres et objectifs. Les pages en question s’exposent ainsi à une difficile admissibilité ou à des suppressions.

Organisation féministe et sources

Les géographes féministes constituent cependant aussi des communautés et réseaux qui produisent leurs propres sources. Elles créent par exemple le groupe Geographic Perspectives on Women au sein de l’American Association of Geographers, le groupe de recherche sur les femmes et la géographie de la Royal Geographical Society ou encore le groupe Genre et Géographie de l’Union Géographique Internationale (UGI).

Ces communautés sont à l’origine de prix (le prix Isabel André au Portugal et les prix Janice Monk Service Award et Susan Hanson Dissertation Proposal Award de l’American Association of Geographers), de revues scientifiques (spécifiques à la géographie comme la Revista Latino-americana de Geografia e Gênero et Gender, Place & Culture, ou plus générales comme Genre, sexualité & société et Les Cahiers du Grif), et d’ouvrages de référence avec dès 1984 la publication de Geography and Gender: An Introduction to Feminist Geography.

Multiplicité de la géographie féministe

Ces sources (entre autres) ont permis la création de dizaines de pages de géographes féministes sur Wikipédia en français, recensées sur la page Géographie du genre. Cette géographie féministe est multiple, nous n’en présentons que quelques facettes et figures.

Pionnières et théoriciennes

On trouvera parmi elles des pionnières et théoriciennes :

Jacqueline Coutras, avec Jeanne Fagnani, en France. Elles réalisent des travaux de géographie féministe, dès la fin des années 1970, à travers la question des transports.

Janice Monk et Susan Hanson aux Etats-Unis. En 1982, elles publient un article intitulé « On Not Excluding Half of the Human in Human Geography » dans la revue The Professional Geographer, destiné à faire connaître les contributions substantielles des femmes dans la géographie.

Linda McDowell au Royaume-Uni. Elle participe à la rédaction, à la coordination et à l’édition du livre de synthèse de géographie féministe, Geography and Gender: An Introduction to Feminist Geography, publié en 1984.

Maria Dolors García Ramón en Espagne. La géographie féministe espagnole naît sous son impulsion (sa page Wikipédia française ne rend d’ailleurs pas vraiment justice à l’importance de sa carrière : à compléter !).

Isabel Margarida André au Portugal. Elle soutient une thèse sur les relations de genre et patriarcales dans l’emploi et le travail domestique en 1994.

Gillian Rose au Royaume-Uni. Elle articule la géographie féministe, l’étude des cultures visuelles et l’analyse des savoirs géographiques. Elle est l’autrice du livre Feminism and Geography: The Limits of Geographical Knowledge publié en 1993 qui met en cause le caractère masculin de la géographie.

Doreen Massey au Royaume-Uni. Récipiendaire du Prix Vautrin-Lud du Festival international de géographie en 1998, ses recherches intègrent progressivement le post-colonialisme et le féminisme. Son livre Space, Place and Gender et son article « Flexible Sexism » opposent ainsi une relecture féministe aux travaux d’Edward Soja et de David Harvey.

Doreen Massey, CC BY-SA 3.0 by Tamba52, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Doreen_Massey.jpg

Géographie des sexualités

Elle s’articule à d’autres champs, notamment celui de la géographie des sexualités : c’est ce que font Gill Valentine et Marianne Blidon en étudiant les pratiques spatiales des gays et des lesbiennes.

Marianne Blidon, Par Ji-Elle — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=110632189

Une géographie intersectionnelle

Elle est souvent intersectionnelle en croisant le genre avec d’autres formes de discriminations.

Patricia Daley : personnalité d’origine africaine ou afro-caribéenne considérée comme parmi les plus influentes au Royaume-Uni depuis 2021 (Powerlist), elle est spécialiste des conflits dans la région des Grands Lacs et étudie les rapports de genre, de race et d’ethnicité.

Camille Schmoll : géographe française critique et féministe, elle est spécialiste des dynamiques migratoires, transnationales, féminines et circulaires dans l’espace de la Méditerranée et elle étudie tout particulièrement les spécificités des migrations des femmes et les violences de genre dans son ouvrage “Les damnées de la mer” (2020).

Camille Schmoll, Par Ji-Elle — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=123689176

Multiplicité d’approches méthodologiques

Elle témoigne d’une multiplicité d’approches, qualitatives (entretiens, observations) mais aussi cartographiques et quantitatives (statistiques, analyse des données géolocalisées).

Saraswati Raju : spécialiste des questions de genre, de postcolonialisme en géographie et de la place des femmes dans les villes indiennes, elle participe à la réalisation d’un atlas critique sur la production cartographique (1997). Elle reçoit dix ans plus tard le Janice Monk Service Award (2010) de l’American Association of Geographers.

Mei Po Kwan fait partie, avec Susan Hanson, Nadine Schuurman, Gerry Pratt et Marianna Pavlovskaya des géographes qui promeuvent les Systèmes d’information géographique (SIG) comme outils de la géographie féministe.

Dans les Suds comme dans les Nords

Elle porte sur les différentes régions du monde, sur les Nords mais aussi sur les Suds.

Gopa Samanta, est professeure de géographie à l’université de Burdwan (Bengale-occidental) et spécialiste des études de genre et du développement dans les petites villes en Inde. Elle a participé à de nombreux projets de recherche, dont un à l’IRD sur les relations et définitions urbain/rural en Inde.

Gopa Samanta, Commons, CC0 1.0 by Daryaana

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gopa_Samanta_Geographer.jpg

Kuntala Lahiri-Dutt est une spécialiste de la géographie sociale indienne, elle étudie et agit sur les questions d’empowerment des femmes y compris en tant que consultante pour des organismes tels que l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Une géographie appliquée au sein d’organisations internationales

Elle a des impacts en dehors de la recherche, puisque ces géographes s’engagent dans des projets de développement au sein d’organisations internationales (Kuntala Lahiri-Dutt au PNUE, PNUD, à l’ONU Femmes ou à la Banque mondiale) mais aussi par l’analyse critique de celles-ci :

Sarasvati Raju étudie la production de discours et les actions des institutions internationales et des ONG en faveur de l’empowerment des femmes et leurs paradoxes.

Patricia Daley est critique vis-à-vis de l’humanitarisme et des agences humanitaires, des organisations régionales et de la communauté internationale en général.

Les absentes

Cette impressionnante liste de géographes et de leurs réalisations n’empêche pas que nombre de géographes féministes manquent dans cette liste. Et pour cause : certaines des figures les plus importantes ne sont toujours pas admissibles. Pour le cas francophone on pourra citer notamment les pionnières canadiennes Damaris Rose, Anne Gilbert et Lyse Pelletier, les Françaises Claire Hancock et Nadine Cattan ou encore la Suisse Karine Duplan. En dehors de cette sphère, on peut aussi mentionner l’Iranienne Fazileh Dadvar-Khani ou encore la Hongroise Judit Timár.

Leur absence tient aussi à d’autres biais (notamment liés à nos compétences linguistiques mais aussi aux inégalités qui traversent la science mondiale) qui font que les personnalités qui ne sont pas britanniques, états-uniennes ou françaises sont sous-représentées, et ce malgré une production essentielle qui existe aussi dans le reste du monde. Pour preuve les pionnières du champ parmi lesquelles on compte l’espagnole Maria Dolors García Ramón et la portugaise Isabel Margarida André ; ou encore les pages de géographes indiennes (Kuntala Lahiri-Dutt et Gopa Samanta) ou hongkongaise (Mei-Po Kwan) qui mettent en avant les recherches féministes depuis des espaces hors Occident. Mais il faut souligner le fait qu’il s’agisse d’espaces anglophones et que ces géographes présentes sur Wikipédia sont souvent formées ou ont exercé dans des institutions étatsuniennes, britanniques ou australiennes.

Reste à créer les pages et les sources sur celles qui manquent !

Maria Dolors García Ramón, Par Pymouss — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=51980686

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Afrique, Évènement, GLAM, Histoire des femmes, les sans pagEs, Projets

On fait quoi en mars 2023 ?

Vous êtes vous déjà demandé·e·s comment et où nous rencontrer ? On est d’abord sur Wikipédia en français, et le QG de nos activités est le projet des sans pagEs mais nous organisons aussi de nombreux évènements. Petit tour d’horizon de ce qui est dans les bacs pour mars 2023 autour de la journée internationale des droits des femmes ! On met le focus sur les autrices avec la Quinzaine des autrices francophones pour rendre visibles les autrices, particulièrement celles qui sont invisibilisées dans les anciennes colonies et territoires d’outre mer, et sur l’apport incroyable des femmes photographes et l’invisibilisation de leurs accomplissements derrière ceux de leurs maris, pères et frères dans les débuts de l’histoire de la photographie avec un super évènement GLAM au Photo Élysée de Lausanne.

Tous les transports pour se rendre à nos évènements sont défrayés et nous tenons à offrir une collation aux personnes qui viennent contribuer. Retrouvez tous les évènements sur notre agenda !

Rencontre mensuelle à Toulouse le 4 mars

Un groupe d’irréductibles toulousain·e·s a lancé des ateliers mensuels à Toulouse sous la houlette de Sinkra, Léna, TataKdh et Lepticed7 depuis l’automne 2022. L’atelier du mois de mars sera dédié aux langues et littératures, après avoir survolé les aviatrices et canoniser les femmes cathares !

Rencontres hebdomadaires à Meyrin en Suisse

Tous les mardis soirs en présentiel une permanence wikipédienne des sans pagEs est ouverte à la bibliothèque Forum Meyrin pour vous permettre d’apprendre à contribuer ! Le lieu est accessible en tram, et il y a un immense parking.

Éditathon femmes et photographie le 11 mars à Lausanne

Photo Élysée Lausanne nous fait l’honneur d’héberger une formation à la contribution sur Wikipédia suivi d’un repas et d’un éditathon sur les femmes photographes . Le lieu situé à 3 minutes à pied de la gare de Lausanne est magnifique et sa bibliothèque nous sera accessible. Cet évènement organisée sur une proposition de Rachel Rianni est soutenu financièrement par Wikimédia CH. L’occasion d’améliorer les biographies des femmes photographes qui ont été exposées au musée.

6 mars : Cours de Master RESET ! à l’Université de Genève

Pour la 4ème année consécutive nous formons des étudiant·e ·s de Masters en collaboration avec le département d’études genre de Delphine Gardey. Le focus est mis sur le thème de l’implication des femmes dans les sciences et techniques, particulièrement l’informatique et le digital. Les femmes dans ces domaines forment 35% des effectifs dans les entreprises privées et 5% dans le logiciel libre.

16 mars : Atelier Femmes de têtes à Grenoble

Comme chaque année depuis 2017, le centre de sciences de Grenoble (La Casemate), les Wikipédien·ne·s grenoblois.e et leurs partenaires, organisent un éditathon « Femmes & Sciences » . il aura lieu cette année, sous la houlette de l’infatigable Marion Sabourdy du 13 au 19 mars 2023 (avec un temps fort à Grenoble le 16 mars), sur le thème des « Femmes de tête », une édition spéciale autour des sciences cognitives . Cet événement est organisé à l’occasion de la Semaine du Cerveau et de la Journée internationale des droits des femmes.

18 mars : Illustres inconnues de Touraine

Les tourangelles seront à l’honneur dans cette deuxième édition aux Archives d’Indre-et-Loire qui se concentrera sur l’histoire locale des femmes, animé par Benj37 et l’équipe des archives !

18 mars – 2 avril La Quinzaine des autrices francophones

Démarré à Limoges par Alacoolwiki (contributeur du projet des sans pagEs) dans le cadre du festival les Zébrures et en partenariat avec la médiathèque de Limoges, La Quinzaine des autrices francophones souhaite rendre visible les autrices francophones d’origines diverses et variées sur la Wikipédia francophone. C’est une campagne qui se décline à la fois en ligne sur wikipédia du 18 mars au 3 avril et en présentiel en Afrique, aux Caraïbes, au Canada, en France et en Suisse :

L’initiative est soutenue par le Wikimedia user group Haïti et deux ateliers seront animés par Kitanago.

Grâce à l’implication du chapitre Wikimedia Côte d’Ivoire un atelier sera animé par Aman ADO et Yasield.

  • Limoges éditathon samedi 18 mars

Initié par Alacoolwiki en collaboration avec le festival Zébrures et la bibliothèque francophone multimédia de Limoges qui dispose d’une large recension des autrices francophones ce sera la deuxième mouture de cette atelier de contribution !

La session des sans pagEs à la bibliothèque Forum Meyrin sera dédiée à Isabelle Eberhardt. Sur l’initiative d’Esther Um, conseillère municipale de Meyrin, avec l’aimable collaboration de la bibliothèque Forum Meyrin ! Nous avons interrogé l’ancien maire de la commune Pierre-Alain Tschudi qui est une véritable encyclopédie vivante pour vous proposer un safari photo autour de l’histoire des femmes meyrinoise et une visite au Jardin des disparus, ainsi qu’un atelier de contribution autour de l’écrivaine-voyageuse Isabelle Eberhardt qui a vécu non loin entre Meyrin et Vernier.

Le très actif groupe des sans pagEs du Bénin, initié par Adoscam et qui a formé notre responsable sans pagEs pour l’Afrique organise un atelier avec le soutien du User group Bénin.

Le user group tamazight organise un éditathon en ligne sur les autrices berbères, également en présentiel à ……. Montréal !

Table ronde sur l’écriture inclusive à Limoges le 20 mars

À Limoges auront lieu pour la toute première fois en collaboration avec l’enseignement supérieur une table ronde sur l’écriture inclusive et un cours de Masters le lundi 20 mars, grâce à l’engagement d’Alacoolwiki.

Wikisource Autrices, Chez Mona, Paris le 25 mars

Un de nos partenaires préférés est Le deuxième texte, qui organise depuis plus de deux ans un atelier mensuel wikisource à Paris pour rendre disponible des ouvrages d’autrices tombées dans le domaine publique. Ambiance décontractée et sympa à la Citée Audacieuse. Il y aura une pause café avec des délices de Chez Mona !

Et pour continuer après le mois de mars ???

Tout ce qui est dans notre agenda et aussi tout ce que vous voudrez bien nous proposer pour la suite ! Surtout que le biais de genre ne sévit pas que le 8 mars donc continuer les activités lancées autour de cette journée qui devient petit à petit un mois dédié aux femmes est vital.

Les sans pagEs fonctionnent comme un collectif. Vous vous dites que vous aimeriez bien faire un truc chez vous, dans votre quartier, votre ville ou votre institution ? Que ce soit pour présenter notre travail comme nous l’avions fait à la BNF sur la représentation des femmes scientifiques, organiser un éditathon sur un thème précis, organiser un projet en ligne comme le mois des compositrices, les femmes et l’espéranto, les vigneronnes et brasseuses ou les femmes et les jeux vidéos ou constituer un groupe local LSP comme au Bénin on vous aide à élaborer votre projet, vous former et rendre visibles vos résultats.

On espère que toussa toussa vous donnera des idées et des zèles. On est là pour guider, former à la contribution et la gestion de projet wikimédia, encourager à rendre visible les thèmes pouvant diminuer les biais de genre sur Wikipédia, alors FONCEZ !

Pour nous contacter : info@sans-pages.org

Et si vous n’avez pas le temps pour contribuer, mais que vos poches sont remplies d’espèces sonnantes et trébuchantes, on accepte vos dons aussi modiques soient-ils pour financer nos projets, nos activités et la professionnalisation de notre association :

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cartographie, géographie, Histoire des femmes, Non classé, Projets, Wikipedia

Discovering pioneer women geographers

For a little more than a year, a hundred biographies of women geographers have been written on the francophone Wikipedia. Started by two female geographers, the group has since grown to include nine people. All of them are geographers and take their time to voluntarily put forward the work of women colleagues from the past and present, in France and abroad. Here is a a journey through the lives of several women pioneers in the field and the strategies they developped to be recognized in their scientific field in academia.

1901 : first PhD in geography obtained by a a woman

Martha Krug-Genthe, Commons, cc-by-sa by
Little maqu

The Wikipedia biography of Martha Krug-Genthe (1871-1945) as of today exists only in one language of Wikipedia, French, thanks to the work of the group of women geographers of the sans pagEs. She was the first woman to obtain a PhD in geography in the world in 1901! Her research focused on ocean currents, such as the famous Gulf stream. She was a woman « prevented » from developing her career, in Germany, her native country, and in the United States where she emigrated. A difficulty that pushed her to commit herself to the cause of women.

Gerd Wormdal (1930-1985) encountered the same issues in Norway, where she was one of the few women to complete higher education. Her researches are about limnology, that is to say the study of several lakes of the west of her country. She is though mostly knowned for her commitment to women’s rights that she is known, up to the UN General Assembly.

1913: First PhD in natural sciences in Poland and France for a women

Regina Fleszarowa , Commons, cc-by-sa by Happa

The same fight for women’s rights and recognition guided the whole life of Regina Fleszarowa (1888-1969) who was the co-founder of the Polish Women’s League. One would almost forget that this geographer, geologist and cartographer, the first woman in Poland in 1913 to obtain a PhD in natural sciences, is the author of a hundred publications, including five reference volumes on the history of earth sciences in her country.

Germaine Veyret-Verner (1913-1973) was one of the first women to obtain a PhD in geography in France and the second woman university professor in France. Her research field, the Alps, allowed her to study the massif from the angle of regional geography, then population, tourism and finally cities.

Exploring new themes as a strategy for career recognition

Gerd Enequist, Commons, cc-by-sa by Salgo60

As they were not always accepted in the historical specialties of men, many women geographers chose the path of innovation to get recognition in their careers by exploring new themes, new methods or new fields.

Gerd Enequist (1903-1989) is known as the modernizer of Swedish geography. She became the first woman professor of geography at the University of Uppsala in Sweden in 1949. She introduced social geography and thanks to her cartographic talents, actively participated in the first atlas of her country… among other achievements.

Julie Moschelesová, Commons, cc-by-sa by Ipigott

Julie Moschelesová (1892-1956) developed human geography in Czechoslovakia and obtained international recognition despite the adversity she suffered during the two world wars. Her rich scientific career places her among the ten geographers who founded geography as a science.

Mary Kingdon Heslop, Commons, cc-by-sa by Hamuli

Mary Kingdon Heslop became in he first female lecturer in geography at the University of Leeds in 1920. She developped a pioneering research interest in commercial geography because of the lack of opportunities in geology : this very masculine environment was closed to her.

Jane Soons, one of the first female geography lecturers in Glasgow, moved to New Zealand, fleeing gender discrimination. Her many contributions to the geography of her adopted country have greatly enriched the methods of geomorphology.

First female PhDs in geography

The list of first female PhDs in geography has also grown with Petrica Novosel-Žic in Croatia, or Victoria Mwaka in Uganda.

These « women pioneers » in geography in each country are gradually earning recognition on Wikipedia. And thanks to this exploration, we can now read them in French. It’s up to you to discover them!

Femmes, les sans images, Projets, Wikipedia

À la découverte des pionnières géographes

Depuis un peu plus d’un an, une centaine de parcours de femmes géographes ont été rédigés sur Wikipédia. Commencé par deux géographes, ce groupe des sans pagEs s’est depuis agrandit et compte neuf personnes. Toutes sont géographes et prennent de leur temps pour bénévolement mettre en avant les travaux de collègues du passé et du présent, en France mais surtout à l’étranger. Voyage parmi les vies de plusieurs pionnières.

1901 : premier doctorat en géographie pour une femme

Martha Krug-Genthe, Commons, cc-by-sa par
Little maquisart

La biographie de Martha Krug-Genthe (1871-1945) n’existe que dans une seule langue de Wikipédia, le français, et c’est grâce au travail du groupe des femmes géographes des sans pagEs. Pourtant, c’est la première femme à obtenir un doctorat de géographie au monde, en 1901 ! Ses recherches portent sur les courants océaniques, comme le si célèbre Gulf stream. Une femme « empêchée » puisqu’elle n’a pas pu développer sa carrière, ni en Allemagne, son pays natal, ni aux États-Unis où elle émigre. Une difficulté qui la pousse à s’engager pour la cause des femmes.

Gerd Wormdal (1930-1985) rencontre ce même type de parcours en Norvège, où elle est à l’époque une des rares femmes à avoir fait des études supérieures. Ses recherches portent sur la limnologie, soit l’étude de plusieurs lacs qu’elle réalise à l’ouest de son pays. Mais c’est surtout pour son engagement pour les droits des femmes qu’elle est connue, jusqu’à l’assemblée générale de l’ONU !

1913 : Premier doctorat en sciences naturelles en Pologne

Regina Fleszarowa , Commons, cc-by-sa de Happa

Ce même combat pour les droits des femmes guide toute la vie de Regina Fleszarowa (1888-1969) qui est la co-fondatrice de la Ligue des femmes de Pologne. On en oublierait presque que cette géographe, géologue et cartographe, première femme en Pologne en 1913 à obtenir un doctorat en sciences naturelles, est l’autrice d’une centaine de publications, dont cinq volumes de référence sur l’histoire des sciences de la terre dans son pays.

Germaine Veyret-Verner (1913-1973) est parmi les premières à obtenir un doctorat en géographie en France et la deuxième femme professeure d’université en France. Son terrain de recherche, les Alpes, lui permet d’étudier le massif sous l’angle de la géographie régionale, puis de la population, du tourisme et enfin des villes.

Explorer de nouvelles thématiques

Parce qu’elles ne sont pas acceptées dans les spécialités historiques des hommes, de nombreuses femmes géographes vont être actrice de la géographie en explorant de nouvelles thématiques, de nouvelles méthodes ou de nouveaux terrains.

Julie Moschelesová, Commons, cc-by-sa de Ipigott

Julie Moschelesová (1892-1956) est à l’époque l’une des deux femmes professeures associées en Tchécoslovaquie : elle peine à obtenir un poste en géomorphologie, sa spécialité. Grâce à ses talents en langue, elle lit les publications internationales et développe la géographie humaine en Tchécoslovaquie. Elle obtient une reconnaissance internationale malgré l’adversité qu’elle subit durant les deux guerres mondiales. Mais son riche parcours scientifique n’a été reconnu que tardivement dans son propre pays.

Gerd Enequist (1903-1989) est connue comme la modernisatrice de la géographie suédoise. Première femme professeure de géographie de l’Université d’Uppsala en Suède en 1949, elle introduit la géographie sociale et grâce à ses talents de cartographe, participe activement au premier atlas de son pays… entre autre réalisations.

Mary Kingdon Heslop, Commons, cc-by-sa de Press Photographic Agency

Mary Kingdon Heslop (1885-1955), première femme chargée de cours en géographie à l’université de Leeds, s’est intéressée à la géographie du commerce suite aux manques d’opportunités en géologie : ce milieu très masculin lui était fermé.

Quant à Jane Soons (1931-2020), l’une des premières femmes docteure en géographie à Glasgow, elle s’est envolée en Nouvelle-Zélande, fuyant les discriminations dues à son sexe. Libre de faire ses recherches, ses nombreux apports à la géographie de son pays d’adoption ont grandement enrichi les méthodes en géomorphologie.

Premières docteures en géographie

Grâce au travail du groupe, la liste des premières docteures en géographie s’est aussi allongée avec Petrica Novosel-Žic (1931-2021) en Croatie, ou Victoria Mwaka en Ouganda.

Ces « pionnières » en géographie de chaque pays prennent peu à peu leur place sur Wikipédia. Grâce à notre exploration on les lit à présent en français. À vous à présent de découvrir les détails de leurs réalisations !

Évènement, Instagram, les sans pagEs, Projets

Les sans pagEs ont 5 ans!

Le projet est né le 26 juin 2016 et nous avons 5 ans, nous avons publié plus de 9500 articles visant à réduire le biais de genre et formé plus de mille personnes à la contribution, en Belgique, au Bénin, en France et en Suisse, en Tunisie, même depuis le Chili, l’Inde et la Croatie, et sans doute ailleurs sur la toile ! On est visible sur Wikipédia, mais aussi sur Twitter et sur Instagram :

Nos buts et nos projets

Notre but : réduire les biais de genre dans le numérique, en terme de contenu et en terme de représentation des acteurices dans le mouvement du libre. Libristes cela veut dire que nous pensons que le savoir produit est un bien commun à partager et qui doit être accessible au plus grand nombre, tant dans sa construction que sa diffusion. Si le travail pour le fournir devrait être valorisé de façon à permettre aux personnes de vivre, le produit de ce travail en revanche est un bien commun à partager avec tou·t·e·x·s. De plus si ce savoir n’est produit que par une élite blanche, mâle et universitaire, des pans entiers de la connaissance vont rester inaccessibles. Notre projet encourage donc des groupes de personnes mal représentées parmi les contributeurices de Wikipédia à contribuer et créer leur propre projet. Nous avons soutenu des projets autour des afro-descendant·x·e·s, des lesbiennes, et dernièrement un groupe de sans pagEs au Bénin. Nous avons participé à des initiatives comme le mois de la commune pour les 150 de la Commune de Paris, ou le mois des compositrices. Toute personne désirant développer un thématique peut faire appel à nous! Femmes* dans le jeu vidéo, géographes, collecteuses conteuses, espérantistes, brasseuses et vigneronnes (ces projets ont besoin de vous !).

Alors 5 ans, ça se fête !

C’est l’occasion pour nous de fêter cela avec une action un peu spéciale. 5 années durant nous nous sommes frottées aux exigences de la neutralité et de l’admissibilité dur Wikipédia, alors nous allons un peu lever le voile et vous montrer les sans pagEs sous le rideau, en coulisse. Ce que nous aimons, faisons et comment nous avons vécu ces 5 années du point de vue des personnes qui ont participé au projet. Nos coups de gueules, nos réussites et aussi nos déconvenues seront livrées à vos yeux sous la forme d’un fanzine militant car nous sommes des militant·x·e·s du libre !

Pour celles et ceux qui ne savent ce qu’est un fanzine, allez voir l’article Wikipédia qui y est consacré.

Le contenu est fournit par nos dessins, poèmes et statistiques, et tout serra joliment mis en forme par une magnifique graphiste parisienne, Marie Jolu Planque, pour un rendu qu’on espère badass, piquant et savoureux !

En avant première on vous livre quelques petites miettes de contenu, mais pas pas le résultat final qui sera …. tellement mieux !

Du 20 au 22 août prochain, nous serons pour notre désormais traditionnel week-end annuel en Suisse à Genève, le berceau de nos activités L’occasion de parcourir Genève à pieds, à vélo, à bateau et de réfléchir à notre avenir et notre gouvernance. Et s’il est terminé de distribuer notre fanzine !

Si vous trouvez qu’on bosse pas trop mal et que voulez nous faire un don pour soutenir nos activités – surtout foncez! C’est par là :

Coordonnées bancaires Association les sans pagEs
Rue du Cercle 8, 1201 Genève
14-535197-4
IBAN CH58 0900 0000 1456 5197 4
BIC POFICHEBE  

PS pour celleux qui ont pas compris ce que signifie millitant·x·e·s du libre ou « libriste » (désolé·e·x ce n’est pas épicène c’est un schéma que j’ai pompé sur Wikipédia) :

Les valeurs du mouvement du logiciel libre auquel appartient le mouvement Wikimedia et donc …. les sans pagEs!