Afrique, Évènement, GLAM, Histoire des femmes, les sans pagEs, Projets

On fait quoi en mars 2023 ?

Vous êtes vous déjà demandé·e·s comment et où nous rencontrer ? On est d’abord sur Wikipédia en français, et le QG de nos activités est le projet des sans pagEs mais nous organisons aussi de nombreux évènements. Petit tour d’horizon de ce qui est dans les bacs pour mars 2023 autour de la journée internationale des droits des femmes ! On met le focus sur les autrices avec la Quinzaine des autrices francophones pour rendre visibles les autrices, particulièrement celles qui sont invisibilisées dans les anciennes colonies et territoires d’outre mer, et sur l’apport incroyable des femmes photographes et l’invisibilisation de leurs accomplissements derrière ceux de leurs maris, pères et frères dans les débuts de l’histoire de la photographie avec un super évènement GLAM au Photo Élysée de Lausanne.

Tous les transports pour se rendre à nos évènements sont défrayés et nous tenons à offrir une collation aux personnes qui viennent contribuer. Retrouvez tous les évènements sur notre agenda !

Rencontre mensuelle à Toulouse le 4 mars

Un groupe d’irréductibles toulousain·e·s a lancé des ateliers mensuels à Toulouse sous la houlette de Sinkra, Léna, TataKdh et Lepticed7 depuis l’automne 2022. L’atelier du mois de mars sera dédié aux langues et littératures, après avoir survolé les aviatrices et canoniser les femmes cathares !

Rencontres hebdomadaires à Meyrin en Suisse

Tous les mardis soirs en présentiel une permanence wikipédienne des sans pagEs est ouverte à la bibliothèque Forum Meyrin pour vous permettre d’apprendre à contribuer ! Le lieu est accessible en tram, et il y a un immense parking.

Éditathon femmes et photographie le 11 mars à Lausanne

Photo Élysée Lausanne nous fait l’honneur d’héberger une formation à la contribution sur Wikipédia suivi d’un repas et d’un éditathon sur les femmes photographes . Le lieu situé à 3 minutes à pied de la gare de Lausanne est magnifique et sa bibliothèque nous sera accessible. Cet évènement organisée sur une proposition de Rachel Rianni est soutenu financièrement par Wikimédia CH. L’occasion d’améliorer les biographies des femmes photographes qui ont été exposées au musée.

6 mars : Cours de Master RESET ! à l’Université de Genève

Pour la 4ème année consécutive nous formons des étudiant·e ·s de Masters en collaboration avec le département d’études genre de Delphine Gardey. Le focus est mis sur le thème de l’implication des femmes dans les sciences et techniques, particulièrement l’informatique et le digital. Les femmes dans ces domaines forment 35% des effectifs dans les entreprises privées et 5% dans le logiciel libre.

16 mars : Atelier Femmes de têtes à Grenoble

Comme chaque année depuis 2017, le centre de sciences de Grenoble (La Casemate), les Wikipédien·ne·s grenoblois.e et leurs partenaires, organisent un éditathon « Femmes & Sciences » . il aura lieu cette année, sous la houlette de l’infatigable Marion Sabourdy du 13 au 19 mars 2023 (avec un temps fort à Grenoble le 16 mars), sur le thème des « Femmes de tête », une édition spéciale autour des sciences cognitives . Cet événement est organisé à l’occasion de la Semaine du Cerveau et de la Journée internationale des droits des femmes.

18 mars : Illustres inconnues de Touraine

Les tourangelles seront à l’honneur dans cette deuxième édition aux Archives d’Indre-et-Loire qui se concentrera sur l’histoire locale des femmes, animé par Benj37 et l’équipe des archives !

18 mars – 2 avril La Quinzaine des autrices francophones

Démarré à Limoges par Alacoolwiki (contributeur du projet des sans pagEs) dans le cadre du festival les Zébrures et en partenariat avec la médiathèque de Limoges, La Quinzaine des autrices francophones souhaite rendre visible les autrices francophones d’origines diverses et variées sur la Wikipédia francophone. C’est une campagne qui se décline à la fois en ligne sur wikipédia du 18 mars au 3 avril et en présentiel en Afrique, aux Caraïbes, au Canada, en France et en Suisse :

L’initiative est soutenue par le Wikimedia user group Haïti et deux ateliers seront animés par Kitanago.

Grâce à l’implication du chapitre Wikimedia Côte d’Ivoire un atelier sera animé par Aman ADO et Yasield.

  • Limoges éditathon samedi 18 mars

Initié par Alacoolwiki en collaboration avec le festival Zébrures et la bibliothèque francophone multimédia de Limoges qui dispose d’une large recension des autrices francophones ce sera la deuxième mouture de cette atelier de contribution !

La session des sans pagEs à la bibliothèque Forum Meyrin sera dédiée à Isabelle Eberhardt. Sur l’initiative d’Esther Um, conseillère municipale de Meyrin, avec l’aimable collaboration de la bibliothèque Forum Meyrin ! Nous avons interrogé l’ancien maire de la commune Pierre-Alain Tschudi qui est une véritable encyclopédie vivante pour vous proposer un safari photo autour de l’histoire des femmes meyrinoise et une visite au Jardin des disparus, ainsi qu’un atelier de contribution autour de l’écrivaine-voyageuse Isabelle Eberhardt qui a vécu non loin entre Meyrin et Vernier.

Le très actif groupe des sans pagEs du Bénin, initié par Adoscam et qui a formé notre responsable sans pagEs pour l’Afrique organise un atelier avec le soutien du User group Bénin.

Le user group tamazight organise un éditathon en ligne sur les autrices berbères, également en présentiel à ……. Montréal !

Table ronde sur l’écriture inclusive à Limoges le 20 mars

À Limoges auront lieu pour la toute première fois en collaboration avec l’enseignement supérieur une table ronde sur l’écriture inclusive et un cours de Masters le lundi 20 mars, grâce à l’engagement d’Alacoolwiki.

Wikisource Autrices, Chez Mona, Paris le 25 mars

Un de nos partenaires préférés est Le deuxième texte, qui organise depuis plus de deux ans un atelier mensuel wikisource à Paris pour rendre disponible des ouvrages d’autrices tombées dans le domaine publique. Ambiance décontractée et sympa à la Citée Audacieuse. Il y aura une pause café avec des délices de Chez Mona !

Et pour continuer après le mois de mars ???

Tout ce qui est dans notre agenda et aussi tout ce que vous voudrez bien nous proposer pour la suite ! Surtout que le biais de genre ne sévit pas que le 8 mars donc continuer les activités lancées autour de cette journée qui devient petit à petit un mois dédié aux femmes est vital.

Les sans pagEs fonctionnent comme un collectif. Vous vous dites que vous aimeriez bien faire un truc chez vous, dans votre quartier, votre ville ou votre institution ? Que ce soit pour présenter notre travail comme nous l’avions fait à la BNF sur la représentation des femmes scientifiques, organiser un éditathon sur un thème précis, organiser un projet en ligne comme le mois des compositrices, les femmes et l’espéranto, les vigneronnes et brasseuses ou les femmes et les jeux vidéos ou constituer un groupe local LSP comme au Bénin on vous aide à élaborer votre projet, vous former et rendre visibles vos résultats.

On espère que toussa toussa vous donnera des idées et des zèles. On est là pour guider, former à la contribution et la gestion de projet wikimédia, encourager à rendre visible les thèmes pouvant diminuer les biais de genre sur Wikipédia, alors FONCEZ !

Pour nous contacter : info@sans-pages.org

Et si vous n’avez pas le temps pour contribuer, mais que vos poches sont remplies d’espèces sonnantes et trébuchantes, on accepte vos dons aussi modiques soient-ils pour financer nos projets, nos activités et la professionnalisation de notre association :

Ponctuel
Mensuellement
Annuellement

Faire un don ponctuel

Faire un don mensuel

Faire un don annuel

Choisir un montant

5,00 CHF
15,00 CHF
100,00 CHF
5,00 CHF
15,00 CHF
100,00 CHF
5,00 CHF
15,00 CHF
100,00 CHF

Ou saisir un montant personnalisé

CHF

Votre contribution est appréciée.

Votre contribution est appréciée.

Votre contribution est appréciée.

Faire un donFaire un don mensuelFaire un don annuel

Évènement, Commons, Femmes, GLAM, Histoire des femmes, LGBTIQ, Non classé, wikidata, Wikipedia

GLAM on Tour Montreux : magie du Jazz

Nous avons été plusieurs à participer au GLAM on Tour Montreux du 24 au 27 novembre 2022 organisé par Wikimédia CH, avec la collaboration du Cultural Heritage & Innovation Center (CHC) de l’EPFL et la fondation Claude Nobs. L’objectif du week-end était de découvrir les archives du Montreux Jazz Festival digital project, piloté par la fondation Claude Nobs et le CHC à partir des archives personnelles collectées par Claude Nobs, fondateur du festival, pendant plus de 50 ans.

Sculpture dans la jardin du chalet de Claude Nobs à Caux. Source : Commons, CC-BY-SA 4.0 par
Rudolf H. Boettcher

Coté LSP, le but était sûr de réfléchir à la place des artistes féminines au sein du festival, avec pleins de questions concernant le coté queer du fondateur., et sur la place des artistes afro-descendant·e·s dans le festival, qui puise dans la culture du jazz, de la soul et du rock, suite à un questionnement de Noircir Wikipédia, qui a participé également au week-end.

Un moment fort du week-end : la jam session des musiques d’automnes où nous avons découvert des artistes talentueuses et eu la surprise de voir Ivonne Gonzalez débarquer sur la scène !

C’est quoi un GLAM ?

Un GLAM dans le jargon du mouvement Wikimédia (avec un « m » à ne pas confondre avec Wikipédia l’encyclopédie en ligne qui s’écrit avec un « p ») est l’acronyme de Galleries Libraries Archives Museums : ce sont des institutions qui nous intéressent tout particulièrement pour des collaborations car ce sont là que l’on trouve les sources et les médias qui nous servent à contribuer sur des sujets précis.

Photo de groupe GLAM on Tour Montreux. Source : Commons CC-BY -SA de Bobo11

Le GLAM on Tour est un projet récurrent multilingue du chapitre suisse qui négocie le temps d’un week-end l’accès à des institutions détentrices d’archives dans une localité différente chaque année. Des personnes contribuant aux projets francophones, italophones et germanophones se réunissent alors pour extirper la substantifique moëlle des archives pour la rendre accessible au grand public et enrichir la connaissance libre. C’est l’occasion aussi de former des novices à la contribution.

Sandra Becker, chargée GLAM à Wikimédia CH formant deux novices à la contribution sur Wikipédia. Source : Commons CC-BY-SA 4.0 par Rudolf H. Boettcher

Les sans pagEs ont souvent participé aux GLAM on Tour de Wikimedia CH en y apportant une dimension de réflexion sur le genre, la diversité et la place des femmes.

En 2017 à Fribourg par exemple, des biographies de femmes religieuses au Moyen-Âge ont été produites durant l’évènement consacré à la contre réforme menée depuis Fribourg. En 2019 nous avions participé à l’évènement à la Fonoteca à Lugano. En 2018, suite au GLAM on Tour au MAMCO à Genève, les sans pagEs ont en collaboration avec Wikimedia CH organisé des wikimercredis mensuels pour faire des biographies de femmes artistes contemporaines pendant un an. Ces évènements génèrent donc un impact sur les projets en terme de contenus en ouvrant les portes d’institutions culturelles.

Un GLAM on Tour c’est aussi l’occasion de moments conviviaux avec les personnes qui contribuent en plusieurs langues. Cette année nous avions la chance d’avoir avec nous Adoscam des sans pagEs Bénin, ainsi que des personnes venues de Berlin, de Zürich et de Suisse !

Petit déjeuner convivial avec l’équipe des contributeurices ! Source Commons, CC-BY-SA 4.0 de Natacha LSP

Je vais revenir pour vous sur deux sujets explorés qui m’ont particulièrement intéressés durant ce week-end à Montreux à farfouiller dans l’histoire du Festival de Jazz et de son truculent fondateur, Claude Nobs.

Les chalet de Claude Nobs

Source : Commons CC-BY-SA 4.0 de Kerstin Sonnekalb (WMCH)

Nous avons visité les deux chalets de Claude Nobs et leurs univers époustouflants. Claude Nobs était un collectionneur passionné : lampes, trains électriques, moto, instruments de musique, kimono et piano de Freddy Mercury, un habitué de la riviera lémanique. Ces lieux ne sont pas accessibles au public, ils sont gérés par la fondation Claude Nobs, mais on a pu photographier et poster sur commons pour partager avec vous les trésors aperçus.

Source : Commons CC BY SA 4.0 de Rudolf H. Boettcher

55 ans d’archives vidéo des concerts

L’archive de enregistrements sonores récoltés par Claude Nobs durant sa vie a été inscrite au registre Mémoires du Monde de l’UNESCO en 2013. Dès le début du festival Claude Nobs fait enregistrer les concerts en audio, et les enregistrements vidéo débutent dès la deuxième année. Les premières bobines contiennent sans doute les premiers enregistrements sons et vidéos de qualité de concerts du festival : elles pesaient chacune 15 kg avant que les technologies se développent.

Claude Nobs a fait de Montreux un lieu convivial pour les artistes, propice à la création, où leur était donné carte blanche sur scène, et la possibilité de faire de la musique dans un environnement calme et convivial. Pour en savoir plus sur la vision de Claude Nobs il y a ce magnifique documentaire en accès libre They all came OUT to Montreux (mais il faut faire un compte avant).

Adoscam du groupe des sans pagES Bénin photographiant les archives sonores de Claude Nobs. Source : Commons CC BY SA de Kerstin Sonnekalb (WMCH)

Racines queers ? Freddy, Bowie et Nobs

Thierry Amsallem, président de la Fondation Claude Nobs, et ancien compagnon de Claude Nobs explique que l’héritage LGBTIQ+ du festival n’a pas été mis en avant en raison du climat homophobe de l’époque. Il rappelle les circonstances dramatiques du coming out forcé de Claude Nobs suivant la médiatisation de sa relation avec un jeune homme de 19 ans. Ce dernier avait probablement été engagé expressément pour lui causer du tort. À l’époque des faits, Claude Nobs ne cachait pas son homosexualité, mais restait discret. Malheureusement, l’âge du consentement n’était pas le même en Suisse pour les personnes hétérosexuelles (18 ans) et homosexuelles (21 ans). Claude Nobs est arrêté, emprisonné et on lui donne même une lame de rasoir à emporter dans sa cellule. Une pétition demandant sa remise en liberté circule. Ces faits sont relatés dans la deuxième partie du documentaire They all came to Montreux.

Thierry Amsallem revient aussi sur la soirée où Freddy Mercury et David Bowie, tous deux bisexuels, partagent un repas concocté par Claude Nobs qui adorait cuisiner pour les artistes et les recevoir dans son chalet : hop le courant passe et après le repas les deux disparaissent dans le studio et enregistrent Under Pressure en quelques heures.

Place des femmes : Nina Simone au Montreux Jazz Festival

Quelle est la place des femmes dans le festival ? Alain Dufaux le directeur du le directeur du CHC nous indique avoir été très surpris par la faible place des femmes dans le festival. Comment pouvons-nous documenter cela ?

Nina Simone en 1969. Source Commons, CC BY SA de Gerrit de Bruin

De retour dans la salle de l’éditathon Alain Dufaux nous met à disposition un mémoire de master de l’EPFL sur la question de la place des femmes. Le principal souci rencontré pour rendre compte de cette place est que la base de données des concerts de l’EPFL ne mentionne pas le genre des artistes. Difficile donc de quantifier le nombre d’interprètes féminines, même sur une requête wikidata permet d’avoir une idée : près de 800 artistes femmes sur 17 000 soit moins de 5%. On a commencé pendant l’éditathon avec un groupe de contributrices germanophones motivées à renseigner dans les éléments dédiés aux concerts les femmes qui y ont participé par exemple on peut voir que Flora Purim a joué dans l’édition de 1974. L’élément Nina Simone contient maintenant les 4 concerts de Montreux où elle a joué ! On a commencé aussi

Sur Wikipédia j’ai créé une catégorie Montreux Jazz Festival où on peut retrouver certaines des artistes (travail non terminé).

Discutant avec Ivonne Gonzalez, fondatrice du collectif Noircir Wikipédia, nous abordons la place des artistes afro descendant·e·s dans le festival. Si Claude Nobs a fait fortune avec ce festival, a-t-il pour autant fait ce que l’on appelle de l’appropriation culturelle ? Les artistes ont souligné à travers le temps combien ils se sont sentis bien accueillis à Montreux, loin des tensions raciales aux États-Unis. Il n’en reste pas moins que l’on regrette un peu que les 40 ans d’archives du festival ne soient accessibles au public qu’au Montreux Jazz Festival Café de l’EPFL à Lausanne, car elles représentent des archives historiques du jazz qui méritent leur place dans les biens communs. Espérons que dans le futur certains de ces trésors puissent être publiées sous licence libre et accessible à tout le monde en ligne.

Le festival a de toute évidence lancé et relancé des carrières d’artistes afro descendant·e·s et fait connaitre leur virtuosité. Un exemple notoire est celui de Nina Simone, car l’invitation de Claude Nobs à un moment ou ruinée après les revers qu’elle a subis aux États-Unis quand elle a commencé à s’engager pour le mouvement des droits civiques relance sa carrière et lui permet de rebondir.

Nina Simone chante à Montreux en 1968 pour la deuxième édition du festival. Elle est la seule interprète féminine du festival cette année làn (avec Julie Driscoll qui joue avec Brian Auger). Elle arrive des États-Unis dans un contexte particulier : en plein mouvement pour les droits civiques, dans lequel elle est engagée corps et âme, Luther King et Robert Kennedy viennent d’être assassinés aux États-Unis. Elle rend hommage dans une de ses chansons au poète afro américain gay Hughes Lanston. Son frère Sam Waymon avec elle sur scène se souvient « Le roi de l’amour (Luther King) et Bob Kennedy venaient de mourir. On ne savait pas à quoi le monde allait ressembler après. À ce moment-là, pour moi et pour Nina, être sur scène, c’était avant tout être libres. On s’y sentait en sécurité, et on vivait le moment présent plus que nul part ailleurs. »

Le concert de Nina Simone de 1976 est un concert mémorable du festival : Nina Simone arrive sur scène, sans mot dire, digne, le regard sombre. Elle fait un salut au public, courbée et reste un long moment immobile. La tension et l’émotion sont palpable, surtout lorsqu’elle se met au piano et rappelle alors au public, qu’elle avait dit ne plus vouloir jouer dans un festival de jazz, et que sa décision n’a pas changé. Toutefois, dit-elle « Nous allons passer un moment ensemble et je vais jouer pour vous » . Elle termine sa performance en dansant sur un rythme de percussions africaines, une performance inouïe. Elle parle aussi beaucoup, du Liberia où elle vient de passer deux ans. Elle interrompt une de ses chansons pour ordonner à une spectatrice qui tente de partir de s’asseoir : Nina Simone veut être respectée, veut que sa performance soit respectée comme un concert classique. Après sa performance, qui reste aujourd’hui encore parmi les jalons mémorables du festival, une partie de la presse lémanique l’encense, mais des critiques adoptent des formulations racistes, certains lui reprochent d’avoir tenu des propos incohérents et trop parlé durant le concert. C’est pourtant aujourd’hui ces moments de parole que l’on retient comme partie intégrante de sa performance poignante où elle s’est livrée, entière en prenant des risques. Cette performance relance sa carrière.

Coté Wikipédien, Nina Simone a un article labellisé en anglais, et son article en français mériterait un toilettage de Noël en vue d’une future labellisation.

Sade Adu par djrue. Source Commons CC-BY-SA 2.0 Generics

Autre artiste lancée par le festival : Sade en 1984, est pratiquement inconnue lorsqu’elle monte sur scène et entonne Smooth Operator. La performance la propulse au sommet des charts l’année suivante. Ces vidéos sont accessibles au Montreux Jazz festival café à Lausanne : cela vaut le détour ! Et bien sûr j’ai mis Sade Adu dans l’élément wikidata du festival édition 1984.

Merci à toute l’équipe du GLAM on Tour !

Ponctuel
Mensuellement
Annuellement

Faire un don ponctuel

Faire un don mensuel

Faire un don annuel

Choisir un montant

5,00 CHF
15,00 CHF
100,00 CHF
5,00 CHF
15,00 CHF
100,00 CHF
50,00 CHF
100,00 CHF
200,00 CHF

Ou saisir un montant personnalisé

CHF

Votre contribution est appréciée. Vos dons sont utilisés pour financer des permanences, de nouveaux projets de contribution sur les projets Wikimedia et nous permettent de pérenniser notre action pour réduire le biais de genre sur Wikipédia. Ils nous permettent de poursuivre aussi la rédaction des articles de ce blog pour vous tenir au courant de nos actions !

Votre contribution est appréciée. Vos dons sont utilisés pour financer des permanences, de nouveaux projets de contribution sur les projets Wikimedia et nous permettent de pérenniser notre action pour réduire le biais de genre sur Wikipédia. Ils nous permettent de poursuivre aussi la rédaction des articles de ce blog pour vous tenir au courant de nos actions !

Votre contribution est appréciée. Vos dons sont utilisés pour financer des permanences, de nouveaux projets de contribution sur les projets Wikimedia et nous permettent de pérenniser notre action pour réduire le biais de genre sur Wikipédia. Ils nous permettent de poursuivre aussi la rédaction des articles de ce blog pour vous tenir au courant de nos actions !

Faire un donFaire un don mensuelFaire un don annuel
Évènement, GLAM, LGBTIQ, Wikipedia

Le fonds Michel Chomarat, dédié aux sans archivEs

Le fonds Michel Chomarat, plus grande archive LGBTQI+ publique de France

Saviez-vous que la plus grande archive LGBTQI+ française en institution publique est à Lyon ? Je l’avais appris un peu par hasard, en 2017, lors de l’évènement Mémoires Minoritaires organisé par la bibliothèque municipale de Lyon qui comportait notamment un atelier de contribution à Wikipédia sur le thème de l’histoire et de la culture LGBTQI+.

Cinq ans et une pandémie mondiale plus tard, la bibliothèque de la Part-Dieu fête ses 50 ans, et quelle meilleure fête que d’écrire sur Wikipédia ? Billets de trains réservés dans la minute pour être sûre de participer à un atelier de contribution remarquablement organisé par les équipes de l’institution et me voilà plongée dans l’histoire (toujours en cours d’écriture) du fonds Michel Chomarat.

La journée ne suffit pas à rédiger un article résumant toute la richesse de ce fonds, auquel la bibliothèque consacre une très belle exposition, Dans les marges. Si nous écrivons sur celles et ceux qui sont sans pagEs, Michel Chomarat archive thèmes et groupes sans archivEs : l’histoire LGBTQI+, mais aussi les « petits gens », la marginalisation (antisémitisme, homophobie…), l’occultisme, les almanachs…

Excaver l’histoire LGBTQI+ française

Écrire sur les archives, c’est bien, mais se connecter à ce qu’elles ont à nous dire, c’est encore mieux. Soirée entre wikipédien-ne-s après l’atelier, nous découvrons que l’exposition en ligne de Dans les marges comporte une playlist musicale : coup de foudre immédiat pour Nous les tantes, extrait de la comédie musicale Essayez donc nos pédalos.

33 tours de la comédie musicale Essayez donc nos pédalos conservé dans le fonds Chomarat

La soirée change de rythme et on se retrouve à frénétiquement chercher toutes les informations possibles sur cette comédie musicale : on pensait excaver une pépite confidentielle, on réalise qu’il s’agit d’une œuvre culte, jouée des centaines de fois, en France mais aussi en Suisse, en Belgique et au Canada. Seulement voilà, c’était avant l’arrivée du sida, et ces années noires, en fauchant des vies, ont aussi rompu la trame de transmission de la culture LGBTQI. Alors, on retricote, en créant l’article sur le spectacle, mais aussi sur la troupe Les Mirabelles, et, peut-être surtout, on rajoute ces deux pierres à l’histoire de la culture LGBT en France, pour que les ancêtres spirituelles de Paloma, Nicky Doll et des autres queen de Drag Race France ne soient pas oubliées.

Évènement, Femmes, Femmes résistantes, GLAM, Histoire des femmes, Wikipedia

Femmes déportées et résistances

Le 15 octobre 2022 nous étions à La Contemporaine à Nanterre, pour un éditathon Wikipédia sur le thème des femmes déportées et résistantes. Pour cette première à la Contemporaine nous avions 19 participant·e·s très motivé·e·s et dont une dizaine avait déjà participé à un éditathon avant !

Tout d’abord un grand merci à Marianne Cosnard et René Pigier qui nous ont accueilli chaleureusement à la Contemporaine. Elles nous ont fourni une liste de travail impressionnante pour cet atelier de contribution à Wikipédia. Leur accueil a vraiment été formidable et nous avions hâte de recommencer ! La contemporaine conserve dans ses archives deux fonds importants sur la thématique, le fonds de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance [archive] (ADIR) ainsi que le fonds Neus Català [archive].

L’intérêt des sans pagEs pour les femmes résistantes et déportées ne date pas d’hier : nous avions déjà réalisé un éditathon sur le thème des lesbiennes durant l’holocauste en 2020 et une contributrice du projet a fait labelliser l’article sur le convoi des 31 000.

C’était l’occasion de revenir sur ce sujet, sur lequel il reste tant à faire en matière de contributions.

Présentation par Anne-Marie Pavillard

Anne-Marie Pavillard présente les objets provenant du fonds d’archives de l’ADIR à la Contemporaine –
Natacha LSP, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Anne-Marie Pavillard, archiviste de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR) nous a convié à une visite guidée passionnante de l’Atelier de l’histoire où sont exposés des documents et objets en lien avec l’ADIR, parmi lesquels des objets d’art réalisés par des prisonnières dans le camp de concentration de Ravensbrück. Dans ce camp furent déportées les femmes du convoi des 27 000 et des pseudo expériences médicales ont été menées sur 74 jeunes victimes polonaises dénommées les Lapins. Une socialiste américaine fortunée et célibataire, Caroline Ferriday avec l’aide d’Anise Postel-Vinay et l’ADIR se bat énergiquement pour que les Lapins perçoivent des indemnisations de l’Allemagne.

Les Lapins de Ravensbrück au procès de médecins à Nuremberg – crédit photo Auteur inconnu, domaine public, via Wikimedia Commons

De nombreux artistes ont dessiné, peint et continué leurs activités artistiques dans les camps de concentration. Il nous manque toutefois les images sous licence libre concernant les œuvres réalisées par les femmes.


Jacques Gotko , CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Halina Olomucki a réalisé des dessins du Ghetto de Varsovie et des prisonnières des camp de concentration où elle a séjourné (Auschwitz, Ravensbrück notamment) dont dix-huit sont conservés à la Contemporaine. Aat Breur-Hibma, qui dessine aussi, fait le portrait de la résistante Jeannine Lejard le jour de sa mort à 17 ans. L’artiste, sur demande de la doctoresse Adélaïde Hautval dessine les femmes au Revier juste avant leur mort afin de garder vivante leur mémoire pour leurs familles.

Parmi d’autres objets exposés on trouve un couteau fabriqué avec les moyens du bord, une petite bonne femme en bouts de tissus lisant un livre. Un dessin représentant un lapin avec une jambe enveloppée de bandage est offert par Maja Berezowska à une jeune femme qui faisait partie des Lapins. Ces objets, tous absolument prohibés dans les camps, témoignent de la résistance de ces femmes et de leur lutte pour rester en vie, leur détermination à témoigner et laisser des traces des atrocités commises. Elles avaient conscience de la nécessité de laisser des preuves pour que l’on ne puisse par la suite nier ce qui s’était passé.

Anne-Marie Pavillard nous a parlé de l’association de l’ADIR et de ses efforts pour effectuer un travail de mémoire autour des femmes résistantes et déportées. Les femmes revenues des camps de concentration souhaitèrent rester en contact et développer des réseaux de solidarité et d’entraide. Elles sont déterminées à faire œuvre de mémoire et éditent dès 1946 une revue qu’elles appellent Voix et Visages, en référence au fait que souvent, elles ne connaissaient des autres que les voix et les visages :

Le titre du bulletin rappelle, comme l’évoque Maryka Delmas, « autant les voix des prisons qui sortaient des murs, des fontes des tuyaux, des grillages, que les visages de toutes celles qui se sont retrouvées dans la grande aventure, les visages émaciés de Ravensbrück » (Claire Davinroy, « Ce que sera le bulletin », Voix et Visages n°1, juin 1946).

Éditathon

Éditathon à la Contemporaine
Natacha LSP, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Nous avons eu la visite de l’adjointe au maire de Nanterre, de la Bibliothèque Marguerite Durand et de deux personnes des Archives Nationales. Tout le monde a mis la main à la pâte et l’ambiance était studieuse pour un sujet poignant.

Un étudiant en histoire venu tourner une vidéo sur l’atelier a même lâché sa caméra pour venir participer. Le film sera mis à disposition sous licence libre sur Commons quand il sera achevé.

Comme toujours lorsque l’on fait appel à des personnes expertes dans leurs domaines, la recherche des sources pertinentes est facilitée et permet de se concentrer sur la travail d’édition. Ainsi la Contemporaine nous avait mis à disposition des livres à consulter (voir le catalogue [archive]), mais aussi des ressources en lignes :

Après l’éditathon, trois wikipédiennes chevronnées n’attendent plus qu’une seule chose : recommencer ! La Contemporaine est idéale pour la contribution, c’est un endroit calme, et qui plus est ses archives recèlent des trésors encore inexploités pour la connaissance libre ! De plus le lieu est très accessible avec une ligne de RER même pour les personnes venant de loin.

Et la suite ?

La tenue de l’atelier semble avoir généré un enthousiasme durant tout le mois d’octobre autour des femmes résistantes, avec des contributions sur les femmes qui ont résisté au franquisme durant la guerre d’Espagne et l’amélioration des articles commencés pendant l’éditathon.

Il reste cependant plein de choses à faire dans la liste de travail pour toutes celles et ceux qui n’ont pas pu venir :

Les visages de la plupart de ces femmes manquent sur les articles : on n’a ainsi aucune photo de Caroline Ferriday ou Anise Postel Vinay. La mémoire des bourreaux nazis est accessible, ils ont tous et toutes une photo libre de droit mais les objets d’art, les lettres, les poèmes les dessins et les sculpture réalisées par les femmes de Ravensbrück et d’Auschwitz ne sont pas sur Commons. L’occasion de réfléchir au moyen de valoriser ces contenus grâce à de futures coopérations avec la Contemporaine ! Un article sur les femmes prostituées de force dans les camps reste à faire, des biographies, et l’intégration de ces aspects historiques dans les articles généraux de Wikipédia.

Articles créés : 9

  1. Claude Chauvet
  2. Convoi des 27000
  3. Virtudes Cuevas Escrivá
  4. Carolyn Ferriday
  5. Elisa Garrido
  6. Nelly Huri
  7. Jeannine Lejard
  8. Colette Nirouet
  9. Halina Olomucki

Article créé suite à l’éditathon Les Lapins de Ravensbruck

Articles améliorés : 27

  1. Michèle Agniel
  2. France Audoul
  3. Elsa Barraine
  4. Éliane Brault
  5. Gilberte Brossolette
  6. Camps de concentration nazis
  7. Neus Català i Pallejà
  8. Claire Chevrillon
  9. Denyse Clairouin
  10. Marie-Louise Dissard
  11. Denise Domenach-Lallich
  12. Odette Fabius
  13. Marie-Madeleine Fourcade
  14. Noor Inayat Khan
  15. Shaneel Lal
  16. Violette Lecoq
  17. André Michel (compositeur)
  18. Dominique Missika
  19. Jacqueline Pery d’Alincourt
  20. Anise Postel-Vinay
  21. Conchita Ramos
  22. Hélène Studler
  23. Madeleine Tambour
  24. Émilie Tillion
  25. Yvonne Le Tac
  26. Tereska Torrès
  27. Denise Vernay

Wikidata

Créés

  1. Halina Olomucki :Q114680177
  2. Résistantes 1940-1944 Q114680467
  3. 1er jour de l’an 1943 au camp de Drancy Q114681229

Améliorés

  1. Denise Domenach-Lallich Q97621859
  2. Tereska Torrès Q443180
  3. Hélène Studler Q3144864
  4. Jacqueline Pery d’Alincourt Q3157782
  5. Gilberte Brossolette Q3105910
  6. Marie-Louise Dissard Q539306
  7. Noor Inayat Khan Q464957
  8. Claude Michel Q50673009
  9. Miriam Cendrars Q59532567