cartographie, Femmes, sorcières, wikidata, Wikipedia

La carte des sorcières est ressuscitée !

Bon, la carte interactive des sorcières ne se sent pas à l’aise sur Wikipedia. Elle s’échine à produire du jargon étrange comme « le temps alloué pour l’exécution des scripts a expiré ».

Et résultat elle a été supprimée de Wkipedia parce que personne ne sait comment régler le problème, même après avoir soumis le problème durant le Wikitechstorm en novembre 2019. Mais oh, miracle, durant un Wikimidi des sans pagEs le rendez-vous hebdomadaire des sans pagEs en ligne, la magie de la collective a permis de faire émerger une autre solution : publions là sur notre site web, vous savez, celui que l’on utilise que trop peu !

Et donc on vous donne des versions de la fameuse carte. C’est une carte qui va chercher les données entrées sur Wikidata (au passage si vous avez connaissance d’une personne exécutée ou condamnée pour sorcellerie envoyez la nous, avec les sources) et qui grâce à la puissance de la géolocalisation permet de les visualiser tout·x·e·s !

Cartes interactive des personnes accusées ou exécutées pour sorcellerie :


Vous pouvez cliquer sur les petits points rouges qui vous proposerons un voyage à travers les données de Wikidata et les articles concernant des sorcières en plusieurs langues (français, anglais, espagnol et allemand) quand les articles existent.

Cartographie des métiers et occupations exercées par les personnes accusées de sorcellerie en Écosse

Carte des sorcières exécutées par genre

Et ou trouve-t-on l’ancienne carte qui montrait les personnes exécutées en fonction de leur genre bien pour cela il faut retourner sur Wikipédia ou une ancienne version de la carte a été remise en ligne :

Malheureusement celle-ci, elle ne se laisse pas importer ici aussi facilement! C’est une carte qui n’est pas mise à jour, parce que au-delà de 600 sorcières (grosso modo je ne me rappelle plus du nombre exact) le système n’arrive plus à suivre et génère le fameux message d’erreur « le temps alloué pour l’exécution des scripts a expiré »..

Donc la seule solution pour le moment c’est de générer une carte statique qui reste avec des données non actualisées….

Mais cette carte là faisait des trucs chouettes que je ne sais pas reproduire ici :

Elle affichait le lien vers l’article Wikipédia en plusieurs langues s’ils existent, et elle met même la trombine de la sorcière comme cela

Exemple d’image qui s’affiche au survol d’un point géolocalisé représentant le lieu de décès d’une personne accusée de sorcellerie

Elle affichait en vert les hommes condamnés pour sorcellerie et en rouge les femmes, et elle ajoutait un point blanc quand il existe un article Wikipédia correspondant.

Cela donne ceci :

Carte des personnes exécutées pour sorcellerie en Europe
Carte des personnes exécutées pour sorcellerie dans le monde générée à partir de données importées de Wikidata

Sinon d’autres cartes présentent les sorcières par date d’éxécution :

On trouve des personnes ostracisées pour sorcellerie en Chine. Par exemple, l’inpératrice Chen Jiao, en Chine morte en 110 av. J.C. ou encore en Grèce Theoris de Lemnos

Une des autres bizarreries glanées au cours de notre travail est la découverte qu’en Islande, nous n’avons pratiquement que des hommes exécutés, sans que l’on sache si c’est parce que nous n’avons pas encore enregistrées les femmes ou parce que une majorité d’hommes ont été condamnés.

Cartographie des sorcières exécutées en Islande, les points verts repreésentant des personnes de genre masculin.

On ne trouve aussi que très peu de sorcières en Bretagne :

On remarque par contre une masse de personnes exécutées le long de l’arc alpin, beaucoup en Suisse et en Allemagne :

La chasse aux sorcières en Europe a commencé en 1428 dans le Valais à Sion, avec là aussi au début un grand pourcentage d’hommes. Un des cas emblématiques est sans doute celui de Pierre et Nycolin de Torrenté en 1481, victimes de la concupiscence de Walter Supersaxo, Prince évêque de Sion, qui a confisqué leurs biens après leur exécution publique sur un bûcher et a installé son fils illégitime à la tête du Val de Bagnes. Les descendants de Torrenté, souhaitant laver leur nom, ont sollicité une archiviste de l’école des Chartes, Chantal Amman, pour effectuer des recherches sur leur ancêtre dans des actes notariés du 15ème siècle entreposés jusque très récemment au chapitre cathédrale de Sion.

Tout ce travail a été réalisé avec l’aide de personnes impliquées dans le projet francophone de Wikipedia : JohnNewton8, Touam, Viking59, Tatakdh et notre cartographe attitré 0x010C (j’en oublie certainement) ainsi que toutes les personnes qui ont entré les données permettant cette cartographie sur Wikidata.

Ici vous pouvez voir nos discussions en ligne à propos de la génèse de cette carte : La carte ze génèse!

Nous avons même organisé des rencontres sans pagEs sur le thème des chasses aux sorcières à Sion et à Fribourg :

Week sorcière à Sion en 2019

Week end cimaronnes et sorcières à Fribourg en 2020

Si vous voulez suivre le projet « sorcière » , vous impliquer voici quelques projets liés :

6 réflexions au sujet de “La carte des sorcières est ressuscitée !”

  1. Bonjour Laure! Merci pour l’info! Le souci c’est que la Corriveau a été condamnée pour meurtre, pas pour sorcellerie. Dans wikidata, si son lieu de décès est bien indiqué (Québec) en revanche les motifs de sa condamnation ne sont pas « sorcellerie » voilà pourquoi elle ne figure pas sur la carte. Je pourrais éventuellement mettre « accusée de sorcellerie » pour autant que j’ai des sources attestant de cette information, peut-être que vous en avez? . C’est comme Jeanne d’Arc, l’affaire est compliquée. J’ai aussi vu ce matin le cas de Katherina Hetzeldorfer, qui est elle noyé·e·s dans le Rhin sans que la nature de son crime ne soit clairement indiqué :/
    Donc pour la Corriveau l’entrée de la base de donnée (wikidata) qui sert à l’étabissement de la carte est là : https://www.wikidata.org/wiki/Q3291969.

  2. Bonjour,

    merci d’avoir mis à disposition les cartes.
    Je note un petit souci à la lecture de l’article, on ne peut pas désigner les accusés en les qualifiant de « sorcières » : dans un premier temps parce que les procès ont concerné également les hommes et les enfants (ce qui est pourtant mentionné dans l’article), et surtout car c’est un non-sens historique en plus d’être une formule extrêmement maladroite pour désigner les victimes. Il serait plus juste de rectifier et de parler d’accusés pour « crime de sortilège », comme les mentionnent les archives. Pareillement concernant le titre « la carte des sorcières » : la formule « la carte des procès en sorcellerie » serait plus adaptée.

    Bonne continuation pour ce travail fastidieux !

    1. Merci Axel pour votre retour vous avez tout à fait raison sur le fond ! On va changer la formulation. Toutefois la cartes des sorcières c’était pour un titre plus court :/

  3. Bonjour, Je prends tardivement connaissance de votre carte. Bravo à vous pour cet énorme travail ! Je travaille depuis longtemps sur les procès de sorcellerie en Ardèche en 1519 et 1530 pour un documentaire que je réalise et un livre. Je me permets de rectifier certaines informations dans le tableau sur Wikipédia :
    – Concernant Jeanne Chareyre (1519), il faut ajouter qu’elle a été condamnée à payer les frais de son procès, à faire pénitence et apprendre ses prières.
    – Concernant Catherine Vesse (1519), il faut ajouter qu’elle a été condamnée au fouet et bannie. Même sentence pour Catherine Lashermes en 1519 et pour son second procès en 1530 (elle n’a pas été brûlée en 1519).
    – Il faudrait ajouter que le procès de Catherine Lashermes s’est aussi tenu à l’abbaye de Mazan, comme ceux d’Agnès Colomb, Catherine Vesse et Béatrice Laurent.
    Comme source de ces informations, il convient (plutôt que de citer le vieil article de mon film en cours), de citer les recherches de Charles Besson et Anne-Marie Michaux publiées dans « Les Cisterciens en Vivarais ; Mazan, une grande abbaye » et « Justice en Vivarais du XIVe au XVIIIe siècle », tous deux édités par Connaissances et savoirs, 2009. Ainsi que l’article de synthèse de Laurent Haond, « Les sorcières de Mazan », Les Cahiers du Mezenc, n°22, 2010.
    Bonne continuation à vous, pour cette carte essentielle !
    Jérémy Zucchi

Répondre à LaureAnnuler la réponse.